Un petit garçon abandonné devant la porte de la maternité au petit matin, découvert par le gardien, oncle Georges.

On dépose le nourrisson devant les portes de la maternité de Petitville aux premières lueurs du jour, et le premier à le repérer est le concierge, loncle Jean.
Il se lève avant laube, enfile son uniforme de concierge et se met immédiatement à surveiller le secteur qui lui est confié.
Il faut dire que loncle Jean est consciencieux et prend son travail très au sérieux, un trait hérité de son ancienne carrière.
En effet, il a été comptable pendant de nombreuses années ; à la retraite, il ne supporte pas de rester inactif et accepte donc le poste de concierge.
Il ne le fait pas pour largent, mais parce quil ne peut pas rester les bras croisés.

En voyant une boîte sur le porche, loncle Jean devine immédiatement quil y a un bébé à lintérieur, même si aucun bruit ne sen échappe.
Il ouvre la boîte, confirme son hypothèse et frappe sans tarder à la porte de la maternité.
Il prie simplement pour que le petit soit en bonne santé, car le silence du nouveau-né le rend suspect.
À la joie de loncle Jean et du personnel médical, le garçon est vivant et en pleine forme.

Le village est petit, de ceux où tout le monde se connaît, ce qui rend la recherche de la mère du bébé assez aisée.
Les soupçons retombent immédiatement sur Élodie Lenoir.
Elle donne naissance à des enfants presque chaque année, les «offrant» à la collectivité, et ne figure jamais sur aucun registre officiel ni ne se rend à lhôpital pendant ses grossesses.
Après une enquête minutieuse, il apparaît quÉlodie na rien à voir avec ce bébé.

Finalement, la mère reste introuvable ; après les examens nécessaires, le bébé est placé dans la maison denfants, située à deux pas du village.

Dès que le nourrisson est déballé, une infirmière sexclame :
«Tiens, quel gros melon!»
Comment un toutpetit être a pu se retrouver ainsi, simplement déposé sur le rebord?
Personne ne trouve de réponse, mais pendant son séjour à la maternité, on le surnomme affectueusement «Le Melon», tant il est vigoureux et mignon.

Plus tard, on lui donne un vrai prénom, grâce aux suggestions de loncle Jean : on lappelle Gaspard.
Pourtant le surnom «Le Melon» colle à la peau et, même à la maison denfants, on continue de lutiliser.

Il ne reste pas longtemps à la maison denfants ; une famille daccueil le prend rapidement.
Tous se réjouissent de son arrivée, surtout Madame Allard, directrice de létablissement.

Trois ans plus tard, Gaspard revient.
Lhistoire est simple : la famille daccueil a eu son propre enfant, et Gaspard nest plus nécessaire.
Quand on le ramène, il nest plus le petit «Melon» de son enfance, mais un garçon mince, charmant, étonnamment précoce.
On voit quil a reçu des soins, mais on ignore comment la famille a pu sen séparer si facilement.

En le regardant, le cœur se serre.
Il pleure souvent, appelant maman, papa, grandmère, attendant quils reviennent, les yeux rivés à la fenêtre, mais rien narrive.

Lété arrive, les enfants passent beaucoup de temps dehors.
Gaspard change ; il nattend plus personne, et il ne fait plus confiance aux adultes.
Il ne sait plus comment jouer avec les autres enfants et se réfugie souvent seul dans un coin discret.

Cest alors quun ami apparaît: un chat nommé Mimi.
Mimi sest introduit à la maison denfants il y a environ un an.
Comme les animaux sont interdits, Madame Allard tente de le faire sortir, mais il séchappe toujours, retourne chez lui et revient à la maison denfants.
Après cinq tentatives infructueuses, il revient toujours, obstiné.

Mimi est rusé; la cuisinière, tante Jeanne, lemmène trois fois chez elle, mais le matin elle le retrouve discrètement sur le pas de la porte, suivant ses pas.
Tante Jeanne ordonne quil reste dehors, mais le chat organise tant de spectacles que la tante finit par le laisser entrer.
Elle le surnomme Mimi le Malin, «qui triche sans le nez».

Madame Allard finit par accepter Mimi, le confiant à une caisse de transport et lemmenant chez le vétérinaire pour vérifier quil est en bonne santé.
Après cela, elle peut dormir sur ses deux oreilles.

Gaspard ne remarque pas labsence de Mimi, mais le chat nourrit une rancune secrète contre Madame Allard, refusant désormais de sapprocher delle.

Une famille intéressée par ladoption de Gaspard le rencontre, mais le garçon ne les convainc pas et ils partent, promettant de revenir après une discussion familiale promesse qui ne se réalise jamais.
Ainsi, Gaspard reste où il est.

Avec Mimi, le petit garçon devient plus ouvert et amical.
Mimi apporte parfois des cadeaux, comme un petit souris mort, ce qui lui vaut quelques coups de balai de la part de tante Jeanne, qui le considère désormais comme un ennemi de plus.

Peu de temps après, une autre paire de candidats arrive pour le rencontrer.
Ce couple a déjà une fille, mais souhaite offrir à un orphelin une place dans leur foyer, non par incapacité davoir denfants, mais par désir de rendre un petit être plus heureux.
Madame Allard les aime immédiatement ; ils semblent sincèrement bienveillants.

Ils tombent sous le charme de Gaspard, et lorsquils apprennent que le garçon a été «délaissé» deux fois, ils décident sans hésiter de ladopter.
Étrangement, Gaspard sattache aussitôt à Tatiana et Sébastien, les futurs parents.

Quand le jour de ladoption arrive, Tatiana, Sébastien et les parents de Sébastien sont présents.
Le père de Sébastien, surpris, réalise que le petit quil vient daccueillir nest autre que le fameux «Melon» que loncle Jean avait trouvé autrefois sur le rebord de la maison denfants.

Loncle Jean, les bras chargés de Gaspard, ricane et lance :
«Eh bien, quelle coïncidence! Regardemoi ce petit! On se connaît depuis longtemps, je tai même donné ton prénom! Comme on dit, les chemins du destin sont mystérieux. Gaspard, tu es mon vrai petitpetitfils, même si tu es un peu perdu, ne ten fais pas, le temps te rattrapera!»

Gaspard ne comprend pas tout, mais il sourit et hoche la tête.
Tous les adultes restent abasourdis par le hasard, mais sont profondément heureux.

Lorsque les adultes, après avoir salué le personnel médical, se dirigent vers la voiture, Gaspard sarrête soudain, les larmes aux yeux.
Tatiana tente de le consoler, sans savoir ce qui la tant bouleversé.

Madame Allard, qui observe le départ, explique que les pleurs de lenfant sont causés par Mimi, qui, assis à lécart, regarde tristement son petit maître.

Ce jourlà, la famille de Tatiana et Sébastien sagrandit de deux membres : un fils merveilleux et un chat tout aussi remarquable.

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