Fête Mémorable : Le Retour Triomphal du Restaurant Bien-aimé

**Journal intime : Le Retour du Restaurant**

Hier soir, je rentrais avec mon mari, Étienne, dun restaurant où nous avions fêté mon anniversaire. La soirée avait été merveilleuse. Il y avait tant de monde : famille, collègues Beaucoup métaient inconnus, mais si Étienne les avait invités, cétait pour une bonne raison.

Je ne suis pas du genre à remettre en question ses décisions. Les disputes mépuisent. Il est plus simple dacquiescer que de chercher à avoir raison.

Solène, as-tu les clés de lappartement ? Peux-tu les sortir ?

Jai fouillé dans mon sac à la recherche des clés. Soudain, une douleur aiguë ma traversé la main, et jai lâché mon sac dans un mouvement brusque.

Quest-ce qui tarrive ? a demandé Étienne.

Je me suis piquée avec quelque chose.

Avec le bazar quil y a dans ton sac, ça ne métonne pas.

Je nai pas insisté. Jai ramassé mon sac, sorti les clés avec précaution, et nous sommes entrés. Javais déjà oublié cette piqûre. Jétais épuisée, les pieds douloureux, et je ne rêvais que dune douche et de dormir.

Le lendemain matin, je me suis réveillée avec une douleur lancinante au doigt, rouge et gonflé. Le souvenir de la veille mest revenu, et jai inspecté minutieusement mon sac. Au fond, jai trouvé une aiguille rouillée, énorme.

Quest-ce que cest que ça ?

Je ne comprenais pas comment elle avait pu sy glisser. Je lai jetée. Puis, jai désinfecté la plaie avant de partir travailler. Mais à midi, la fièvre me terrassait.

Jai appelé Étienne :

Je ne sais pas quoi faire. Je crois que jai attrapé quelque chose hier soir. Fièvre, maux de tête, courbatures Et cette aiguille rouillée dans mon sac.

Tu devrais consulter. Ce pourrait être le tétanos, ou pire.

Ne tinquiète pas. Jai nettoyé la plaie, tout ira bien.

Pourtant, heure après heure, mon état empirait. Jai à peine tenu jusquà la fin de la journée. Jai pris un taxi, incapable daffronter les transports. En rentrant, je me suis effondrée sur le canapé, tombant dans un sommeil profond.

Jai rêvé de ma grand-mère, Adèle, morte lorsque jétais petite. Je ne sais comment, mais jétais certaine que cétait elle. Malgré son apparence frêle et vieillie, je sentais quelle venait maider.

Dans mon rêve, elle ma guidée à travers un champ, me montrant les herbes à cueillir pour préparer une infusion qui chasserait cette noirceur qui me rongeait. Elle ma avertie : quelquun me voulait du mal. Mais pour affronter cela, il fallait dabord survivre. Le temps pressait.

Je me suis réveillée en sueur. Je croyais avoir dormi des heures, mais quelques minutes seulement sétaient écoulées. La porte sest ouverte : cétait Étienne. En me voyant, il a pâli :

Quest-ce qui tarrive ? Regarde-toi dans le miroir.

Je my suis dirigée. Hier encore, jy voyais une jeune femme souriante. Aujourdhui, mon reflet me renvoyait limage dune inconnue au regard vide, les cheveux en bataille, des cernes creusés.

Mais quest-ce qui se passe ?

Alors, le rêve mest revenu, et je lui ai raconté :

Jai rêvé de mamie. Elle ma dit ce que je dois faire

Solène, habille-toi. Nous allons à lhôpital.

Non. Mamie a dit que les médecins ne pourraient pas maider.

Une dispute éclata. Étienne ma traitée de folle, me prenant pour une illuminée guidée par des rêves. Cétait notre première vraie engueulade. Il a même tenté de me forcer, mattrapant le bras pour me traîner dehors.

Si tu ne viens pas de bon gré, je ty emmène de force.

Je me suis dégagée, trébuchant contre un coin de meuble. Fou de rage, il a attrapé mon sac, claqué la porte et est parti. Jai à peine eu la force denvoyer un message à mon boss pour lui dire que jétais malade et prendrais quelques jours.

Étienne est rentré vers minuit, implorant mon pardon. Je lui ai simplement répondu :

Emmène-moi demain au village où vivait mamie.

Au matin, je ressemblais plus à un cadavre quà une jeune femme en pleine santé. Étienne suppliait encore :

Solène, ne sois pas stupide, allons à lhôpital. Je ne veux pas te perdre.

