**Journal intime 12 octobre**
*Enfin, rien de grave ne sest passé, Viviane ! Ces choses-là arrivent avec les hommes un écart, une faiblesse passagère. Sois plus sage. Vas-tu vraiment abandonner ton mari à une autre ? Elle croirait tavoir vaincue ! Lutte pour ta famille !* Cest ce que ma belle-mère na cessé de me répéter.
Ce samedi matin, jai emmené Denis chez mes parents. Ils ont accepté de le garder quelque temps. De retour à la maison, jai sorti des cartons du balcon et commencé à ranger nos affaires. Dabord celles de la chambre denfant. Vêtements, jouets, livres tout a été soigneusement emballé, scotché, étiqueté. Bientôt, il ne resterait plus que les meubles, que je nemportais pas.
Vers midi, le téléphone a sonné. Un regard à lécran : belle-mère.
Bonjour, Nicole.
Bonjour, Viviane. Yannick ma tout raconté. Je comprends ta peine. Mais ne pourrais-tu attendre un peu ? Réfléchis. Faut-il vraiment briser la famille ?
Ce nest pas moi qui la brise, cest Yannick.
Je ne nie pas sa responsabilité, Viviane ! Mais pour une première fois, ne pourrais-tu pardonner ?
Une première fois ? Votre fils fréquente sa collègue depuis six mois. Et vous parlez de pardon ? Non.
Elle a insisté, évoquant Denis, son père qui ladore. Jai répondu sèchement : Yannick pourra le voir. Mais vivre avec lui ? Plus jamais.
Nicole est arrivée une heure plus tard, persuadée quun face-à-face me ferait changer davis. La discussion a tourné en rond :
Les hommes ont leurs faiblesses, Viviane. Sois plus maligne quelle.
Yannick nest pas un trophée à conquérir ! Faut-il que je provoque cette Jeanne en duel ?
Écoute, je te confie quelque chose : le père dYannick, Édouard, a aussi fauté. Mais jai su garder la famille. Trente-cinq ans ensemble, bientôt.
En quoi consistait cette sagesse ? ai-je souri.
Aucune scène. Jétais plus tendre, je cuisinais ses plats préférés, je moccupais de moi. Même quand je savais quil venait de chez elle, je souriais. Et regarde : jai gardé mon mari.
Vous êtes admirable, Nicole. Moi, je ne pourrais pas. Jai trop de fierté pour manger dans une assiette souillée.
Elle est partie furieuse. Jai continué mes cartons, pressée de quitter cet appartement. Le lendemain, mon père est venu maider à charger les valises dans la camionnette. En chemin, nous nous sommes arrêtés chez Nicole pour rendre les clés.
*Hier, ma raconté Margaux, elle a tenté de me convaincre pendant une heure de pardonner les « écarts » dYannick.*
Quels arguments ? a demandé mon amie.
Les classiques : « Tu prives ton enfant de son père », « Tous les hommes trompent », « Les femmes







