Ophélie, et ces kilos en trop ? Ne serait-ce pas un problème ? La mère d’Antoine nabandonnait pas.
À mon avis, je nen ai pas, surtout si mon futur mari les trouve à son goût. Tout le monde ne peut pas être une brindille ou une fée Clochette. Ophélie toisa Élodie et la mère dAntoine avec mépris. Élodie rougit de colère face à une telle insolence.
Maman ! Tu as acheté le thé minceur ? Les graines de chia ? Pourquoi as-tu mis autant de beurre dans mes céréales, cest des calories en plus ! Antoine, tu as encore acheté du pain à la levure ? Cest mauvais ! Il faut boire trois verres deau le matin, sinon le poids ne bougera pas Où est mon eau ?! Voilà le genre de discours quAntoine entendait depuis son enfance.
Sa mère et sa sœur aînée étaient obsédées par leur silhouette. À trente-huit ans, Élodie, toujours célibataire, ressemblait à un cheval famélique aux yeux creusés par la faim. Quant à sa mère, elle était raide comme un piquet, fine à se casser au moindre vent.
Cela lenrageait tant quil se tournait instinctivement vers les gens joyeux, ceux qui aimaient la vie et la bonne chair. Il rêvait dune épouse différente de sa mère et de sa sœur. Et il lavait trouvée !
Elle sappelait Ophélie. Un nom doux, agréable, gourmand comme un macaron. Non, Ophélie nétait pas grosse. Mais avec ses soix cent soixante-dix centimètres pour quatre-vingt-cinq kilos, elle arborait des formes voluptueuses.
Et ces kilos irradiaient la santé et la joie de vivre. Une poitrine généreuse, une taille fine, des courbes féminines et des fossettes sur ses joues rebondies quon avait envie de pincer. Tout cela plongea Antoine dans une admiration sans bornes dès quil la vit.
Un soir, il accompagna sa sœur à la banque pour des démarches. Elle prit un ticket et sassit. Lui, errait dans la salle dattente.
Soudain, un rire cristallin, comme une clochette, lui parvint. Si discret, mais si contagieux quAntoine sourit malgré lui. Curieux, il suivit le son.
Cétait une guichetière, serviant un client âgé. Ce dernier avait dit quelque chose de drôle, et elle avait ri de nouveau. Antoine ne pouvait plus détacher son regard delle
De ses cheveux bouclés à ses lèvres ourlées, en passant par ses formes généreuses, il était sous le charme.
Dans la voiture avec Élodie, il écoutait distraitement ses jérémiades, mais son esprit était resté à la banque, avec cette inconnue.
Antoine, tu mécoutes ? grogna Élodie.
Bien sûr, Élodie, je técoute. Il essayait de se rappeler de quoi elle parlait.
Je lui ai dit que je ne mangeais pas de viande grillée, seulement du blanc de poulet bouilli Elle se plaignait de son dernier prétendant. Antoine hocha la tête avec une fausse compassion.
Le lendemain, il retourna à la banque. Elle était là. Soulagé, il attendit la fermeture, sortit un bouquet de roses de sa voiture et sapprocha delle.
Mademoiselle. Auriez-vous besoin dun mari ou votre mère dun gendre ? lâcha-t-il, maladroit, en lui tendant les fleurs.
Son air gauche la fit rire, mais elle accepta les roses.
Mon Dieu Comme elles sont belles ! Et ce parfum ! Elle y enfouit son visage, et il la contempla, émerveillé.
Depuis ce jour, ils furent inséparables. Parfois, on rencontre quelquun et on sait : cest elle, plus besoin de chercher. Ce fut le cas pour Antoine. Il la demanda en mariage un mois plus tard. Restait à présenter les parents.
Ceux dOphélie laccueillirent avec un festin, des rires et une chaleur communicative. Sa mère, une beauté plantureuse, lembrassa sur les deux joues, le mettant mal à laise. Son père le prit par lépaule comme un vieil ami et lentraîna à la cuisine.
Éloignons-nous des femmes, elles vont tépuiser. Mais ne tinquiète pas, Nathalie, la mère dOphélie, est une femme paisible. Cest pour ça que je laime depuis trente ans. Et Ophélie est un diamant. Prends-en soin, mon garçon. Il le dévisagea sérieusement.
Ils passèrent la soirée à table, r







