Une amie à moi vit directement au bord de la mer. L’automne dernier, elle a échangé son trois-pièces contre un studio. Au début, j’ai été surprise par cette décision : son ancien appartement offrait d’excellentes conditions, même si les pièces étaient petites ! Mais quand une amie m’a expliqué la raison de ce choix, tout est devenu limpide. — Les filles, vous n’allez pas me croire. Mais vivre dans un studio, c’est enfin la tranquillité ! Bien sûr, c’est génial de vivre au bord de la mer ! Mais quand on a toute une ribambelle de proches qui habitent au fin fond de la campagne et rêvent d’un séjour à la mer chaque année — gratuit, évidemment… Ils débarquent avec leurs familles entières, souvent sans prévenir. Mais pourquoi prévenir ? Nous sommes de la famille ! On va bien réussir à se caser quelque part. C’était comme à l’usine ! Mon appartement débordait littéralement en haute saison. Et c’est formidable pour la propriétaire (c’est moi) de passer la nuit dans la cuisine, formidable ! Bref, j’ai troqué mon trois-pièces contre un studio. Je m’y plais et je ne regrette pas mon choix. Cela m’a permis de me débarrasser des invités envahissants. Maintenant, ils réfléchiront à deux fois avant de venir chez moi ! Cet été, la famille éloignée et une amie sont passées (je l’avais invitée, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues). Les cousins m’ont appelée pour annoncer leur arrivée. Je leur ai donné ma nouvelle adresse : ils n’ont même pas été surpris que ça ait changé. Quelques heures plus tard, ils sont arrivés, je leur ouvre et je découvre quatre personnes : ma cousine, son mari et leurs deux enfants. — Salut, nous voilà ! Quand ils ont vu que je n’avais qu’une seule pièce, ils sont tombés des nues. — On nous avait dit que tu avais trois pièces ! On a justement emmené les enfants pour ça. J’ai répondu qu’ils avaient été mal informés. Mais il y a des hôtels tout près. — Ton amie ne peut pas dormir à l’hôtel ? On trouvera bien un moyen de tous loger ici. Ce sera serré, mais on est de la famille ! Je les ai accompagnés à l’hôtel. J’en ai assez d’avoir des inconnus chez moi. Aujourd’hui, je vis enfin paisiblement et savoure ma tranquillité !

9 septembre

Cela fait maintenant presque un an que jai pris une grande décision, et ce soir, en regardant les lumières du port de La Rochelle depuis ma fenêtre, je me sens obligée de tout raconter, ne serait-ce que pour remettre de lordre dans mes pensées.

Lan dernier, jai échangé mon appartement trois pièces, plutôt coquet bien que modeste, contre un studio. Franchement, si on mavait dit ça avant, jaurais éclaté de rire. Jétais bien dans cet ancien appartement, même si les pièces étaient petites ! Mes amis aussi ont été surpris ; on avait passé tant de bons moments ensemble là-bas.

Mais tout est devenu limpide lorsquils ont compris la raison de ce brusque changement.

Les filles, vous nallez pas me croire, ai-je dit un soir en terrasse devant un chocolat chaud. Mais la vie, depuis que je vis dans ce studio, est dun calme fou. Bien sûr, cest merveilleux dhabiter tout près de la mer ! Mais lorsquon se retrouve avec une tribu de cousins du Massif Central, rêvant tous dune escapade annuelle sur la côte et, surtout, gratuite Eh bien, devinez quoi ? Ils débarquaient en famille, avec enfants, sans prévenir ! Pourquoi sannonceraient-ils ? On est de la famille, nest-ce pas ! Ça passera, on se débrouillera… Cétait perpétuel ! En juillet-août, mon salon et mon canapé étaient pris dassaut. Moi, la « propriétaire », finissais la nuit dans la cuisine, super pratique.

