Son père l’a mariée à un mendiant parce qu’elle était née aveugle – ce qui s’est passé ensuite a laissé tout le monde sans voix.

**Journal dun homme 15 octobre**

Son père la mariée à un mendiant parce quelle était née aveugle. Ce qui arriva ensuite laissa tout le monde sans voix.

Élodie navait jamais vu le monde, mais elle en ressentait la cruauté à chaque souffle. Née aveugle dans une famille qui idolâtrait la beauté, ses deux sœurs, Adèle et Camille, étaient admirées pour leurs yeux envoûtants et leurs silhouettes gracieuses, tandis quÉlodie nétait quun fardeau, un secret honteux caché derrière des portes closes. Sa mère était morte alors quelle navait que cinq ans, et depuis, son père avait changé. Il était devenu amer, envieux, cruelsurtout envers elle. Il ne lappelait jamais par son prénom, seulement « cette chose ». Il refusait sa présence à table ou devant les invités. Convaincu quelle était maudite, il prit une décision, le jour de ses vingt et un ans, qui brisa ce qui restait de son cœur déjà meurtri.

Un matin, il entra dans sa petite chambre où Élodie lisait silencieusement un livre en braille et jeta un morceau de tissu sur ses genoux.

Tu te maries demain, annonça-t-il froidement.

Élodie se figea. Ces mots navaient aucun sens. Se marier ? Avec qui ?

Un mendiant de la cathédrale, poursuivit-il. Tu es aveugle, lui est pauvre. Cest un bon arrangement.

Le sang quitta son visage. Elle voulut crier, mais aucun son ne sortit. Elle navait pas le choix. Son père ne lui en laissait jamais.

Le lendemain, elle fut mariée lors dune cérémonie rapide. Bien sûr, elle ne vit jamais son visage, et personne ne le lui décrivit. Son père la poussa vers lhomme et lui ordonna de prendre son bras. Elle obéit comme un spectre dans son propre corps. Les invités se cachaient derrière leurs mains pour rire : « Une aveugle et un mendiant ». