Je dois partir ; Mamie m’a légué une maison au bord de la mer – une vieille demeure spacieuse où j’ai passé tous mes étés d’enfant.

Lair étouffant de la ville semblait encore plus suffocant à Élodie le jour où la lettre arriva. Lenveloppe, jaunie par le temps, sentait la mer, le sel et quelque chose dindéfinissablement familier lodeur de lenfance. Dune main tremblante, elle louvrit et lut les mots tracés dune écriture soignée et ancienne. Grand-mère Joséphine lui léguait la maison celle-là même au bord de la Méditerranée où avaient passé les plus beaux étés de sa vie.

Le cœur dÉlodie semballa, joie et tristesse mêlées. Elle revoyait déjà le sable chaud sous ses pieds nus, entendait le ressac, sentait les mains douces de sa grand-mère laccueillant sur le seuil.

Elle appela aussitôt Thomas. Sa voix au téléphone lui parut distante, légèrement irritée, comme si elle le dérangeait en plein travail.

« Thomas, je dois partir, commença-t-elle, sefforçant de paraître ferme. Grand-mère elle a laissé un testament. Elle me lègue cette maison au bord de la mer. »

Un silence à lautre bout du fil.

« La maison ? Cette vieille bâtisse branlante ? » demanda-t-il, une pointe de moquerie dans la voix.

« Elle nest pas branlante ! semporta aussitôt Élodie. Elle est ancienne, spacieuse, pleine dhistoire. Tu te souviens, jy passais tous mes étés. Mes parents my envoyaient sans crainte parce que Grand-mère Joséphine madorait et veillait sur moi. Elle me tenait par la main pour aller à la plage quand jétais petite. Et plus tard, je courais avec les enfants du quartier. Oh, comme nous avons profité de la mer ! Des sandwiches, des fruits, nous partions toute la journée jusquau crépuscule. Soleil, vagues, rires »

« Et pour combien de temps ? » coupa-t-il dune voix sèche, la ramenant brutalement à latmosphère étouffante de la ville.

« Je ne sais pas, mais sûrement pas trois jours, soupira-t-elle. Je dois inspecter les lieux et tout remettre en ordre. Ça fait des années que je ny suis pas allée. La dernière fois cétait ma deuxième année à la fac. Et jai fini mes études depuis trois ans maintenant. Je prendrai des vacances pour y aller. Et toi » Elle marqua une pause, mettant tout son espoir dans ces mots. « Tu pourrais me rejoindre plus tard. Ce nest quà une journée de route. Pars tôt le matin tu seras là pour le soir. Prends quelques jours, même sans solde si nécessaire, et nous nous reposerons. Au bord de la mer. »

« Je ne peux pas dire que la mer me manque, répondit-il avec indifférence. Bon, je ne promets rien, mais je verrai comment ça se passe au travail »

Ces mots restèrent en suspens, lourds dans lair. Il « verrait ». Comme toujours. Et finirait par rester en ville, plongé dans ses affaires, toujours plus importantes quelle.

Trois jours plus tard, Élodie fit ses valises, le cœur battant dimpatience et dun espoir secret : que Thomas change davis, vienne la conduire à la gare, lembrasse et lui dise quil lui manquera. Mais trois heures avant le train, il lappela.

« Élodie, désolé, je ne peux pas temmener. Urgence au boulot. Tu peux prendre un taxi, non ? » dit-il, et elle perçut une note fausse dans sa voix.

« Bien sûr, répondit-elle, une boule de chagrin dans la gorge. Ne tinquiète pas. »

Elle prit un taxi et, installée à larrière, fixa la vitre sans voir les rues défiler. La ville la regarda partir dun œil gris et indifférent. Puis son cœur sarrêta. À un feu, se trouvait sa voiture. Et pas seulement. Thomas son Thomas aidait avec galanterie une jeune femme mince en robe dété à descendre. Ils souriaient, échangeaient quelques mots, puis entrèrent dans un café cosy à langle de la rue.

