Avec mon mari, nous avons adopté une petite fille de deux ans issue d’un foyer. Beaucoup nous ont déconseillé ce choix, mais nous avons suivi notre cœur.

Avec mon époux, nous ouvrons aujourdhui notre foyer à une fillette de deux ans, issue dun établissement daccueil à Marseille. Malgré les avertissements répétés de notre entourage, nous décidons de suivre notre propre voie, refusant toute influence extérieure.

Je nai jamais connu mon père, et ma mère napparaissait que rarement dans ma vie. Ce nest quaprès de longues années que les éducateurs mont révélé les circonstances de mon placement. À lâge dun an, une grave pneumonie ma frappée. Épuisée, je me suis tue dans mon lit, glissant vers linconscience, tandis que ma mère, accablée par la tristesse, se noyait dans le vin rouge dans la pièce voisine.

Mon enfance sest déroulée dans un univers où lalcool dictait le quotidien de ma mère. Du lever au coucher, elle buvait, et le bruit des bouteilles perturbait mon sommeil. Les voisins, excédés par mes pleurs, ont fini par donner lalerte, poussant ma mère à memmener à lhôpital. Une infirmière, venue me soigner, a découvert mes vêtements en feu. Trois personnes se sont précipitées pour éteindre les flammes. On ma transférée aux urgences, où mes brûlures ont été traitées. Durant tout mon séjour, ma mère na jamais franchi la porte.

La joie ressentie dans létablissement daccueil sest prolongée après la naissance de mon premier enfant. Jai pu poursuivre des études sérieuses, décrocher un emploi stable, et notre appartement à Marseille, spacieux et élégant, nous offre un cadre de vie agréable. Vivre auprès de Luc me comble de bonheur. Nous partageons une tendresse familiale précieuse, mais il nous manque un enfant pour compléter notre foyer.

Nous choisissons alors dadopter une petite fille de deux ans, prénommée Maëlys, dans un établissement marseillais. Malgré les opinions contraires, nous persistons. Nous laccueillons lors de notre installation en ville, acceptant le risque dune maladie génétique. Pourtant, depuis son arrivée, elle na jamais présenté le moindre problème de santé.

Chaque matin, je remercie le destin de mavoir donné la force de penser par moi-même et de résister à la pression sociale. Aucun diagnostic médical ne sest avéré : notre enfant sépanouit et grandit sereinement. Il est trop facile, à mon sens, dattribuer les difficultés dun enfant à ses origines modestes. On préfère ignorer la puissance de lamour et du foyer, blâmant les parents biologiques et leur passé. Un enfant na besoin que dattention et de reconnaissance pour sépanouir pleinement.

À lapproche du cinquième anniversaire de ladoption, linquiétude me gagne. Jaime mon fils autant que ma fille biologique, ils sont ma famille. Pourtant, une part de moi craint que Maëlys découvre son adoption et en souffre. Je ne sais comment aborder ce sujet avec elle si elle lapprend. Sera-t-elle prête à laccepter ? Cette incertitude me trouble plus que lidée quun autre puisse lui révéler la vérité avant moi.

La vie ma appris que lamour et la bienveillance sont les fondations indispensables pour permettre à un enfant de sépanouir, bien au-delà de lhéritage familial.

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Avec mon mari, nous avons adopté une petite fille de deux ans issue d’un foyer. Beaucoup nous ont déconseillé ce choix, mais nous avons suivi notre cœur.
Прозрачные двери: Загадки подземного мира