Nous attendions avec impatience le jour où nous pourrions rendre visite à notre petit-enfant. Mais finalement, nous nétions pas les bienvenus.
Le mois dernier, notre premier petit-fils est né. Nous étions ravis et dautant plus impatients daller voir le bébé dès que possible. Mais, à notre grande surprise, laccueil fut glacial. Ma belle-fille, Éloïse, na pas caché son mécontentement. Nous avions apporté des cadeaux, donné de largent en euros, et pourtant, sa réaction, chaque fois quelle nous voit, est plus quexplosive.
Je me suis senti blessé, en tant que grand-mère. Éloïse a été sèche, presque impolie envers moi et ma fille, Clémence, alors que Clémence souhaitait simplement la conseiller avec bienveillance. Elle-même a trois enfants, donc elle sait de quoi elle parle. Une bonne partie des présents ont été rendus : « Un nourrisson na pas besoin de peluches. » Peut-être mais en grandissant, tout cela pourrait être utile, non ? Pourquoi refuser ainsi ?
Lors de notre visite, nous navons même pas eu droit à un café. Mon fils, Hugo, gardait le silence, les yeux baissés ce nest clairement pas lui qui décide dans la maison. Je suis rentré, le cœur lourd, en larmes, terriblement déçu par ce que javais vécu.
Depuis, mon seul lien avec mon petit-fils, ce sont des photos quon menvoie parfois. Les visites sont désormais interdites. Jinvite mes enfants à venir, mais Éloïse refuse à chaque fois. Jai demandé à Hugo de venir au parc, avec la poussette, mais ce nétait jamais possible. Ma belle-fille contrôle chacun de ses gestes et ne veut pas le laisser sortir seul.
Elle a choisi darrêter lallaitement pour passer au lait industriel et, persuadée que nous allons la juger, elle évite tout contact. Mais peu mimporte ! Ce que je veux, cest simplement voir mon petit-fils. Je ne veux pas la blâmer, chaque mère fait ce quelle pense être le mieux.
Nous avions pourtant une bonne entente avant, Éloïse et moi, et même avec ses parents. Mais depuis la naissance, cest comme si une autre personne avait pris sa place ! Je nai jamais eu le moindre mot ou geste déplacé envers elle, alors pourquoi ce changement ? Mes amis nen reviennent pas : comment est-ce possible davoir un petit-enfant et de ne presque pas le voir ?
Ma mère ma légué son appartement. Je comptais le vendre et partager le montant, en euros, entre Hugo et Clémence. Mais vu la situation actuelle, mon mari sy oppose. Il dit quil vaut mieux louer, plutôt que de donner à des enfants aussi peu reconnaissants. Il a sans doute raison. À force, il ny aura plus personne pour soccuper de nous quand nous serons vieux… Quel malheur.

