La Copine Mocheté : Une Histoire d’Amitié et de Vérité

**Journal intime La copine laide**

En regardant mon téléphone comme un miroir, Aurélie ajusta pour la quatrième fois le brillant sur ses lèvres pulpeuses. Ses longues jambes gainées de collants couleur chair étaient mises en valeur par une mini-jupe en cuir noir. Le décolleté plongeant de son top rose moulait sa poitrine généreuse, refaite grâce à un ancien amant, propriétaire dune chaîne de concessions automobiles. Son nez fin et délicat, cadeau dun autre admirateur, chirurgien esthétique, complétait son image parfaite. Ses cheveux blonds platine, longs jusquà la taille, scintillaient sous la lumière du soleil.

« Léa, il devrait déjà être là ! » murmura-t-elle en jouant nerveusement avec ses mèches. « Regarde ses photos sur son profil. Une maison à Nice, une villa en Provence »

Léa remuait silencieusement son café refroidi, observant à peine son amie. À côté de léblouissante Aurélie, elle faisait figure dombre : petite, un peu rondelette, dans un chemisier blanc sobre à manches longues et une jupe bleu marine jusquaux genoux. Ses cheveux châtains étaient tirés en une queue-de-cheval simple, et son seul maquillage était un baume incolore. Des manuels de littérature anglaise traînaient près de son sac elle comptait étudier après cette rencontre.

« Aurélie, tu es sûre quil est sérieux ? » demanda Léa doucement en ajustant ses lunettes à monture épaisse.

« Bien sûr ! » Aurélie roula ses yeux maquillés en smokey. « Il a quarante-deux ans, il est dans limmobilier, plusieurs propriétés à létranger. Moi, je cherche un mari. Pour cinq ans, pas plus. Ensuite, divorce, partage des biens, et je vis comme une reine dans une de ses villas. »

Léa grimacea mais ne dit rien. Aurélie continua, caressant sa poitrine :

« Surtout, il ne doit pas découvrir que mon anglais est approximatif. Cest pour ça que tu es là, ma chérie. Si besoin, tu maides. Et puis » Elle sourit, carnassière. « Tu sais pourquoi je tai invitée ? Le contraste, ma belle. À côté dune discrète comme toi, je resplendis encore plus. »

Les mots firent mal, mais Léa baissa juste les yeux. Elle était habituée au rôle de « copine laide ». Depuis le lycée, Aurélie lemmenait aux rendez-vous pour briller davantage.

Un homme entra dans le café. De taille moyenne, légèrement enrobé, cheveux grisonnants et yeux marron chaleureux derrière des lunettes dorées. Rien dextraordinaire, mais le regard dAurélie capta les détails : costume anthracite sobre mais en cachemire et soie, coupure impeccable, chaussures Oxford noires dune marque italienne prestigieuse le prix dune année de bourse.

« Oh ! » chuchota Aurélie. « Il a clairement les moyens. Mais physiquement bof. »

Lhomme sapprocha, une rose blanche à la main.

« Excusez-moi, vous êtes Aurélie ? » demanda-t-il avec un léger accent britannique, la voix douce et veloutée. « Je suis John MacAllister. »

« Yes, its me ! » Aurélie sillumina instantanément, penchant son décolleté vers lavant. « And this is my friend Léa. »

John salua poliment Léa et offrit la rose à Aurélie avant de sasseoir. Léa remarqua quil évitait de regarder la tenue provocante de son amie, préférant contempler ses livres.

« I brought you both a small gift, » dit-il en lui tendant une élégante boîte Chanel.

« Oh ! How sweet ! » sexclama Aurélie, évaluant mentalement le prix. « This is very expensive, yes? Very good perfume! » Son accent français était atroce, les syllabes mal accentuées.

« Thank you very much, Mr. MacAllister, » répondit Léa doucement. John la regarda, surpris son anglais était presque parfait. « Its very thoughtful of you. »

« Please, call me John, » sourit-il. « So, you both study English literature? »

« Yes, yes! I study English very good! » senthousiasma Aurélie, secouant ses cheveux. « I want to go to London! Very beautiful city! You have big house there, yes? » Elle effleura sa main, ongles rouges étincelants.

John tiqua à peine devant ses fautes de grammaire. Aurélie, inconsciente, continua de babiller, riant fort et rejetant la tête en arrière pour exhiber son cou élancé.

« And you, Léa? » se tourna-t-il vers la timide. « Whats your favorite book? »

« Im particularly fond of Virginia Woolf, » répondit Léa, sa voix gagnant en assurance. « The way she captures consciousnessits like translating the soul. » Elle désigna ses livres. « Were studying modernist literature this semester. »

« Really? » Les yeux de John silluminèrent. « What do you think of Mrs. Dalloway? Many find it complex. »

« It is, but breathtaking, » sourit Léa. « The stream of thought, the layers of meaning Like solving a puzzle. »

Aurélie fronça les sourcils. La conversation séloignait de son plan.

« John! » Elle posa une main sur son épaule. « Tell me about your business! You are very successful man, yes? Rich man! » Elle cligna des yeux et rit bruyamment.

« I work in sustainable architecture, » répondit-il sèchement. « But Id rather hear about your studies. » Il se tourna vers Léa. « Have you read any James Joyce? His symbolism is fascinating. »

Pendant une demi-heure, John ignora presque Aurélie, captivé par Léa. Celle-ci, dordinaire silencieuse, sanima, discutant littérature avec une passion rare.

Aurélie sassombrit. Elle tenta de reprendre lattention ajustant son décolleté, croisant les jambes, lançant des « Oui, très intéressant ! » maladroits. En vain.

« Excuse us, » finit-elle par dire en se levant brusquement. « Léa, viens aux toilettes. »

Dans les toilettes, Aurélie explosa :

« Tas perdu la tête ?! Tu me voles mon mec ?! »

« Aurélie, je répondais juste à ses questions »

« Arrête ton numéro ! » gronda Aurélie. « Tu sais pourquoi tu es là ! Pour me faire briller ! Jai claqué une fortune pour cette tenue, moi je suis la reine, et toi, la souris grise qui doit se taire ! Et tu oses parler de tes bouquins ?! »

« Mais cest lui qui »

« Ferme-la ! » Aurélie avança, dominatrice. « Dégage ! Ce type est à moi ! »

Léa pâlit. Elle ajusta ses lunettes dune main tremblante.

« Daccord. Désolée. »

Elle sortit, récupéra ses affaires et sapprocha de John.

« John, I must leave. Thank you for the lovely conversation. »

« But why? » sinquiéta-t-il. « Did I offend you? »

« Not at all. It was a pleasure. »

Elle partit rapidement, laissant Aurélie seule avec sa proie.

Mais John nétait plus intéressé. Aurélie revint triomphante, jouant avec ses cheveux.

« Now we can talk alone! » chanta-t-elle. « Léa is boring. But I am fun! »

John hocha poliment, mais son regard était vide. Vingt minutes plus tard, il se leva.

« I must go. It was instructive. »

Il partit sans même demander son numéro.

Aurélie, furieuse, pianota sur son téléphone. Une demi-heure plus tard, elle

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