La vengeance d’une femme face à la trahison de son mari

28février

Je rédige ces lignes en silence, comme on le fait quand on veut que les portes restent closes. Jeanne, ma sœur, ma rappelé brusquement : «Reste tranquille, ne fais pas de vague! Bientôt ils viendront le voir et il devra prouver que ta disparition nest pas de son fait».

«Et sils larrêtent?», a demandé Béatrice.

«Quil passe la nuit en cellule!», a rétorqué Jeanne avec fermeté. «Il devra payer son infidélité».

Béatrice a soupiré lourdement : «Cest une chance que nous ayons envoyé Pierre à SaintCyr, sinon je naurais jamais pu partir».

«Tu sais!», sest exclamée Jeanne. «Si on navait pas ourdi notre revanche, qui sait comment tu aurais dû tenfuir! ».

Grégoire nest pas un modèle de piété, tu las bien vu, Béatrice! Sil ne tavait pas expulsée, il taurait laissé les poches vides et taurait même privé de la garde de ton fils.

«Pensestu quil osera?», trembla Béatrice.

«Il le fera, cest certain», affirma Jeanne. «Pourquoi? Parce que cest logique! Il ta déjà mise de côté, tu nes plus son premier choix. Tu nes plus quune femme au foyer sans formation ni emploi».

Il a déjà trouvé un remplaçant, et bientôt une nouvelle femme occupera ta place, la première à ses yeux.

Le fait que Pierre soit à SaintCyr rend les choses plus nettes: il ne verra même plus la silhouette de ta nouvelle compagne.

Il reviendra parfois le weekend, et à ce momentlà, tu pourras prétendre à une visite avec ton fils.

Si on tenlève les droits, tu ne croiseras jamais la nouvelle amante de Grégoire.

«Cest compliqué», secoua la tête Béatrice.

«Rien nest compliqué, cest de la logique! Quand nous le ferons payer son manque de loyauté, ses nerfs finiront par flancher, et tu pourras revendiquer la pension ou même saisir un bien».

«Ce nest pas largent qui me motive, cest loffense», murmura Béatrice, les yeux baissés.

«Ne baisse pas les bras!», lencouragea Jeanne. «Nous le punirons et nous profiterons du gâteau! Mais pour linstant, reste cachée, ils te cherchent déjà: avis, affiches, repérages ».

Jeanne ouvrit grand les yeux : «Cest le grand jour! Et si quelquun te reconnaît dans la rue ou au magasin? Ce serait la catastrophe, notre plan seffondrerait».

«Je comprends», ditelle dun ton détaché.

«Je passerai lui rendre visite, le confronter si la police ne le retient pas avant».

Deux semaines plus tard, Jeanne minforma que Grégoire était libéré sous caution de nonsortie. Aucun corps retrouvé, aucune preuve solide.

«Sa quiétude métonne», fitelle, secouant la tête. «Il faut que jy aille, le pousser à bout».

«Estce une bonne idée?», douta Béatrice.

«Oui, avant que sa nouvelle ne sinstalle dans ton lit», insista Jeanne.

À son retour, elle raconta : «Je lai confronté, je lui ai demandé où il tavait mise, il a refusé de répondre! Il ne sait même pas que je connais son infidélité».

«Et alors?», insistaije.

«Il est pâle, terrifié, il voudrait que tu réapparaisse pour divorcer».

«Cest donc une simple substitution, pas un véritable désir», soufflala Béatrice.

«Arrête de tapitoyer!», gronda Jeanne. «Nous le ferons avouer ou je le dénoncerai à la police pour disparition».

«Et lui?»

«Il a blêmi, il raconte que ce serait mieux sil se séparait».

«Donc il a trouvé un remplaçant», soupira Béatrice.

«Assez de lamentations!Nous le mettrons dans une telle impasse quil chassera luimême sa nouvelle, rappelant les bons moments».

«Pourraije revenir auprès de lui, retrouver ce que nous avions?», demandatelle avec espoir.

«Si tu nas aucune fierté, même pas la moindre! Ne pense même pas à cela, nenvisage pas de le pardonner».

«Les traîtres ne sont pas pardonnés, ils sont anéantis! Nous le ferons subir des interrogatoires, faire tomber les preuves, le pousser à la ruine».

«Il paie déjà, avec son nerf», conclut Jeanne.

«Alors quil continue à payer», acquiesça Béatrice.

«Tu dois rester ici encore un mois, au moins, le temps que ses nerfs cèdent».

«Et après?»

«Tu reviendras, le confronter avec la vérité, il te remettra tout: patrimoine, pension, droits sur ton fils».

«Mais que faire dans un appartement sans sortie?», se demandait Béatrice.

Linfidélité de Grégoire était un choc brutal, mais grâce à Jeanne, nous navons pas sombré dans lhystérie. Elle a ourdi un plan si fin que même les tribunaux ne pourraient larrêter.

Quand Grégoire proposa à Béatrice de lépouser, elle ne réfléchit pas deux secondes. Lamour était total, audelà de la fortune de sa famille.

Ils vivaient heureux, eurent un fils, lélevèrent avec bonté. Mais le désir de Pierre daller à SaintCyr les força à accepter la séparation.

Un jour, un message anonyme apparut sur le portable de Béatrice : «Tu peux faire disparaître Grégoire! Il est à moi maintenant», accompagné dune vidéo floue, où le visage de Grégoire était clairement visible. La vision la fit basculer dans une crise.

Jeanne, en entrant, dit : «Les dieux nous placent là où nous sommes le plus utiles».

En voyant la vidéo, elle explosa de colère, comparant lacte à une profanation sacrée.

«Ce nest pas seulement une trahison! Cest un sacrilège envers la famille! Tu dois te séparer, divorcer, et cesser de mentir».

Elle a ensuite proposé à Béatrice daller chez elle, de créer le chaos comme une scène de bagarre, puis de déposer une plainte pour disparition.

Deux mois plus tard, Béatrice était toujours chez Jeanne, repensant à chaque instant à son passé, cherchant la sortie.

Jeanne persista : «Il na pas encore payé! Jai écrit au procureur pour quils enquêtent, je le rends fou chaque jour».

«Comment réagitil?», demandaije.

«Il sénerve, mais ne peut rien faire; je suis là, je le pousse à te chercher».

Jeanne clamait que la vengeance était la seule voie pour lobliger à restituer tout ce qui était à Béatrice, même si cela signifiait le laisser sans un sou.

Lattente faisait son effet: la patience de Béatrice sérodait, mais elle restait dans lappartement de sa sœur, ne cédant quà la volonté de Jeanne.

Un matin, Béatrice se coiffa, se maquilla, revêtit un tailleur élégant, saisit les clés de lappartement quelle partageait avec Grégoire, et décida daffronter la vérité.

«Combien de temps vastu encore souffrir?», lançatelle. «Il a pris tout, même la photo du mariage!».

«Il ne pouvait pas, il a été trompé, manipulé», répliqua Jeanne, comme pour justifier le drame.

«Je ne le chercherai plus», conclut Béatrice, prête à tourner la page.

Je note cela dans mon journal : la vengeance ma donné la force de soutenir ma sœur, mais elle ne guérit rien. Elle révèle seulement la vérité et libère le cœur des mensonges.

Leçon du jour: on ne peut réparer une trahison quen exposant la vérité, non en nourrissant la haine. La justice, même lente, finit toujours par se faire entendre.

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La vengeance d’une femme face à la trahison de son mari
«Une Belle Leçon à Apprendre»