Il refusa d’épouser sa petite amie enceinte. Sa mère le soutint, mais son père défendit lenfant à venir.
Il refusa de marcher à lautel avec la jeune fille enceinte. Sa mère prit son parti, mais son père plaça lavenir du bébé avant tout.
Papa, jai une nouvelle. La voisine, Élodie elle est enceinte. Cest de moi, annonça Théo en franchissant le seuil de la maison.
Antoine, son père, resta immobile un instant avant de répondre dun ton posé :
Alors, épouse-la.
Tu dégoises ? Je suis encore jeune. Ce nest pas le moment de fonder une famille, et puis on ne sortait même pas sérieusement ensemble
Sérieusement ? Le père esquiva un sourire glacial. Donc, pour courtiser une fille, tu te sentais assez homme, mais quand il sagit dassumer, tu redeviens un gamin. Très bien. Sans un mot de plus, il appela son épouse dune voix forte : Claire ! Viens ici !
Claire entra dans la cuisine, sessuyant les mains à son tablier :
Quest-ce quil y a ?
Écoute ça. Notre fils a mis une fille enceinte et refuse de lépouser. Élodie, la fille des voisins. Et lui, il veut se défiler comme un lâche.
Claire ne parut même pas surprise. Son visage se durcit :
Il a raison. Pourquoi faire entrer ici la première venue ? Les filles daujourdhui sont rusées : elles cherchent un homme à laise, tombent enceintes, puis exigent le mariage. Et puis, qui nous dit que lenfant est bien de lui ? Quil fasse un test. Et puis, Théo est encore jeune. Cest un homme, résister était difficile. Mais nous navons pas à élever un enfant qui pourrait ne pas être le sien.
Antoine respira profondément et murmura :
Et si cest vraiment son fils ?
Et alors ? Sommes-nous obligés de porter cette responsabilité ? Quil fasse les tests, et on verra bien.
Elle tourna les talons et retourna à la cuisine, laissant Antoine seul avec son fils.
Tu sais, moi aussi, jai été jeune un jour, commença-t-il. Jen ai aimé une, mais jen ai épousé une autre. Pas par amour, mais par devoir. Parce quêtre un homme, ce nest pas seulement une question de passion, mais aussi de choix et de conséquences. Ta mère était enceinte. Je ne savais pas si je pourrais laimer, mais je savais une chose : lenfant ny était pour rien. Mon sang, ma conscience. Et tu sais quoi, Théo ? Malgré tout, je nai jamais regretté dêtre resté.
Trois mois passèrent. Le test ADN apporta une réponse claire : avec 99,9 % de certitude, Théo était le père de lenfant dÉlodie.
Et alors ? rétourna Claire quand Antoine posa le papier devant elle. Oui, cest le père. Mais ça ne veut pas dire quÉlodie vivra sous notre toit. Elle nentrera pas ici. Cest moi qui le dis !
Théo resta assis, évitant le regard de son père. Son expression ne laissait aucun doute : il avait choisi le camp de sa mère. Il serra les poings, mais ne souffla mot.
Antoine se leva lentement de la table :
Si vous avez pris votre décision, écoutez maintenant la mienne.
Sa voix était grave, mais ferme :
Tant que je vivrai, mon petit-fils ne manquera de rien. Jachèterai un terrain, je bâtirai une maison, et luimon sangaura tout ce que jai gagné. Quant à vous deux, vous ne pouvez plus compter sur mon aide. Je refuse de prendre part à cette honte. Théo, à partir daujourdhui, tu nes plus mon fils. Tout ce que je possède ira à cet enfant. Vous ne verrez pas un centime de moi.
Claire explosa :
Tu as perdu la tête ? Tu veux déshériter ton propre fils ?
Antoine ne répondit pas. Il tourna simplement les talons et partit, ignorant les cris et les insultes. Théo resta là, pétrifié, incapable de croire que son père avait pu dire ça. Mais il le savait : quand Antoine parlait, il agissait.
