Deux petites filles ont autrefois tissé une amitié — une amitié d’enfance sincère, chaleureuse et sans artifices. Elles jouaient souvent ensemble après l’école, partageaient leurs secrets, leurs rêves, et riaient. Pourtant, au fil des années, une chose essentielle leur est devenue évidente : même dans des familles similaires, l’amour peut revêtir des formes très différentes.

15mai2025

Aujourdhui, en rangeant les vieux cahiers de lécole primaire, je me suis rappelé lamitié de deux petites filles qui grandirent côte à côte dans le même quartier du 14ᵉ arrondissement de Paris. Elles sappelaient Claudine et Solène, deux prénoms que lon ne rencontre quen France. Leur complicité était celle dune enfance sincère: elles se retrouvaient après les cours, partageaient secrets, rêves et éclats de rire. Avec le temps, cependant, un constat sest imposé: même au sein de familles similaires, lamour maternel peut revêtir des formes très différentes.

Les deux mamans nétaient en rien pareilles. Celle de Claudine était une«supermaman» qui vivait exclusivement pour ses enfants. Elle enchaînait les heures de travail, ne prenait presque jamais de pause et dormait à peine. Dès quelle allait au marché, elle remplissait le panier uniquement de friandises pour les petits, jamais pour elle. Si quelquun sollicitait son aide, elle nhésitait jamais, même lorsquelle était au bord de lépuisement. Son mantra était: «Le plus important, cest que les enfants soient heureux. Moi, je passerai après.»

En revanche, la mère de Solène agissait avec plus de modération. Elle travaillait aussi, aimait ses enfants, mais dune façon plus posée et réfléchie. À son retour du bureau, elle ne fonçait pas immédiatement à la cuisinière. Elle posait dabord une théière, sasseyait près de la fenêtre et déclarait: «Les enfants, je prends une minute pour moi.» Elle allumait la radio douce, cassait une tablette de chocolat en deux et proposait: «Allons boire un thé. Vous avez besoin dune maman reposée, pas dune mère épuisée.»

À lépoque, Claudine ne comprenait pas pourquoi sa maman se sacrifiait ainsi. Elle avait appris que «la maman, cest le sacrifice», et pensait que le véritable amour était de soublier entièrement pour ses enfants. Les années ont passé, les deux filles ont grandi, se sont installées dans des villes différentesClaudine à Lyon, Solène à Marseilleet les souvenirs denfance sont restés, mais leurs trajectoires maternelles se sont distinguées.

La mère de Claudine a fini par seffondrer sous le poids dune fatigue incessante. Elle sest consumée, toujours à courir après les besoins des autres, sans jamais se réserver un moment de répit. Le repos, le plaisir, voire la santé, étaient devenus des luxes inaccessibles.

À linverse, la maman de Solène a appris à se ménager. Elle trouve encore lénergie de rire, de voyager, daccueillir laurore sur les balcons du VieuxPort, de chérir ses petitsenfants, de préparer des tartes aux pommes et, même après soixantedix ans, de déclarer: «Je me sens bien, parce que je suis heureuse. Mes enfants le ressentent.» Lorsquon lui demande son secret, elle répond simplement: «Une maman heureuse est le plus beau cadeau que lon puisse offrir à ses enfants.»

Nous confondons trop souvent amour et épuisement. Nous croyons que prendre soin des autres signifie toujours se mettre en dernier, que sabandonner totalement fait de nous de bonnes mères. Ce nest pas vrai. Lamour, cest aussi penser à soi. Ce nest que lorsquune mère est paisible, reposée et souriante quelle peut transmettre une chaleur véritable, qui réchauffe sans brûler.

Quand une maman soublie, la lumière de la maison séteint. Quand elle saccorde du temps, le foyer se remplit de calme, de rires, darômes de thé à la camomille et de chocolat noir. Les enfants apprennent alors la leçon la plus importante: saimer soimême, ne pas craindre le repos et vivre en harmonie.

Alors, cher moi, noublie pas de prendre soin de toi. Savoure ton thé lentement, profite de chaque gorgée. Ris sans raison. Offre-toi un carré de chocolat, pas seulement à tes enfants. Nattends pas que quelquun tautorise à te reposer.

Car une famille commence avec la maman, et la maman commence avec le bonheur.

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Deux petites filles ont autrefois tissé une amitié — une amitié d’enfance sincère, chaleureuse et sans artifices. Elles jouaient souvent ensemble après l’école, partageaient leurs secrets, leurs rêves, et riaient. Pourtant, au fil des années, une chose essentielle leur est devenue évidente : même dans des familles similaires, l’amour peut revêtir des formes très différentes.
Quand ta belle-mère…