« Oh arrêtez ici, sil vous plaît ! » sécria-t-elle, la voix tremblante. « Je paierai lattente je dois descendre ! »

Elle sauta du taxi, ne sentant plus le sol sous ses pieds. Une vague de colère et de douleur lui monta à la gorge. Elle poussa la porte du café et se figea sur le seuil. Ils étaient assis près de la fenêtre, penchés sur le même menu, leurs doigts presque en contact.

« Bonjour, lança-t-elle dune voix froide comme la glace. Je vois que tu es vraiment très occupé. Je nai quune chose à dire : au revoir. Et ne mappelle plus. Jamais. »

Elle tourna les talons, ne lui laissant pas le temps de répondre. Elle ne vit pas son visage stupéfait, nentendit pas son cri lorsquil lappela. Elle courut déjà vers le taxi, les poings si serrés que ses ongles lui entrèrent dans les paumes.

Pendant tout le trajet dabord le taxi jusquà la gare, puis le wagon inconfortable, puis un autre taxi sur des routes de campagne , elle sombra dans un tourbillon de rage et de désespoir. Elle revoyait sans cesse la scène : son sourire qui ne lui était pas destiné, ses gestes attentionnés. Traître. Menteur. Rien.

Le chauffeur taciturne sarrêta enfin devant de hautes grilles en fer forgé envahies par la vigne sauvage.

« Nous y sommes, grogna-t-il. »

Élodie paya et sortit ses valises. Le chauffeur lui lança : « Appelez-moi si vous avez besoin » Puis il démarra en trombe, la laissant seule devant les grilles derrière lesquelles se dressait sa nouvelle et vieille maison.

Le silence était assourdissant. Lair, épais et doux, sentait labsinthe, la mer et la poussière des jours passés. Elle sortit la lourde clé ancienne le cadeau de sa grand-mère et, après quelques tâtonnements, ouvrit le cadenas rouillé. Un déclic sourd retentit, comme un coup de feu annonçant le début dune nouvelle vie.

Les grilles grinçèrent en souvrant, et Élodie sarrêta sur le seuil. Le jardin était à labandon. Les parterres de fleurs de Grand-mère Joséphine étaient envahis de vivaces échevelées, comme un rappel dun passé plus doux. Elle plantait des fleurs chaque printemps, et tout lété, le jardin embaumait. Maintenant, en plein juillet, la chaleur était étouffante, et lair tremblait au-dessus du sol.

Elle sapprocha de la porte dentrée en chêne. La serrure résista, raidie par le temps. Enfin, la porte souvrit avec un soupir las.

Silence. Un silence de tombe laccueillit à lintérieur. Plus dodeur de tarte, plus dherbes séchées que Grand-mère gardait au grenier. Élodie sarrêta dans le vaste hall, au plafond haut. La maison était ancienne, ses murs avaient connu son arrière-grand-mère.

Au centre, un large escalier aux rampes finement sculptées menait à létage celles-là mêmes quelle léchait enfant, au grand dam de sa mère. Au-dessus, une haute fenêtre à vitraux bleus, pourpres, émeraude laissait filtrer les rayons du couchant, projetant sur le parquet des taches de lumière presque vivantes.

« Tout est à moi maintenant, murmura-t-elle, sa voix résonnant dans le vide. Merci, Grand-mère. Maintenant, jai ma maison. Et ma mer. »

Elle parcourut les pièces, effleurant les meubles recouverts dune épaisse couche de poussière. Le salon avec sa cheminée monumentale où elles faisaient griller des pommes de terre les soirs dhiver. La salle à manger avec sa grande table en chêne et ses chaises au dossier haut. Elle sapprocha de lancien buffet. Derrière les vitres, comme autrefois, trônait le service en porcelaine que Grand-mère Joséphine manipulait avec tant de soin.

Élodie ouvrit délicatement la porte et prit une tasse. La porcelaine, fine comme une coquille dœuf, presque transparente, était peinte en bleu de cobalt. Elle la retourna : « 1890 », disait linscription dorée. Un frisson la parcourut.

« Une petite fortune, murmura-t-elle en reposant le fragile trésor. Et Grand-mère lutilisait tous les jours. »

Elle navait jamais remarqué, jamais réalisé la valeur de ce monde. Enfant, ce nétait quun décor. Maintenant, elle voyait : les meubles dataient davant la Révolution, dignes dun musée. Et tout cela lui appartenait.

