Genka : L’histoire fascinante d’une quête envoûtante à travers les paysages de la France, entre mystère et passion.

28septembre2025

Je rentre du travail le cœur léger: mon responsable ma libérée plus tôt hier pour le travail accompli et ma promis une prime. En trottinant vers mon immeuble du 15rue de la Bastille, je saisis linterphone, mais un petit cri de bébé me coupe la respiration. Un soupir séchappe: «Quel drame en plein jour?» Je scrute les environs, nentends rien, puis le sanglot sintensifie.

Tu es où, petit? je crie, limpatience perçant.

Ici! répond une voix ténue.

Je contourne le vestibule et découvre, sur le pavé, un gosse denviron cinq ans. Il porte une fine veste usée, un pantalon de sport troué, et ses joues sont mouillées de larmes. Mon cœur se serre.

Qui estu? Pourquoi tu pleures? lui demandaije.

Je mappelle Jules, sanglotetil, je veux rentrer chez moi.

Tu habites ici? je cherche parmi les locataires qui pourraient être ses parents.

Je sais pas. Je sais plus où est mon appartement, je suis perdu, me ditil, sa prononciation étonnamment claire.

Je décide de le mettre à labri avant de réfléchir davantage. Je tends la main.

Viens, je toffre un thé ou un chocolat chaud, si tu veux.

Il saisit ma paume, le nez frétillant, et me suit. Aucun plan précis ne me guide: seul un instinct maternel me pousse à le réconforter.

Jai une soupe au pot-au-feu. Tu veux en goûter? je linvite en entrant.

Il acquiesce avec enthousiasme. En le regardant prendre la cuillère, je me souviens de ma nièce gâtée, toujours réclamant autre chose. Je soupire, pensant quil ne rêve que de ce que ma sœur Élise prépare quotidiennement pour ses enfants.

Je songe à qui pourrait le réclamer, quand le portable sonne. Cest Armand, mon compagnon.

Salut! Tu fais quoi? demandetil.

Je nourris Jules! répondsje.

Quel Jules? sétonnetil.

Le petit que jai trouvé devant lentrée.

Doù vientil?

Je lai ramassé au seuil.

Pourquoi lastu emmené chez toi?

Il faisait froid, il grelottait.

Quel âge atil?

Pas plus de cinq ans.

Jules, en même temps, compte sur ses doigts : «quatre». Je souris, corrigant.

En fait, il a quatre ans.

Rendsle à sa famille.

Je ne sais pas où elle se trouve.

Appelle la police! Tu nas pas le droit de le garder.

La police? je sens le poids de la décision.

Ils sont formés pour ça. Amènele chez eux, et reviens me voir.

Je soupire, résignée.

Allons, Jules. On cherchera ta mère.

Nous nous dirigeons vers le commissariat le plus proche. Lagent de garde, à mon âge, me semble plus humain que les plus chevronnés: il na pas encore été endurci par les drames quotidiens.

Je raconte brièvement comment jai trouvé le garçon. Lagent passe un appel, puis nous ordonne dattendre. Peu après, une agente en uniforme nous invite dans son bureau, interroge les détails, puis conclut :

Vous pouvez partir.

Et le petit?

Jules restera ici. Son témoignage nous sera utile.

Le soulagement menvahit en voyant le garçon entouré de protections. Je le quitte en le saluant.

Au revoir, Jules.

Au revoir! il agite la main.

Je sors, et je retrouve Armand devant le café du coin. Il soupire, visiblement agacé par mon retard.

Tu sais, la jeune agente était vraiment gentille. Je nai pas eu de mal à lui confier le petit, lui raconteje.

Si tu lavais déposé tout de suite, on aurait pu aller au cinéma, me lancetil, miblague, mireproche. Je ne me fâche pas.

Ne ten fais pas! Il était si vulnérable, je ne pouvais pas le laisser aux uniformes sans cœur. répondsje, un brin irritée.

Il hausse les épaules et séloigne. Le souvenir de Jules me hante toute la soirée. Je me demande si ses parents reviennent, ou sil serait mieux de le placer ailleurs. Armand ne remarque pas ma réflexion, et je garde le silence. Malgré une soirée agréable, une ombre persiste.

Vendredi passe. Lundi, en rentrant, je retrouve Jules au même endroit.

Encore ici? je le questionne.

Je viens te voir. Tu as du potaufeu? me demandetil.

Pas de potaufeu, mais je peux te préparer autre chose. Des pâtes?

Oui! sexclametil, affamé.

Je le nourris, essayant den savoir plus sur ses parents. Il mavoue que, vendredi soir, sa mère était venue au commissariat pour déclarer sa disparition. Elle la ensuite grondé, frappé et interdit de sortir. Ce matin, elle sest enfuie, laissant le foyer à son frère, Sébastien, qui est dépendant aux stupéfiants. Jules le craint et se cache. Quand Sébastien ronfle, le petit enfile sa veste et vient me voir.

Je vais rentrer, sinon ma mère me punira encore, souffletil, puis ajoute, Avant, elle ne mavait jamais fait du mal. Peutêtre que je devrai chercher une nouvelle maman.

Je réponds doucement :

Daccord, je taccompagnerai.

Il accepte, et nous marchons vers son immeuble. Une femme sort de lentrée et sadresse à lui :

Tu nétais pas dans la cour hier. Tu nas pas fait de promenade?