Alors voilà : jai troqué mon trois pièces contre un petit chez-moi. Aujourdhui, cest paisible et je me félicite de cette décision. Exit les invités surprises ! Désormais, ils y pensent à deux fois avant de prendre la route. Cet été, seules quelques rares visites : la cousine dune cousine et une amie chère que javais conviée car elle me manquait énormément. Côté famille ? Ils mont téléphonée pour mannoncer leur venue.

Je leur ai donné ma nouvelle adresse. Aucun étonnement sur le changement de lieu ils sorganisaient déjà, valises bouclées. Après plusieurs heures de route, on toque à ma porte : ma cousine Sophie, son mari Guillaume, et leurs deux enfants.

Salut, nous voilà !

Quand ils ont vu que je navais quune seule pièce, ils ont franchement tiré une drôle de tête.

On nous avait dit trois pièces ! On a même emmené les enfants exprès Jai répondu quils sétaient trompés et proposé gentiment de réserver lhôtel du coin.

Mais ton amie ne peut pas dormir plutôt à lhôtel, non ? Dune manière ou dune autre, on va bien se serrer ici, on est la famille tout de même !

Je les ai raccompagnés, tout sourire, jusquà la réception de lhôtel. Fini, les nuits blanches à cause dinvités envahissants dans mon salon. Maintenant, j’ai retrouvé le plaisir dêtre chez moi Enfin tranquille, avec la mer pour seule voisine et la douce odeur des embruns qui fait taire tous les regrets.

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Une amie à moi vit directement au bord de la mer. L’automne dernier, elle a échangé son trois-pièces contre un studio. Au début, j’ai été surprise par cette décision : son ancien appartement offrait d’excellentes conditions, même si les pièces étaient petites ! Mais quand une amie m’a expliqué la raison de ce choix, tout est devenu limpide. — Les filles, vous n’allez pas me croire. Mais vivre dans un studio, c’est enfin la tranquillité ! Bien sûr, c’est génial de vivre au bord de la mer ! Mais quand on a toute une ribambelle de proches qui habitent au fin fond de la campagne et rêvent d’un séjour à la mer chaque année — gratuit, évidemment… Ils débarquent avec leurs familles entières, souvent sans prévenir. Mais pourquoi prévenir ? Nous sommes de la famille ! On va bien réussir à se caser quelque part. C’était comme à l’usine ! Mon appartement débordait littéralement en haute saison. Et c’est formidable pour la propriétaire (c’est moi) de passer la nuit dans la cuisine, formidable ! Bref, j’ai troqué mon trois-pièces contre un studio. Je m’y plais et je ne regrette pas mon choix. Cela m’a permis de me débarrasser des invités envahissants. Maintenant, ils réfléchiront à deux fois avant de venir chez moi ! Cet été, la famille éloignée et une amie sont passées (je l’avais invitée, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues). Les cousins m’ont appelée pour annoncer leur arrivée. Je leur ai donné ma nouvelle adresse : ils n’ont même pas été surpris que ça ait changé. Quelques heures plus tard, ils sont arrivés, je leur ouvre et je découvre quatre personnes : ma cousine, son mari et leurs deux enfants. — Salut, nous voilà ! Quand ils ont vu que je n’avais qu’une seule pièce, ils sont tombés des nues. — On nous avait dit que tu avais trois pièces ! On a justement emmené les enfants pour ça. J’ai répondu qu’ils avaient été mal informés. Mais il y a des hôtels tout près. — Ton amie ne peut pas dormir à l’hôtel ? On trouvera bien un moyen de tous loger ici. Ce sera serré, mais on est de la famille ! Je les ai accompagnés à l’hôtel. J’en ai assez d’avoir des inconnus chez moi. Aujourd’hui, je vis enfin paisiblement et savoure ma tranquillité !
Puisque vous êtes si persuadé que je suis une traînée, alors dites à tous ceux qui sont rassemblés avec qui exactement vous avez conçu votre fils ! Vous-même m’avez laissé échapper cette information !