Depuis onze années, ma fille unique, Élodie, vit aux côtés de son mari, Luc. Dès notre première rencontre, son esprit vif, sa formation distinguée et sa courtoisie typiquement parisienne mont séduite ; chacun de ses gestes respire une élégance propre à la capitale. Lorsque Élodie a épousé Luc, une immense joie a envahi mon existence.
Douze mois après leur mariage, lannonce de ma future grand-maternité ma bouleversée dallégresse. Affaiblie par la santé et réfléchissant à la retraite, Élodie ma proposé de venir vivre chez eux à Lyon, anticipant le soutien nécessaire pour accueillir le nouveau-né. Jai accepté sans hésiter, résolue à épauler mes proches.
Dix ans se sont écoulés, durant lesquels jai consacré toute ma force à leur vie quotidienne. Je préparais des recettes traditionnelles, gérais le linge, nettoyais chaque coin de lappartement, surveillais mes deux petits-enfants, afin que Luc et Élodie puissent sépanouir, travailler sereinement et profiter de leur temps libre sans se préoccuper des tâches domestiques.
À présent, japprends quils partent en vacances hors de France, emmenant les enfants, mais me laissant seule. Leur explication ? Le besoin de prendre du recul, de se ressourcer loin de ma présence. Après tant dannées de dévouement, à assumer le rôle de gouvernante et de nourrice sans jamais rien demander, je me sens désorientée. Comment accepter ce désir soudain déloignement, alors que je me suis entièrement investie pour eux ?







