Ce n’est pas en vain que Véronique a attendu…

Véra navait pas attendu en vain
Véra senvolait comme si des ailes lui avaient poussé, enfin.
Enfin, son bonheur était là.

Seulement, avec Vadim, ça coinçait Impossible de sentendre avec son père.

Oui, avec son père. Victor le père de Vadim.

Véra ne sy attendait plus, que le bonheur frapperait à sa porte. Elle sétait interdit de penser à lamour depuis longtemps. Bien sûr, il y avait eu quelques rares rencontres, loin de chez elle, mais rien de sérieux. Elle attendait Victor, croyant quil finirait par revenir.

Avec Victor, ça sétait mal terminé, mais on ne force pas les sentiments, comme on dit.

Un jour, alors que Vadim navait même pas trois ans, il était parti. Il avait trouvé une autre femme, il était tombé amoureux.

Et voilà comment tout avait tourné.

Toute sa vie, il avait pensé à elle et à leur fils apparemment.

Il avait été stupide, oui. Jeune et impulsif, il avait couru après le vent Mais bon, il avait compris son erreur, tout était clair maintenant les choses allaient sarranger.

Pourquoi tu nes pas revenu, Victor ? demanda Véra en plongeant son regard dans celui de son mari.

Javais honte, ma Véro Je me rongeais les sangs. Je savais que tu avais du caractère, que tu étais fière. Je doutais que tu macceptes.

Véra rougit. Elle, fière ? Elle qui lavait accueilli et pardonné après toutes ces années Quel idiot, tant de temps perdu, mais peu importe, tout irait mieux maintenant

Cétait fini, derrière eux. Maintenant, ils formaient une vraie famille plus cette sensation dêtre une femme abandonnée, comme lorsquelle se souvenait des larmes versées.

Elle avait eu des idées noires, la pauvre.

Heureusement quelle navait écouté personne et navait pas cherché un autre homme. Pourquoi élever son fils avec un étranger quand son vrai père était là ? Leau avait coulé sous les ponts, elle avait tout pardonné, dautant quil naimait quelle.

Vadim

Vadim était à un âge difficile enfin, difficile ? Ce nétait plus un enfant.

Sa copine, Charlotte, disait quil était jaloux. Vadim avait toujours été le centre de la vie de sa mère, et maintenant, il devait partager cet amour.

Mais bon, il nétait plus petit, il devrait comprendre Et puis, ce nétait pas un inconnu que sa mère avait ramené à la maison, cétait son propre père, quoi.

Véra sinquiétait. Ils narrivaient pas à sentendre, et cétait toujours à cause de Vadim.

Quel caractère ! Un don de sa grand-mère, la mère de Véra, aussi tranchante quun couteau.

Mais ça irait. Les âmes sœurs finissent toujours par se comprendre. Là, par exemple, ils étaient partis faire les courses ensemble.

Véra avait fait semblant davoir oublié les pommes de terre et le pain.

Elle les avait envoyés

Une fois, deux fois, et ils finiraient par faire les choses ensemble, naturellement. Le sang, cest le sang.

Véra chantonnait en préparant le dîner quand les voilà !

Vadim jeta le sac par terre, marmonna quelque chose et fila dans sa chambre.

Véro, dit Victor en sasseyant à table, dis-moi pourquoi il est comme ça, lui ?

Comme ça ? fit Véra, déconcertée.

Oui, comme ça ces cheveux longs, et blancs en plus ! Il pourrait se faire des boucles tant quà faire. Il se maquille, au moins ? Je pensais quon irait à la salle de sport, jouer au foot, faire de la boxe, aller à la pêche et lui, cest un vrai mollasson.

Un mollasson, Victor ? Cest un bon garçon, il est musicien, tu te rends compte ?

Musicien, ricana Victor. Tout est bizarre chez toi, Véro. Le décor il fit un geste vague en direction du salon na pas changé depuis des années. Toi non plus, dailleurs toujours la même coiffure. Véra inspecta la pièce et lissa machinalement ses cheveux.

Je ne sais pas, Victor cest devenu une habitude.

Une habitude, ma pauvre Tu pourrais te faire des extensions, changer de couleur, te faire les lèvres, non ?

Là, tu ressembles à une

Une ringarde.

Et tu as élevé ton gamin comme un looser, Véro.

Disons que si on le lâchait en forêt, il crèverait, Véra.

Quest-ce que tu racontes, Victor ? Pourquoi tu dis ça ?

Et comment ? Véro, comment tu veux que je le dise ? Quest-ce que tu as fabriqué ? Cest un homme, ça ? Jai honte devant les potes. Tous ont des fils normaux, et le mien

Quels potes, Victor ?

Ben, mes amis, Véro Bon, je vais me reposer. Réfléchir à comment arranger ça.

Va, Victor. Je te prépare tes côtelettes préférées.

Ouais, vas-y Jai mal au dos, je vais mallonger.

Véra se mit à cuisiner. La conversation lui pesait. Quest-ce quil racontait ? Honte devant ses amis ? Elle, elle était fière de Vadim !

Elle ruminait ce quelle aurait dû répondre quand elle entendit quelquun sortir.

Mon chéri ?

Oui, maman.

Tu sors ?

Je vais chez Nicolas, on va répéter.

Il est tard.

Il faut quon

Ne rentre pas trop tard.

Daccord.

Vadim ne revint pas pour le dîner. Il ne répondait pas au téléphone. Véra paniqua.

Victor, lui, restait calme.

Arrête, il a quinze ans. Il traîne peut-être avec une fille

Quest-ce que tu dis, Victor ? Il nest jamais en retard, il rappelle toujours. Quelque chose ne va pas.

Quest-ce qui pourrait lui arriver, Véra ?

Finalement, Vadim rappela.

Maman, on a on a pris du retard. Je dors chez Nicolas.

Non ! cria Véra. Où es-tu ? Reste là, on vient te chercher. Ne discute pas, ton père et moi arrivons.

Véro, je bouge pas, jai bossé toute la journée tu délires, grogna Victor. Sil veut rentrer, quil prenne le tram.

Tu y vas, dit Véra dune voix froide.

Bon, daccord

Tout le trajet, Victor râla. Au retour, Vadim, excité, leur annonça quils avaient composé un tube. Victor explosa.

Un tube ? Et sa mère qui court après lui comme un bébé. À son âge, je travaillais déjà. Lui, il compte sur nous Si tu veux chanter, trouve un boulot !

Véra se tut. Vadim se ferma. Victor continua.

Il reprocha à Véra davoir mal élevé Vadim, de lhabiller bizarrement, de le laisser ressembler à une fille

Vadim claqua la porte de sa chambre.

Victor alla dormir dans la cuisine. Malgré les supplications de Véra, il resta sur le canapé.

Le lendemain, Vadim annonça quil partait chez sa grand-mère.

Quoi ? Vadim ? Chez mamie ? Mais ton lycée est à deux heures et demie de train !

Et alors ? Je ne veux pas vous gêner.

Vadim, quest-ce que tu racontes ?

Maman, cest pas ma faute si je correspond pas à limage du fils parfait quil s

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Svetlana peine à rejoindre le cabinet médical du quartier.