En rentrant plus tôt pour faire une surprise à son mari, elle découvre une scène qui la fait fondre en larmes

**Journal dun homme Le Retour inattendu**

Aujourdhui, ma femme ma réservé une surprise. Elle est rentrée de chez sa famille trois heures plus tôt, et en entrant dans lappartement, elle na pas pu retenir ses larmes.

Élodie regardait par la fenêtre du train en pensant à sa mère. Elle avait passé trois jours auprès delle, la soignant avec des bouillons et des médicaments. La fièvre nétait tombée quhier.

« Tu devrais rester encore un jour », lui avait dit sa mère ce matin.

« Vincent est seul à la maison, maman. Il doit déjà mourir de faim. »

Maintenant, dans le wagon, elle regrettait de ne pas lavoir écoutée. Mais Vincent avait appelé chaque soir, demandant des nouvelles de sa mère et se plaignant du frigo vide. Il avait une voix étrange, fatiguée.

« Tu me manques », avait-il murmuré hier avant de dormir.

Élodie avait souri. Trente-deux ans de mariage, et il lui manquait encore. Un homme bien, finalement.

Le train tanguait. La femme en face delle grignotait des graines et lisait un polar. Sur la couverture, une jeune femme embrassait un homme en costume. Élodie jeta un regard à son reflet dans la vitre : rides, racines grises. Quand avait-elle vieilli à ce point ?

« Vous rentrez chez votre mari ? » lui demanda sa voisine.

« Oui. Chez moi. »

« Moi, je vais voir mon amant », rit-elle. « Mon mari croit que je suis chez ma sœur. »

Élodie rougit et détourna le regard. Comment pouvait-on dire ça si facilement ?

Son téléphone vibra. *« Tout va bien ? Tu arrives quand ? »* écrivit Vincent.

Elle vérifia lheure. Quatre heures avant darriver. Elle voulut répondre honnêtement, puis changea davis. Ce serait une surprise. Elle préparerait le dîner. Il serait heureux.

*« Demain matin. Tu me manques aussi. »*

Vincent répondit immédiatement avec un cœur.

Dehors, les champs et les villages défilaient. Élodie sortit son thermos de café. Sa mère lavait forcée à lemporter, avec des sandwichs. Toujours à la nourrir comme une enfant.

« Tu as maigri, ma fille. Ce Vincent ne doit pas veiller de près sur toi. »

« Maman, jai cinquante-sept ans. »

« Et alors ? Tu resteras toujours ma petite fille. »

Elle mordit dans son sandwich au jambon en repensant à sa mère, seule dans lappartement où elle avait grandi. Son père était mort il y a cinq ans. Sa mère refusait de venir vivre avec eux.

« Vous avez votre vie », disait-elle toujours. « Laissez-moi la mienne. »

Elle naurait jamais dérangé. Élodie aimait prendre soin des autres. Dabord ses parents, puis Vincent, leurs enfants. Elle avait été professeure, mais quand Thomas était né, elle avait quitté son travail. Puis Mathilde arriva. Et petit à petit, elle devint femme au foyer.

« Pourquoi travailler ? » disait Vincent. « Je gagne assez. Occupe-toi de la maison. »

Elle sen occupa. Trente ans à cuisiner, laver, repasser. À élever les enfants, les emmener à leurs activités. À raccommoder les chaussettes de Vincent.

Les enfants grandirent, partirent. Thomas travaillait dans une autre ville, avait sa propre famille. Mathilde sétait mariée, avait eu un petit garçon. Maintenant, elle aussi était grand-mère.

Et ensuite ?

Le train ralentit. Élodie rassembla ses affaires, salua sa voisine. Le quai était bruyant, bondé. Le bus jusquà chez eux prit une demi-heure.

Elle imaginait la surprise de Vincent. Il croyait quelle arriverait demain. Elle irait peut-être faire des courses en chemin. De la bonne viande, des pommes de terre nouvelles. Elle préparerait un bon dîner, mettrait le beau service.

Au supermarché, elle prit tout ce quil fallait. La caissière sourit :

« Vous préparez une fête ? »

« Non, juste mon mari mattend. »

Les sacs étaient lourds. Elle arriva péniblement à limmeuble. Dans lascenseur, elle reprit son souffle. Fouilla longtemps dans son sac pour trouver ses clés.