Mais nous sommes partis. Je ne me souvenais que du nom du village, ny étant pas retournée depuis que mes parents avaient vendu la maison de mamie. Jai dormi durant le trajet, mais en approchant, je me suis réveillée et ai indiqué :

Par là.

Difficilement, je suis sortie de la voiture, maffalant dans lherbe. Mais je savais que jétais au bon endroit. Jai trouvé les herbes nécessaires, et nous sommes rentrés. Étienne a préparé linfusion selon mes instructions. Je lai bue à petites gorgées, et peu à peu, mes forces sont revenues.

Avec effort, je suis allée aux toilettes. En me relevant, jai vu mon urine noire. Au lieu de paniquer, jai murmuré, comme me lavait dit mamie :

La noirceur sen va

Cette nuit-là, jai rêvé à nouveau dAdèle. Cette fois, elle ma expliqué quon mavait jeté un sort avec cette aiguille rouillée. Le remède me redonnerait des forces, mais pour peu de temps. Je devais découvrir qui était responsable et lui rendre son mal. Elle ignorait qui, mais Étienne était impliqué dune manière ou dune autre. Si je navais pas jeté laiguille, elle aurait pu en dire plus.

Voici ce que tu feras : achète une boîte daiguilles et, sur la plus grande, récite ceci : « Esprits de la nuit, avant que vous ne résidiez ! Écoutez-moi, fantômes nocturnes, proclamez la vérité. Entourez-moi, désignez-moi, aidez-moi, trouvez mon ennemi » Place laiguille dans le sac dÉtienne. Celui qui ta voulu du mal se piquera. Ainsi, nous saurons.

Sur ces mots, elle sest évanouie comme une brume.

Je me suis réveillée, faible mais déterminée. Mamie veillerait sur moi. Étienne a décidé de rester à mes côtés ce jour-là, me soignant. Il a été surpris quand jai insisté pour aller seule au supermarché :

Solène, ne fais pas lidiote. Tu tiens à peine debout. Allons-y ensemble.

Étienne, prépare-moi une soupe. Après ce virus, je meurs de faim.

Jai suivi les instructions du rêve. Le soir venu, jai glissé laiguille dans son sac. Avant de dormir, il ma demandé :

Tu es sûre que ça va aller ? Tu veux que je reste ?

Ça ira.

Je me sentais un peu mieux, mais la noirceur persistait en moi, comme un hôte indésirable. Linfusion maidait à la contenir. Jattendais anxieusement le retour dÉtienne du travail. Je lai accueilli avec une question :

Comment sest passée ta journée ?

Bien. Pourquoi ?

Alors que je pensais que mon ennemi ne sétait pas encore révélé, il a ajouté :

Figure-toi que Lorraine, du bureau dà côté, a voulu maider à sortir mes clés parce que javais les mains pleines. Elle sest piquée avec une aiguille. Sa tête était à voir !

Quest-ce quil y a entre toi et Lorraine ?

Solène, je ten prie. Je naime que toi. Lorraine nest quune collègue.

Elle était à mon anniversaire ?

Oui, mais cest tout.

Alors, tout est devenu clair. Jai compris comment cette aiguille rouillée avait atterri dans mon sac.

Étienne est allé dîner. Dans mon sommeil, mamie est revenue, mexpliquant comment rendre à Lorraine le mal quelle mavait fait. Elle avait tout compris : Lorraine voulait me supprimer pour avoir Étienne. Si elle ny parvenait pas naturellement, elle userait de magie. Cette femme ne reculerait devant rien.

Jai suivi ses conseils. Peu après, Étienne ma appris que Lorraine était en arrêt maladie, gravement atteinte, sans que les médecins ne comprennent pourquoi.

Jai demandé à Étienne de memmener au cimetière du village ce week-end, un lieu que je navais pas revu depuis lenterrement. Jai acheté des fleurs et des gants pour désherber la tombe. Après lavoir retrouvée, jai reconnu sur la photo le visage de celle qui mavait sauvé. Jai nettoyé la pierre et déposé les fleurs.

Voilà, mamie. Pardonne-moi de ne pas être venue plus tôt. Je croyais que les visites de mes parents suffisaient. Mais javais tort. Maintenant, je reviendrai. Sans toi, je ne serais plus là.

Jai senti une étreinte légère sur mes épaules. En me retournant, il ny avait personne juste une brise douce.

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Fête Mémorable : Le Retour Triomphal du Restaurant Bien-aimé
Je dois partir ; Mamie m’a légué une maison au bord de la mer – une vieille demeure spacieuse où j’ai passé tous mes étés d’enfant.