Tout abandonné pour ses enfants : le poignant témoignage d’une mère en quête de sérénité

Tout sacrifié pour ses enfants : le récit dun homme privé de paix
*« Jai vendu ma maison pour mes enfants et je me suis retrouvé sans rien »* : la confession dun homme à qui lon a volé le droit au repos

Jai toujours cru que la famille était un havre. Que mes enfants seraient là quand la vieillesse frapperait. Quon pouvait troquer son toit contre la tendresse des siens. Mais aujourdhui, chaque matin, je méveille dans des lieux inconnus, ignorant où le soir me mènera. Cest ainsi que vit désormais Pépé Marcel ce Marcel Lefèvre que toute la rue de Provence reconnaissait comme le fier propriétaire dune vaste demeure bien rangée. À présent, ses abris sont des cuisines empruntées, des chambres demprunt, et cette question qui le ronge : *« Suis-je de trop ? »*

Tout a commencé lorsque ses fils, Antoine et Théo, lont persuadé de vendre la maison. *« À quoi bon, Papa, de tépuiser seul à la campagne ? Tu nes plus un jeune homme, tu ne peux plus entretenir le jardin, ni la cheminée, ni déblayer la neige. Tu vivras chez nous à tour de rôle plus simple pour toi, plus rassurant pour nous. Et largent de la vente ne se perdra pas : on le partagera, pour les petits-enfants. »* Que pouvait répondre un vieux père ? Bien sûr, il a accepté. Il voulait aider. Rester près deux.

Mes parents, ses voisins de lépoque, avaient tenté de len dissuader : *« Ne te presse pas, Marcel. Tu le regretteras. Tu ne retrouveras jamais une telle maison, et chez tes enfants, ce sont leurs règles. Tu seras un invité, plus chez toi. Et leurs appartements sont exigus toi qui as toujours aimé lespace. »*

Mais qui les écoute ? La maison a été vendue. Largent, partagé. Et Pépé Marcel a commencé sa valise à la main, dun fils à lautre. Aujourdhui chez Antoine, dans son trois-pièces lyonnais. Demain chez Théo, dans sa petite maison en périphérie. Cela dure depuis trois ans.

*« Chez Théo, cest moins pire, *avoua-t-il un jour à mon père. *Il y a un petit balcon, je peux moccuper des plantes, prendre lair. Et Camille, ma belle-fille, est attentionnée. Discrète, gentille. Les enfants sont calmes. Ils mont donné une chambre étroite, mais avec ma télé et même un petit frigo. Je reste discret, je ne dérange personne. Quand ils travaillent et que les petits sont à lécole, je plie le linge, je bricole un peu. Puis je retourne dans ma chambre. »*

Il comptait y passer lété, puis partir chez Antoine à lautomne. Mais chez laîné, la vie était différente. Là-bas, on lui avait offert un coin un vrai coin entre la cuisine et le salon. Un canapé-lit, une table de chevet, un sac à habits. Il cuisinait en cachette, faisait sa lessive quand personne ne le voyait. Et toujours cette sensation dêtre *de passage*.

*« Élodie, la femme dAntoine, *chuchota-t-il, *ne me parle presque jamais. Pas un mot. Et je nai pas réussi à me lier avec mon petit-fils. Moi, je suis de la vieille école, lui, ses écrans Je suis un étranger chez eux. Ils ne mont jamais proposé de venir à leur maison de vacances. Je me glisse comme une ombre. Le soir, je pose mon repas sur le radiateur pour le réchauffer un peu. Jévite la cuisine, au cas où je tomberais sur lun deux. »*

Récemment, il est tombé malade. Il raconte : *« Javais de la fièvre, des douleurs partout. Je me suis dit : cest fini. Ils ont appelé le médecin, donné des médicaments. Jai dormi deux jours. Mais le pire, ce nétait pas la maladie. Cétait quaucun ne sest approché. Pas un mot réconfortant. Reste allongé, guéris, mais ne nous encombre pas.*

Mes parents lui ont alors demandé : *« Marcel, et si ça empire ? Qui soccupera de toi ? Tu nas plus la force. Et tu es toujours en mouvement : ici aujourdhui, là demain. Ni toit ni repos. »*

Il a soupiré : *« À quoi bon Jai fait une erreur. Une terrible erreur. Jai vendu ma maison et avec elle, ma liberté. Je naurais pas dû écouter mes enfants. Je voulais les aider, croire en eux. »*

Il regarde par la fenêtre, les mains tremblantes sur sa valise, et murmure : *« Je nai plus que mes souvenirs et cette peur celle de finir dans un couloir dhôpital, invisible, comme une vieille chose quon oublie. »*

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J’ai vérifié la géolocalisation de mon mari, qui prétendait « être en pêche », et je l’ai trouvé devant la maternité.