Ma mère ma puni. Jai fui doucement aujourdhui.

Tu as faim?

Non, Camille ma déjà nourri.

Alors cours chez elle avant quelle ne se rende compte.

Jy vais. Au revoir, Camille! il disparaît.

Je reste avec la femme.

Sa mère boit?

Pire, elle se droguerait. En un an, elle est passée dune belle jeune femme à elle sinterrompt, le regard triste.

On ne doit pas laisser un enfant avec elle!

Je ne peux pas appeler les services sociaux, ma conscience me retient. Vicky était une bonne amie, mais elle est morte avant que le petit ne naisse. Son mari a tout gâché.

Je comprends sans quelle finisse sa phrase. Malgré tout, je ne peux pas rester sans agir. Jéchange mon numéro avec elle, puis je rentre, le cœur lourd.

Le soir, Armand mappelle. En entendant ma voix morose, il me demande ce qui se passe. Javoue que Vicky soccupe encore de Jules.

Tu aurais dû le confier aux services de protection, me répliquetil.

Je ne sais plus quoi faire, murmureje.

Il me conseille de ne plus mimpliquer avec cette famille. Je reste muette. Dans ma tête, je me vois déjà devant un juge, adoptant le garçon. «Cest insensé», me crieje intérieurement, mais limage de Jules heureux chez moi persiste.

On se rappellera demain, disje à Armand.

Tu es blessée, Camille? répondil.

Juste un mal de tête, je vais me coucher, mensje pour la première fois.

Après avoir raccroché, jappelle ma sœur, Élise. Nous sommes proches, et je partage tout avec elle. Elle écoute, puis conclut :

Jaime les enfants, ce petit me plaît déjà. Tu sais que je serais prête à le connaître.

Il est adorable! sexclametelle. Fais ce que tu juges juste. Dailleurs, ton petit Armand te retient depuis deux ans, non?

Peutêtre, je ne veux plus de lui, admetsje.

Cest peutêtre un signe? répliquetelle.

Je passe la soirée à ruminer. Élise a raison: laisser ce garçon dans ces conditions est inacceptable. Le lendemain, je prends un jour de congé pour revoir la voisine de Jules.

Elle mappelle dès le matin :

Jules est à lhôpital, il a une commotion cérébrale!

Plus tard, japprends que sa mère nest toujours pas rentrée. La police la recherche. Son beaupère, ivre et drogué, exigeait des comptes à Jules. Le petit na pas pu fuir. Heureusement, la voisine a entendu ses cris, a appelé la police, qui la transporté à lhôpital.

Je ne le laisserai plus jamais comme ça, me disje, résolue.

Je vais le voir au soir. Le même agent de garde, Gérard, se trouve là, avec la jeune femme du service de protection. Ils reconnaissent mon visage, me racontent la situation. Quand jentends que Jules sera retiré à sa mère, je lui demande sil y a une chance dadoption.

Ladoption est compliquée, elle nest possible quaprès la perte des droits parentaux, répond Gérard doucement.

Existetil dautres solutions? insinueje.

Le service peut vous expliquer, mais cest envisageable, répondil en me regardant avec une attention nouvelle.

Le collègue de Gérard, Hugo, remarque mon intérêt pour Jules et propose de laider à finaliser le dossier. Avant de partir, Gérard minvite :

Un thé? proposetil.

Cest inattendu, mais je ne peux refuser. Autour dune tasse, il écoute mes inquiétudes, me soutient.

Il est charmant, si intelligent. Je le prendrais moimême, avouetil.

Avant de quitter, il prend mon numéro et promet de me tenir au courant. Le matin même, le téléphone sonne :

Bonjour Camille, nous avons retrouvé Vicky, elle est décédée dune overdose hier soir.

Comment annoncer cela à Jules? je suis perdue.

Prenez votre temps, il ne pose pas encore de questions, il sent les choses

Armand ne mappelle plus. En soirée, il menvoie un message: «Jespère que tu comprends que javais raison. Sinon, choisis: moi ou ton petit gueux!» La colère me submerge. Je veux répondre, mais Hugo me rappelle :

Camille, on se retrouve ce soir pour visiter Jules? proposetil.

Oui, à condition quon se tutoie, cest plus simple, répondsje.

Je ne réponds jamais à Armand ce jourlà.

Les échanges avec Jules ont rapproché Hugo et moi. Armand, pensant que je lignore, me rappelle une semaine plus tard. Je réponds calmement :

Ces questions se décident en faceàface. Nous devons nous séparer. Je ne taime plus, désolé.

Il reste sans voix. Je tourne les talons, il tente de me joindre, je raccroche. Notre relation de deux ans se termine.

Un mois plus tard, jobtiens la garde de Jules.

Félicitations, me félicite Hugo.

Merci, sans toi je ny serais pas arrivée, répondsje.

Tu es incroyable, prendre le fils dune toxicomane sexclametil.

Ce nest pas du héroïsme, jai simplement aimé Jules dès le premier regard, répliquetje.

Moi aussi avoue Hugo, embarrassé, tandis que je souris, émue.

Quelques mois après, Hugo, encouragé par Jules, me demande ma main.

Vive la fête! crie Gena, notre ami, «Jai maintenant une nouvelle maman et un nouveau papa!»

Un an plus tard, le souhait de Jules saccomplit. Tout se termine bien.

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