Le fils a choisi une riche fiancée, mais a décidé d’oublier sa mère.

23mai2025

Cher journal,

Aujourdhui jai passé la journée à réfléchir à ce que signifie «être mère». Ma mère, Madeleine Leclerc, vit seule dans un petit appartement dune pièce du 14ᵉ arrondissement de Paris. Son mari est mort depuis quinze ans dune crise cardiaque, et elle sest débrouillée à bout de forces, deux emplois et le loyer à la carte bleue. Elle est fière de moi: je suis diplômé avec mention très bien de lÉcole Polytechnique, développeur senior dans une multinationale, et je vis maintenant dans le 2ᵉ arrondissement.

Ce matin, alors que je rentrais tard du bureau, le téléphone a sonné. Maman, cest ton fils! Je suis désolé, jai eu un contretemps au travail, aije dit dune voix pressée. Elle a soupiré, puis a insisté: Antoine, au moins un petit message! Tu sais que jattends tes nouvelles chaque soir. Jai répondu que jétais occupé, que le temps me manquait. Elle a raccroché, le cœur serré.

Je nai pas eu le courage de lui dire que depuis deux mois je ne la vois plus que dans mes pensées. Jai choisi de lintroduire à ma fiancée, Christine Delacroix, que je rencontre depuis six mois. Christine est avocate dans un cabinet prestigieux, issue dune famille de commerçants de Lyon. Elle possède trois salons de beauté dans la métropole et mène une vie aisée.

Samedi dernier, je suis rentré à la maison avec Christine. Le soleil était déjà haut quand nous avons sonné la porte de Madeleine. Elle, en robe à fleurs et coiffure soignée, ma accueilli avec un sourire qui se fissurait à chaque pas que je faisais. Christine, grande, élancée, cheveux tirés en un chignon impeccable, portait une robe de créateur et des talons aiguilles qui claquaient sur le parquet.

«Maman, voici Christine», aije présenté, en lui serrant la main. Elle a répondu dune voix douce: «Enchantée, Monsieur Leclerc. Vous avez un air radieux aujourdhui.» Christine a souri et a complimenté le décor : «Quel appartement charmant, malgré la modestie.»

Nous nous sommes installés à la table que javais dressée avec une nappe blanche et notre meilleur service. Madeleine a préparé son fameux gratin dauphinois, une tarte aux pommes et une pièce de poulet rôtie, tout cela pour environ **30**. Christine, qui surveille sa ligne, a commenté: «Cest délicieux, mais je préfère les salades légères.» Madeleine a ricanné: «Tu es déjà trop fine, ma chérie!»

Quand la conversation a dérivé sur le travail, Christine a expliqué quelle dirigeait une chaîne de salons de beauté, trois établissements à Paris, Lyon et Marseille. «Ce nest pas seulement mon travail, cest ma passion,» a-t-elle déclaré. Madeleine, qui ne connaît que les factures délectricité et les tickets de métro, a hoché la tête, impressionnée mais désemparée.

Je nai pas pu cacher le fait que nous allions nous marier dans trois mois, dans un restaurant du Marais qui peut accueillir **150personnes**. Christine a ajouté que ses parents prendraient tout en charge, que le traiteur serait de renom, que le décor comprendrait des feux dartifice. Madeleine, qui na plus que **400** de pension mensuelle, a blêmri: «Cent cinquante? Cest plus que mon loyer!»

Je lui ai demandé ce quelle pouvait faire: «Je peux préparer un gâteau?» Christine a secoué la tête, «Nous avons un chef pâtissier.» Jai essayé de la rassurer: «Maman, il suffit dêtre là, ça me suffit.» Elle a hoché la tête, mais les larmes brillaient derrière ses yeux.

Après le repas, Christine sest excusée, indiquant quelle avait un rendezvous avec un décorateur. Jai laissé ma mère seule, à la table du coin, tandis que les convives arrivaient, séchangeant des compliments et des éclats de rire. Le contraste entre mon monde daffaires et le quotidien de ma mère était saisissant.

Le soir, ma voisine et amie, Vera Dubois, est passée avec des madeleines. Elle a remarqué mon épuisement. «Tu loublies, Antoine?» a-t-elle demandé. «Elle ne me rappelle plus depuis la semaine de la soirée,» aije répondu. Elle ma conseillé de ne pas insister, que les gens riches ne comprennent pas les petites joies simples.

Les semaines suivantes, je me suis laissé happer par le travail, les voyages daffaire et les essayages de costumes. Je nai pas rappelé ma mère, elle a pourtant appelé à plusieurs reprises, espérant un «ça va?». Lorsque je lai finalement appelée, elle ma parlé du cadeau que les parents de Christine mavaient offert: une petite maison de trois pièces à la périphérie de Lyon. Elle ma demandé ladresse, mais je nai pu répondre, disant: «Je te lenverrai quand nous serons installés.»

Un jour, après le mariage, je suis rentré à lappartement de Christine, épuisé, et jai trouvé un message de ma mère sur la messagerie vocale: «Antoine, je suis dans le couloir, je viens te voir,». Jai ignoré le son, trop pressé de préparer le discours de la soirée.

Le temps a passé. Christine a eu un bébé, un petit garçon nommé **Théodore**. Ma mère, qui na jamais vu son petitenfant, a reçu la nouvelle dune amie. Elle a appelé, espérant au moins entendre la voix de son petitfils. Jai raccroché rapidement, trop honteux davouer que je navais jamais pensé à lui.

Aujourdhui, assis dans ce petit appartement qui sent le parfum de la vieille cuisine, je réalise que mon ambition ma fait perdre de vue lessentiel. Ma mère a supporté mes études, mes nuits blanches, mes rêves, et je lai reléguée au second plan. Elle ne veut plus être la maman du coin, elle veut être respectée.

Leçon du jour: lamour ne se mesure pas à la taille du compte en banque ou à la grandeur du banquet, mais à la présence sincère, au geste simple dun appel, dune visite, dun sourire partagé. Il est temps que je réapprenne à mettre de côté mes costumes et à écouter le cœur de la femme qui ma donné la vie.

Antoine.

Оцените статью
Le fils a choisi une riche fiancée, mais a décidé d’oublier sa mère.
Mon Mari et Sa Maîtresse Ont Changé les Serrures Pendant Que Je Travaillais — Ils Ne Savaient Pas Ce Qui Les Attendait