**Journal dun homme**
« Lâche-moi, Maxime, je ten supplie On a essayé de construire une famille, mais ça na pas marché. Pourquoi se faire souffrir ? Divorçons, simplement.
Ah oui, bien sûr ! ricana-t-il. Tu rêves. Je ne te laisserai pas partir. Tu es ma femme, je suis ton mari, et nous sommes une famille. La vie est si dure avec moi ? Tu ne maimes plus ? Ou alors tu as quelquun dautre ? Réponds quand je te parle ! »
Élodie était assise au bord du canapé, tripotant nerveusement le coin de la couverture. Après une nouvelle dispute, elle aurait voulu sévaporer, disparaître à jamais. Divorcer ? Oui, mais elle nosait pas entamer les démarches. Ces deux années de mariage lui semblaient désormais un cauchemar, surtout ces six derniers mois. Maxime était devenu un petit tyran domestique, trouvant chaque jour une nouvelle raison de la critiquer.
Ce matin, tout avait commencé par une chose anodine : elle avait commandé une crème pour le visage.
Encore de largent gaspillé pour des bêtises ? avait-il grogné en voyant le colis.
Elle avait tenté de sexpliquer, mais il ne lécoutait jamais.
Tu penses à nous, au moins ? Ou seulement à toi ? Une crème ! Tu ferais mieux daider mes parents, au lieu de dépenser pour des conneries.
Max, je travaille, cest mon argent. Et je les aide déjà, tu le sais bien.
Des miettes ! Ils ont besoin de vrai soutien. Tu es égoïste, Élodie. Tout pour toi, rien pour les autres.
Sa voix sétait durcie, ses yeux lançaient des éclairs. Elle avait craqué, fondant en larmes. Comme dhabitude, il avait claqué la porte, la laissant seule avec sa détresse.
Elle se souvenait du début, quand il était attentionné, tendre. Mais peu à peu, quelque chose avait changé. Ou peut-être navait-elle jamais vu son vrai visage ?
Le soir, il était rentré, la trouvant en train de boire un thé à la cuisine.
Tu as encore pleurniché ? avait-il lancé sans la regarder.
Non Tu mas blessée.
Blessée ? Cest ta faute. Réfléchis avant dagir.
Quest-ce que je fais de mal ?
Tout ! Tu ne fais aucun effort. Je travaille, je mépuise, et toi ? Tu tapes sur un clavier pendant quelques heures, puis tu glandes à la maison !
Je travaille aussi, tout autant que toi.
Ton boulot ? Des clopinettes ! Cest moi qui fais vivre cette famille. Tu devrais être reconnaissante. Et en deux ans de mariage, pas un merci ! Pourtant, je le mérite.
Je suis reconnaissante Mais ça ne justifie pas tes mots.
Ah, tu es encore insatisfaite ? Tes pleurnicheries mépuisent. Tu me fais passer pour un monstre !
Son dégoût lui avait transpercé le cœur.
Je ne comprends pas, avait-elle murmuré. Pourquoi es-tu si dur ?
Fais les choses correctement, ne ménerve pas, et tout ira bien.
Dans ses yeux, plus aucune tendresse. Seulement de lagacement.
Et si on en parlait ? Voir un conseiller conjugal ?
Un psy ? Cest toi qui en as besoin. Tu inventes des problèmes.
À ces mots, elle avait pris sa décision.
Le lendemain, elle était allée dans un café pour réfléchir. Une ancienne camarade, Chloé, lavait abordée.
Ça va ? Tu as lair mal en point.
Les mots sétaient échappés :
Maxime me détruit. Je veux partir, mais jai peur.
Pars, tout de suite. Viens chez moi. Et il y a des associations pour taider.
Le soir, en rentrant, Maxime lattendait.
Où étais-tu ?
Je me promenais.
Tu sors trop souvent. Tu me trompes ?
Elle sétait raidie.
Arrête.
Quoi ? Ça ne métonnerait pas.
Ça suffit. Je veux divorcer.
Il avait éclaté :
Tu es folle ! Sans moi, tu nes rien !
Je veux juste être heureuse.
Heureuse ? Personne ne voudra de toi. Tu nes rien.
Elle navait rien répondu.
Le lendemain matin, il lavait poussée contre le mur. Elle était tombée, et alors quil levait le poing, elle avait fermé les yeux.
**Leçon :** Personne ne mérite de vivre dans la peur. Parfois, fuir est la seule façon de survivre.