Soudain, un bruit retentit à létage. Dans le silence oppressant, le son fut si violent quÉlodie sursauta. Sans doute une fenêtre. Un courant dair. Son cœur battit plus vite. Elle monta lentement, écoutant. Trois chambres à létage. Toutes vides, silencieuses. Mais dans celle de Grand-mère Joséphine, une boule lui serra à nouveau la gorge.

Le lit était immense, majestueux, avec des colonnes en chêne soutenant un baldaquin en soie fanée.

« Cest ici quelle dormait, pensa Élodie. Et moi dans la chambre dà côté. Comme jaimais courir vers elle la nuit lors de cauchemars, me blottir sous son édredon. Elle était si douce, si rassurante »

Elle ouvrit larmoire. Une odeur de lavande et de temps passé sen échappa. Les robes de Grand-mère y pendaient sobres, élégantes, en tissus naturels. Décidant de tout ranger plus tard, elle se laissa tomber sur le lit. Les ressorts gémissirent, un nuage de poussière séleva.

À cet instant, la sonnette retentit, accompagnée du heurt métallique du marteau de porte.

Le cœur dÉlodie bondit dans sa gorge. Qui cela pouvait-il être ? Elle descendit et tira le lourd verrou.

Sur le seuil se tenait une femme âgée au visage fatigué mais bienveillant.

« Bonjour, Élodie, sourit-elle. Tu me reconnais ? »

Élodie scruta son visage et, à travers les rides, reconnut sa voisine Tante Margot, la mère de son amie denfance, Claire.

« Tante Margot ! Bonjour ! Comment saviez-vous que jétais là ? »

« Je passais et jai vu la grille ouverte. Ça voulait dire que la maîtresse de maison était rentrée. Je venais vérifier de temps en temps ta Grand-mère Joséphine me lavait demandé. Et ma Claire » Elle soupira. « Elle sest mariée précipitamment et a déménagé. Maintenant, cest juste moi et mon fils. Tu te souviens de Mathis ? Laîné. »

Élodie hocha la tête. Oh, elle se souvenait de Mathis le grand frère qui leur semblait si adulte, si lointain. Il avait quitté la ville alors quelle était encore adolescente.

« Eh bien, il a divorcé et est revenu vivre avec moi depuis deux ans. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande. Tu restes longtemps ? »

« Je ne sais pas encore, Tante Margot. Je suis en vacances. »

« Très bien. Passe si tu as besoin. Et Mathis pourra taider aussi il est bricoleur » Elle observa Élodie attentivement. « Et toi, ma belle tu ressembles de plus en plus à ta grand-mère Joséphine. Le portrait craché. Une vraie beauté. »

Élodie passa le reste de la journée à ranger, essayant de remettre la cuisine en état. La maison était immense, la poussière partout. Le soir, épuisée, elle se souvint quelle devait manger. Elle partit au supermarché, heureusement proche.

De retour, elle admira le coucher de soleil. Le ciel flamboyait, reflété par la mer calme comme un miroir. La vue était à couper le souffle. Sa main chercha son téléphone pour appeler Thomas et partager cette beauté. Mais la fierté et une blessure encore fraîche la fit renoncer.

« Excellente idée, lappeler, se dit-elle avec un sourire amer. Oublie-le. Pour de bon. »

La nuit tomba vite, comme souvent dans le Sud. Élodie monta dans la chambre. Elle décida de dormir dans le lit de Grand-mère. La pièce était spacieuse, avec une grande fenêtre donnant sur la mer. Elle éteignit la lumière et senfouit dans les oreillers moelleux. Elle laissa une veilleuse être seule dans cette vaste maison grinçante était étrange, un peu inquiétant.

Elle sendormit presque aussitôt, terrassée par la fatigue. Et elle rêva que quelquun de doux lui caressait les cheveux et lui bordait la couverture. Le contact était si réel quelle voulut ouvrir les yeux, mais le sommeil était trop profond. Puis Grand-mère Joséphine apparut dans le rêve. Elle se tenait près du lit, souriant de son sourire sage et bon, et dit clairement :

« Élodie, fais le bon choix, ma chérie »

Puis elle disparut. Élodie se réveilla avec limpression que quelquun était dans la pièce. Elle sassit, écouta. Rien. Seul le bruit des vagues venait de la mer. « Quel choix ? » se demanda-t-elle, mais le rêve seffaçait déjà, cédant la place à la réalité et aux tâches qui lattendaient.

Le matin, son regard tomba sur limmense lustre en cristal au centre de la pièce. Recouvert de toiles daraignée et de poussière, le nettoyer semblait impossible. Elle alla voir les voisins.

« Tante Margot, bonjour ! Savez-vous comment Grand-mère nettoyait ce lustre ? Je ne sais même pas par où commencer. »

« Oh, le lustre ! sexclama la vieille dame. Bon, Mathis ne va pas tarder à rentrer du garage. Je lenverrai avec une échelle. »

Tandis quÉlodie finissait de ranger le salon, essuyant les étagères sculptées de la cheminée, la sonnette retentit à nouveau. Cétait lui Mathis sur le seuil. Elle ne reconnut pas tout de suite dans cet homme grand et large dépaules, au visage buriné et aux yeux rieurs, le grand frère quelle avait connu. Il avait changé, mûri ; son regard était ferme, des rides damusement aux coins de la bouche.

« Salut, sourit-il dune voix chaude. Je suppose que tu es lÉlodie qui volait toutes nos pommes dans le jardin ? »

Elle rit à sa propre surprise.
« Salut ! Coupable. Et toi, tu dois être Mathis ? »

« Exactement ! » Il entra, portant une échelle pliante. « Alors, montre-moi le champ de bataille. »

« Le voilà la beauté, fit-elle en désignant le lustre. Je nai aucune idée de comment my prendre. »

« Ah oui, je men souviens ! siffla-t-il admiratif. Grand-mère Joséphine nous grondait quand Claire et moi jouions au ballon ici elle avait peur quon le touche. Passe-moi un chiffon humide ; je monte et nettoie, tu rinces et me les passes. »

Ils se mirent au travail. Den bas, Élodie lui tendait les chiffons frais, admirant la dextérité de ses mains fortes et précises parmi les pendeloques de cristal, qui se réveillaient et scintillaient à mesure que la poussière disparaissait. Mathis plaisantait, évoquait des souvenirs denfance, et pour la première fois depuis des années, la maison résonna non plus de craquements et de chuchotements du passé, mais de rires éclatants et vivants.

Quand le lustre brilla de nouveau, dispersant la lumière en mille facettes, il descendit et inspecta leur travail dun œil critique.

« Voilà magnifique ! On a bien travaillé. Et maintenant ? Quels sont tes plans pour la journée ? »

« Nettoyer. Tout létage reste à faire. »

« Et si je taidais ? proposa-t-il, à sa surprise. Sinon, tu y seras encore à minuit. »

« Oh, Mathis, tu es sûr ? Cest une journée entière de travail. »

« Quy a-t-il de difficile à aider une voisine ? Parfait. Et ensuite, si tu veux, on ira à la mer. Jai congé aujourdhui. Tu te souviens comme toi et Claire me suiviez partout, et Grand-mère Joséphine ne voulait pas que vous partiez sans elle ? » Il rit de nouveau un rire contagieux.

Ils passèrent toute la journée ensemble. Mathis savéra incroyablement habile et énergique. Il ne se contentait pas daider : il déplaça une armoire massive, lava les vitres, répara une porte grinçante. Seule, elle aurait fini tard dans la nuit ; avec lui, tout brillait et sentait bon à seize heures.

« Élodie, je meurs de faim, annonça-t-il en se lavant les mains. Tu as quelque chose à manger ? »

« Jai acheté des raviolis hier ils sont au congélateur. Cest tout ; pas eu le temps de faire les courses. »

« Oh, laisse tomber les raviolis ! fit-il en riant. Et si on allait au café ? Il y en a un sympa en ville. Je passe chez moi me changer, et on y va. »

« Allons-y ! » accepta-t-elle joyeusement. « Je vais prendre une douche rapide. »

Ils mangèrent enfin au café. Mathis racontait des histoires drôles de sa vie en riant.
« Tu vois ? Et tu disais que cétait ennuyeux ici ! La vie te semble plus animée maintenant ? Après manger, on court à la mer ? Leau est chaude comme du lait. En attendant, une promenade ? »

Ils marchèrent le long de la promenade, puis descendirent sur la plage. Le soir, il y avait peu de monde, et leau était effectivement incroyablement douce. Ils nagèrent, parlèrent, plaisantèrent. Mathis la raccompagna jusquà la grille et, lui disant au revoir, partit.

Élodie monta dans la chambre, agréablement courbaturée et ressentant une légère et vive joie quelle navait plus connue depuis longtemps. Elle se laissa tomber sur le lit, prête à sendormir, quand le téléphone sonna. Son cœur fit un bond. Thomas.

Elle décrocha. Sa voix était mielleuse et repentante, comme si rien ne sétait passé.

« Salut, Élodie ! Comment ça va ? La maison ? La mer est loin ? »

« Salut, répondit-elle, glaciale. Je vais très bien. La maison est juste au bord de leau. Pourquoi ? »

« Tu me manques, gémit-il. Je prévois de venir. Envoie-moi ladresse exacte. »

Élodie ferma les yeux. Le visage de Mathis lui apparut franc, honnête, souriant. Et celui de Thomas dans le café avec cette fille. Et la voix de Grand-mère dans son rêve : « Fais le bon choix. »

« Rêve, dit-elle doucement mais distinctement. Ny pense même pas. Traître. Je ne veux plus te voir. Et ne rappelle plus. Salue ta nouvelle conquête. »

« Élodie, attends ! Ne raccroche pas ! Ce nest pas ce que tu crois ! Pardonne-moi ! » criait-il presque.

« Thomas, cest fini. Jai dit ce que javais à dire. Ne rappelle pas. »

Elle éteignit son téléphone, sachant quil rappellerait toute la nuit. Elle le posa sur la table de chevet et sallongea, fixant le noir. Et alors, la révélation lui vint comme un éclair. Grand-mère avait parlé du choix pas entre la ville et la mer. Pas entre le travail et les vacances. Mais entre le passé et lavenir. Entre le mensonge et la trahison et quelque chose de nouveau, pur et vrai, qui commençait seulement à prendre forme.

Elle avait fait son choix. Et pour la première fois depuis longtemps, elle sendormit avec un sourire paisible. Elle rêva de la mer. Et de Mathis.

Le temps passa.

Élodie ne se contenta pas de remettre la maison en ordre elle y insuffla une nouvelle vie. Elle y déménagea définitivement, trouva un travail dans la ville voisine ; la technologie moderne permettait le télétravail. La vieille maison résonnait différemment désormais : les craquements du parquet étaient couverts par les rires ; les flammes dansaient à nouveau dans la cheminée ; la cuisine sentait la pâtisserie fraîche.

Elle épousa Mathis. Pas de mariage fastueux juste une célébration intime sur la terrasse, avec le bruit des vagues en fond. Ils vécurent heureux dans la grande maison. Mathis savéra non seulement bricoleur, mais aussi un mari attentionné et aimant.

Et maintenant, tous deux se tenaient sur cette terrasse, contemplant le clair de lune dessinant une route argentée sur leau. La main dÉlodie reposait sur son ventre à peine arrondi, mais déjà si précieux. Ils attendaient un enfant. Leur enfant.

Elle regarda la mer et les étoiles, sentit la chaleur de la main de son mari à sa taille, et pensa à Grand-mère Joséphine.

« Merci, Grand-mère, murmura-t-elle. Pour ta maison. Pour ton héritage. Et pour mavoir aidée à faire le bon choix. »

Quelque part, au fond de la maison, comme en réponse, un pendentif de cristal du lustre nettoyé tinta doucement contre létagère.

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Je dois partir ; Mamie m’a légué une maison au bord de la mer – une vieille demeure spacieuse où j’ai passé tous mes étés d’enfant.
L’homme de mes rêves a quitté sa femme pour moi, mais je n’aurais jamais imaginé à quel point cette histoire allait bouleverser ma vie.