Ma nièce est venue me rendre visite, mais elle se fâche parce que je ne lui prépare pas à manger.

Tu sais, ma nièce, Clémence, est venue me rendre visite, mais elle sest fâchée parce que je ne lai pas invitée à manger.
Je vis avec ma sœur Camille dans deux villes différentes: elle est à Lyon, moi à Paris. Sa fille rêve dintégrer luniversité de Lyon, où elle habitera en résidence. Pour linstant, elle est venue quelques semaines, soit pour passer des examens, soit juste pour déposer son dossier. Jai pas vraiment suivi les formalités, je sais juste que cest normal darriver avant linscription. Ma sœur a convenu quelle resterait un temps chez moi.

Qui doit mettre la table? On na jamais parlé de la bouffe. Mais si la mère se tait sur le sujet, ça se règle entre elles. Je regarde, et Clémence est assise, lair grognon, dans le salon. Je lui demande ce qui ne va pas. Elle me répond quelle sattendait à un bon déjeuner chaud. Jai immédiatement rétorqué: «Je ne vais pas te servir, et je vais même suivre mon planning à la lettre. Jai besoin de filer tout de suite! Appelle ta mère, quelle te vire de largent sur ta carte, achète-toi des biscuits, des petits pains et du thé. Le thé, achèteen aussi, jen ai plus du tout! Allez, tes plus petite! Tu nas que dixhuit ans.»

Sa mère, Sophie, ne me parle plus depuis longtemps, elle ne sait pas que, dès que les gamins ont quitté le nid, mon mari a pris la route sans retour et que je me suis jetée à fond dans le boulot. Mon emploi du temps est si chargé que je suis rarement à la maison, et je nai plus la force de faire les corvées. Dormir, cest le seul plaisir qui me reste.

Pour ma petite invitée, je ne compte pas me sacrifier. Cest vrai que cest chouette de revoir Clémence, elle a bien grandi, elle est devenue toute féminine. Mais je ne suis plus cette tante Lydie, débrouillarde, qui pouvait préparer un repas dignes dun banquet sans perdre une minute. Laissela faire ses courses, couper, cuire ou même commander à emporter, histoire de ne pas me mettre à la tâche ou de salir ma cuisine.

Elle a piqué une colère, sest calmée mais boude en silence chaque jour, espérant sans doute un plein pension avec maman. Peutêtre que ça finira bien, qui sait? Ce nest pas simple de passer du statut de «bonne tante qui tout donne» à celui de «tante qui a ses limites», surtout après toutes ces années où jai maintenu des relations paisibles avec tout le proche. Et même aujourdhui, je reste assez pacifique: je lui offre un lit gratuit, mais sans le «petit plus». Je suis allée voir un psychologue pour trouver les mots doux et tendres qui expliqueront à la famille que je ne suis plus aussi fonctionnelle quavant, quil faut compter un peu moins sur moi.

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Ma nièce est venue me rendre visite, mais elle se fâche parce que je ne lui prépare pas à manger.
Une mère trop envahissante finit par agacer tout le monde et partit. Mais jamais elle n’aurait deviné qui lui tendrait la main…