Archibald… L’Ange de Paris…

**Journal intime Notre Ange, Archibald**

*«Je tai couronnée Personne dautre ne taura Je tai aimée comme jai pu Et embrassée Embrassée Embrassée»* Victor volait sur les ailes de lamour, au volant de sa Peugeot bien-aimée, rentrant enfin chez lui après trois mois de travail en offshore. Les billets de cinquante euros réchauffaient la poche intérieure de sa veste. Son cœur chantait, impatient de retrouver sa chère Aurélie. Lair sentait déjà le printemps, une brise légère caressant son visage.

En traversant un petit pont, il aperçut du coin de lœil un chien prisonnier de la glace, se débattant faiblement. *«Et embrassée Embrassée»* sa chanson préférée lappelait vers sa femme. *«Pauvre toutou»* murmura-t-il, avant de poursuivre sa route.

Le visage dAurélie Le printemps Lamour Et ce chien en détresse. *«Merde.»* Victor jura, fit demi-tour.

Arrêté près du pont, il se dévêtit et entra dans leau glacée. Il nagea, brisant la glace à mains nues, se coupant aux shards tranchants. Il atteignit le chien, un labrador beige, épuisé, et le poussa vers la rive. Lanimal, maigre et tremblant, le fixa sans bouger.

*«Alors, mon grand ? Tu es perdu ?»* Victor ouvrit la portière. *«Viens, on rentre à la maison.»* Le chien sauta à larrière, sallongea. Il avait trouvé son foyer.

En approchant de Lyon, un embouteillage : un camion et deux voitures accidentés. Gendarmes, ambulances Un frisson lui parcourut léchine. Il se retourna : le chien, maintenant sec et au chaud, dormait paisiblement. *«Et si ce navait pas été pour lui»*

*«Aurélie, mon cœur !»* Victor lenlaça, la fit tournoyer sous le porche, la couvrant de baisers. Le chien attendait sagement, souriant presque. Cette maison, ces odeurs de boeuf bourguignon Il aimait déjà cette femme frêle en robe de chambre, et Victor, son sauveur.

*«Oh, qui est-ce ?»* demanda Aurélie, intriguée. *«Notre ange Archibald. Notre nouveau compagnon.»* Elle tendit la main. Le chien la renifla, la lécha, puis lui lava le visage de coups de langue joyeux.

Ainsi entra Archibald dans leur vie. *«Archibald, dit Hippopotame Ou encore Salaud, tu as encore mâché mes pantoufles ! Ou Espèce de dégoûtant, tu as bavé sur le chat !* Mais aussi : notre trésor, notre amour, notre ange.

Ils vivaient dans une maison héritée des parents de Victor, spacieuse et solide, en plein centre-ville. Un enclos confortable fut aménagé pour Archibald, mais lhiver, il dormait souvent sur son matelas dans lentrée.

Victor partait encore en mission, les emplois locaux payant mal. Aurélie restait, désormais avec Archibald et un petit ventre rond. Elle préparait une surprise.

Ce soir-là, étouffant de chaleur, elle sortit promener Archibald près dun bois. Des rires, de la musique des jeunes visiblement ivres. Deux garçons surgirent. *«Eh, la jolie ! Viens tamuser !»* Lun lui souffla une haleine vineuse au visage.

Archibald, muselé, ne pouvait rien faire. Quand lun des hommes tira Aurélie par le bras, elle lâcha la laisse. Ils avaient un couteau. Archibald bondit, ils le poignardèrent encore et encore Aurélie hurlait, suppliait. Ils ne sarrêtèrent que lorsquil seffondra.

*«Je tai couronnée»* Victor rentrait quand Aurélie appela, sanglotante. *«À la clinique vétérinaire Archibald Il meurt.»*

Il arriva en trombe. Archibald, si petit sur la table, sous perfusions. Les vétérinaires chuchotaient, inquiets. Victor sapprocha, tremblant. *«Mon petit Ne nous quitte pas.»* Il lembrassa sur le museau brûlant. Et Archibald rouvrit les yeux, faiblement.

Il se battit. Pour revenir, pour cinq années de plus, à jouer avec leur fils, Julien, à aimer sans réserve.

Ils laccompagnèrent ensemble vers son dernier sommeil. Julien, sérieux, déclara : *«Il nous faut un nouveau Archibald maintenant.»*

Lamour fait des miracles. Aimez. Sauvez ceux qui nont pas de voix. Qui sait ? Peut-être quun jour, ce sera vous, un chien perdu, attendant un ange

Оцените статью
Archibald… L’Ange de Paris…
Ton fils est le pire de tous