Impuissance et désarroi : Quand le doute s’installe

**Décembre 10, Paris**

Ce matin, Margaux est sortie de léglise avec un mélange de tristesse et despoir. Elle avait pleuré en priant le Seigneur de lui donner un enfant. Avec son mari, Étienne, ils attendaient depuis dix ans. Rien. Elle multipliait les visites chez les médecins, qui lui répétaient toujours la même chose :

Tout va bien, madame Dubois. Il faut patienter

Mais combien de temps, Étienne ? murmurait-elle, les yeux brillants. Une famille sans enfant nest pas complète.

Étienne, lui aussi, souffrait de cette attente. Homme daffaires prospère, il rêvait dun héritier. Ils vivaient confortablement dans leur appartement du 16e arrondissement, mais il manquait lessentiel.

Et si on adoptait ? proposa-t-il un soir.

Non. Je veux porter notre enfant. Les médecins disent que je suis en bonne santé

Puis, un miracle. Margaux tomba enceinte. La joie submergea le couple. La grossesse fut difficile, mais elle endura tout pour ce bébé tant désiré.

Lorsque Théo naquit, fragile et souvent malade, ses parents le couvrirent dattention. Ils léloignaient des autres enfants, craignant quil ne tombe malade. À quatre ans, il avait déjà une tablette ; à six ans, un téléphone dernier cri. Tout lui était offert.

Mais plus Théo grandissait, plus son caractère devenait insupportable. Étienne, absorbé par son travail, laissait Margaux gérer seule. Un soir, il rapporta un nouveau téléphone.

Cest quoi, ça ? hurla Théo en jetant lappareil. Tu crois que je vais me pointer avec ça au lycée ? Même les clochards auraient honte !

Même scène avec les vêtements, les chaussures Puis vint lappel du proviseur.

Madame Dubois, votre fils insulte les professeurs, sabote les cours, et extorque de largent à ses camarades.

Margaux, rouge de honte, rentra chez elle, épuisée. Elle commençait à craindre de perdre patience.

Où avons-nous échoué ? Nous laimons tant

Pourtant, chez leurs voisins, les Martin, quatre enfants grandissaient dans le calme, polis et serviables. Margaux interrogea Claire, la mère :

Mon mari vient dune famille nombreuse. Les enfants sentraident, cest plus facile.

Ce soir-là, Théo rentra en hurlant :

Ferme ma porte ! Tas rien à foutre dans ma chambre !

Margaux se tut. Elle nen pouvait plus. Puis, en entrant dans sa chambre, elle le vit : debout, il découpait méthodiquement sa veste en cuir, un sourire cruel aux lèvres.

Tiens, voilà pour ton rendez-vous au lycée. Achète-men une autre, plus chère.

Elle lui donna une gifle. Théo, stupéfait, appela la police.

Ma mère me frappe ! Venez !

Lagent, habitué aux familles en détresse, regarda autour de lui, incrédule.

Vous allez régler ça en famille.

Non ! Je porte plainte !

Margaux, à bout, murmura :

Emmenez-le.

Les services sociaux lemmenèrent dans un foyer. Deux semaines plus tard, Théo rappelait, suppliant :

Maman, viens me chercher ! La nourriture est dégueulasse, ils ont pris mes affaires

On ne peut pas.

LorsquÉtienne alla le chercher, il ne reconnut pas son fils. Plus arrogant, plus cruel. Juste un adolescent épuisé.

Papa je veux rentrer.

À la maison, Théo seffondra :

Pardon Jai tout compris.

Margaux lui sourit.

À table, mon chéri.

**Leçon du jour** : Lamour sans limites ne forge pas un enfant. Parfois, cest labsence qui enseigne la valeur des choses.

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