Sur le canapé de la cuisine : le retour d’une mère en France après des années d’exil, entre espoirs de retrouvailles et réalité d’un accueil inattendu

Alors, écoute ça Je viens darriver chez mon fils, à Lyon, pour les vacances de Noël. Il maccueille tranquillement : « Tu peux dormir quelques jours sur le canapé de la cuisine, il est super confortable. » Franchement, jétais épuisée par le trajet, le passage à la frontière a été interminable, javais froid, je rêvais juste dune bonne douche et dun repas chaud, alors jai rien dit, même si à lintérieur, cétait la tempête.

Jespérais un accueil différent, tu vois. Ça faisait trois ans que je nétais pas rentrée. Je bossais à Prague, partie là-bas dès que mon fils, Julien, sest marié. On avait une maison, mais pas de sous pour la rénover. On vivait au jour le jour, je lai élevé seule, mon ex-mari na jamais vraiment aidé, même la pension alimentaire, cétait rare. Jai tout porté sur mes épaules.

Quand Julien a grandi et décidé de se marier, jai compris que je ne pouvais pas rester là à tourner en rond. Comme beaucoup de femmes, je suis partie à létranger pour assurer ma retraite et aider mon fils. Ma cousine, Sophie, travaillait déjà à Prague et ma aidée à minstaller.

Au début, cétait dur : nouvelle langue, conditions pas top, on était six femmes dans un petit appart de deux pièces. On aurait pu trouver mieux, mais ça coûtait trop cher, et on était là pour économiser, pas pour se la couler douce.

Petit à petit, je me suis habituée. Javais un objectif : ramener assez dargent pour refaire la maison. Je bossais comme une folle, pas le temps de souffler. Je me disais que ça finirait bientôt, que je rentrerais et retrouverais ma famille.

Un jour, Julien mappelle : « Maman, pourquoi tu mets de largent de côté ? » Je lui réponds, étonnée : « Pour rénover la maison, évidemment ! » Il me dit : « On pourrait commencer maintenant, non ? Tas déjà un peu déconomies ? » Javais 5 000 euros, cétait suffisant pour lancer les travaux. Julien a pris les choses en main, il ma expliqué son plan, ça ma tout de suite plu.

Je ne suis même pas rentrée, je voulais gagner plus. Tout ce que je gagnais, je lenvoyais à Julien, impatiente de voir le résultat. Quand je suis enfin revenue, jai halluciné : la maison était méconnaissable, tout avait changé.

Un grand salon avec des baies vitrées, des meubles élégants, un immense téléviseur accroché au mur Julien était fier, il me faisait visiter chaque pièce, tout content. Jétais bluffée, tout était vraiment beau et chic, je naurais jamais imaginé ça. Mon fils a été un vrai chef de chantier, il a su gérer largent à la perfection.

Je lui dis : « Cest magnifique, bravo ! Mais ma chambre, elle est où ? » Et là, petit malaise Il me propose de dormir sur le canapé de la cuisine, en disant que cest juste pour les vacances, que cest plus chaud et que je ne gênerai pas, avec tous les invités quils ont en ce moment.

Ses mots mont glacée. Je comprends quil est adulte, quil a sa vie, mais jai eu limpression dêtre de trop, davoir tout donné pour lui et de me retrouver sans rien. Je dormais dans la cuisine, jentendais Julien rire avec ses amis. Je repensais à tout ce que javais fait pour lui, et là, je me sentais étrangère dans ma propre maison.

Un soir, jentends Julien discuter avec un copain : « Elle ta déjà mis la maison à ton nom ? » Julien répond : « Pas encore, mais je vais en parler à maman, quelle la mette à mon nom, je me donne du mal, et cest pas encore à moi. Et si elle décide de se remarier » Ils se sont tous mis à rigoler.

Jai eu un pincement au cœur, impossible à décrire. La maison est à mon nom, et je nai aucune intention de la céder, surtout maintenant que je vois à quel point ma place est fragile. Si on me relègue à la cuisine, où jirai si je donne tout à Julien ?

Jai pas attendu la discussion, jai fait mes valises et je suis repartie à Prague, en disant aux enfants que le boulot mappelait en urgence.

Après tout ça, je me dis quil faut que je réfléchisse. Peut-être que je devrais arrêter denvoyer de largent à Julien et commencer à économiser pour macheter un petit studio à moi. Tu en penses quoi, toi ?

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