Enfin, elle ouvrit la porte.

« Vincent, cest moi ! » cria-t-elle. « Je suis rentrée ! »

Silence. Il devait dormir. Il était tard, presque minuit.

Elle posa les sacs, enleva son manteau. La lumière était allumée. Étrange. Vincent ne dormait jamais avec la lumière.

En allant vers lentrée pour accrocher son manteau, elle sarrêta. Des chaussures étaient là. Des escarpins noirs, vernis.

« Vincent ? » appela-t-elle doucement.

Son cœur battit plus vite. Peut-être ceux de Mathilde ? Elle avait une clé. Mais pourquoi ne laurait-elle pas prévenue ?

Un rire de femme venait de la cuisine.

Élodie se figea. Ce nétait pas Mathilde.

« Vincent, tu es trop drôle », disait la voix.

« Élodie ne rentre que demain. On a le temps », répondit-il.

Elle sappuya contre le mur. Ses jambes flageolaient. Que se passait-il ? Qui était cette femme ?

« Et si elle rentre plus tôt ? » demanda linconnue.

« Elle ne rentrera pas. Elle est toujours ponctuelle. Si elle dit demain matin, ce sera demain matin. »

Ils rirent. Élodie ferma les yeux. Respirer devenait difficile.

Elle avança silencieusement vers la cuisine. La porte était entrouverte. Elle jeta un coup dœil.

Vincent était assis à table, en pyjama, les cheveux ébouriffés, souriant. En face de lui, une jeune femme blonde, trentenaire. Elle portait un peignoir. Le sien.

Sur la table, deux tasses de café, une tarte, des chocolats. Vincent lui tenait la main.

« Claire, tu es extraordinaire », murmura-t-il.

*Claire ? Qui était Claire ?*

« Et ta femme ? Tu disais laimer », fit la femme en penchant la tête coquettement.

« Je laime. Mais cest différent. Avec toi, je me sens jeune. »

Le monde vacilla devant les yeux dÉlodie. Trente-deux ans de mariage. Trente-deux ans à croire en lui, à soccuper de lui. Et lui

« Vincent » chuchota-t-elle.

Ils se retournèrent brusquement. Vincent pâlit. La femme se leva dun bond, ajustant le peignoir.

« Élodie ? Mais tu devais rentrer demain » balbutia-t-il.

« Qui est-ce ? » demanda-t-elle en désignant la blonde.

« Cest Claire. La voisine. De létage. »

« La voisine ? » Élodie fixa la femme dans *son* peignoir. « La voisine porte mon peignoir ? »

« Écoute, je devrais y aller », murmura Claire en reculant. « Vincent, appelle-moi plus tard. »

« Attends ! » cria Élodie. « Tu ne bouges pas ! Expliquez-moi ce qui se passe ! »

Claire sarrêta. Son regard était coupable, mais pas trop.

« On discutait, cest tout. Vincent ma aidée. Ma fuite deau. »

« Une fuite ? » Élodie eut un rire hystérique. « Dans mon peignoir ? »

« Élodie, calme-toi », dit Vincent en se levant. « Rien ne sest passé. Claire a demandé de laide, je suis allé chez elle. Elle ma offert un café. On a parlé »

« Parlé ? En vous tenant la main ? Dans mon peignoir ? »

« Javais lavé mes affaires », murmura Claire. « Vincent ma prêté ça pour ne pas prendre froid. »

« Mon peignoir ! » Élodie tremblait. « Dans mon appartement ! À ma table ! Pendant que je soignais ma mère ! »

Vincent sapprocha.

« Élodie, ne crie pas. Les voisins vont entendre. »

« Les voisins ? » Elle recula. « Tu penses aux voisins ? Et à moi, tu pensais, quand tu »

« Il ne sest rien passé ! » Il lui saisit les épaules. « Je te jure ! »

Elle plongea son regard dans le sien. Il y avait de la panique, de la peur. Et du mensonge. Trente-deux ans ensemble, elle savait lire son visage.

« Lâche-moi », dit-elle calmement.

« Élodie »

« Lâche-moi ! »

Il obéit. Ses mains tremblaient.

« Je vais y aller », bredouilla Claire en filant vers la porte.

« Attends ! » gronda Élodie. « Enlève mon peignoir dabord ! »

« Élodie, tu veux que je ? » Vincent tenta de sinterposer.

« Tu as honte maintenant ? » Elle le repoussa. « Tu navais pas honte de boire du café avec elle chez moi ! »

Claire retira le peignoir, le jeta sur une chaise. En dessous, un jean et un pull.

« Désolée », murmura-t-elle avant de senfuir.

La porte dentrée claqua.

Élodie sassit, le visage dans les mains. Pas de larmes. Juste un vide immense là où battait son cœur.

« Élodie, parlons calmement, dit Vincent en sasseyant. Je vais tout texpliquer. »

« Explique. »

« Claire avait besoin daide. Une fuite. Je suis allé chez elle. Elle ma offert un café en remerciement. »

« À 2 heures du matin ? »

« Non, vers 21 heures. »

« Il est minuit ! » Elle releva brusquement la tête. « Quatre heures de café ? »

Vincent se tut. Son visage était rouge, couvert de sueur.

« Vincent, je ne suis pas idiote. Trente-deux ans de mariage. Je sais quand tu mens. »

« Il ne sest rien passé ! On a juste parlé ! Elle est seule, elle na personne »

« Et moi ? Tu ne peux pas parler avec moi ? »

« Avec toi, on parle des courses, de ta mère, de Mathilde. Avec elle de la vie. »

Elle se leva. Sa poitrine brûlait.

« De la vie ? Et moi, je ne suis pas la vie ? Je suis un meuble ? »

« Ce nest pas ce que je voulais dire »

« Alors quoi ? » Elle frappa la table du poing. « Trente ans à la maison ! Pour toi ! Pour les enfants ! Jai tout abandonné ! Et toi, tu me dis que je suis ennuyeuse ? »

« Élodie, calme-toi »

« Non ! » Elle marchait comme une lionne en cage. « Je repasse tes chemises, je fais la cuisine, le ménage ! Et toi, tu discutes avec les voisines ! »

« Une seule »

« Une seule ? Juste elle ? Et avant ? Combien il y en a eu ? »

« Personne ! »

« Tu mens ! » Elle sapprocha, furieuse. « Combien de fois tu es resté tard au travail ? Combien de voyages ? »

« Cétait le boulot ! »

« Comme Claire était le boulot ce soir ? »

Vincent baissa la tête.

« Élodie, je taime. Vraiment. Tu es la personne la plus importante. »

« Comme un objet important ? Comme un vieux meuble ? »

« Ne dis pas ça »

« Alors quoi ? » Les larmes jaillirent enfin. « Je tai tout donné ! Tout ! Et toi ? Tu cours après des jeunettes ? »

« Je ne cours pas ! Claire est venue »

« Venue comment ? Dans mon peignoir ? En te tenant la main ? »

Silence.

« Réponds ! » hurla-t-elle. « Elle est venue comment ? »

« On est adultes Cétait mutuel »

« Mutuel ! » Elle se prit la poitrine. « Donc tu as voulu ! Tu y as pensé ! »

« Élodie, arrête »

« Non ! Depuis combien de temps ? »

« Six mois »

« Six mois ! » Elle saffaissa par terre. Six mois de mensonges. Six mois pendant quelle soignait sa mère, écrivait des listes de courses, réchauffait des plats. Six mois à croire quil la trouvait fatiguée, alors quil la remplaçait. Elle resta prostrée, les mains serrées autour de ses genoux, comme une vieille bête blessée. Vincent ne bougeait pas. Il répétait son nom, doucement, comme sil pouvait encore la ramener. Mais elle était déjà ailleurs. Debout, elle retira lentement son alliance, la posa sur la table, entre les miettes de tarte et les tasses froides. Sans un mot, elle alla dans la chambre, sortit une valise, commença à y jeter quelques vêtements. Il nessaya pas de larrêter. À laube, elle descendit, la valise à la main, et ferma la porte derrière elle. Le ciel gris commençait à séclaircir. Elle marcha vers le bus, sans se retourner.

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En rentrant plus tôt pour faire une surprise à son mari, elle découvre une scène qui la fait fondre en larmes
À genoux dans le couloir…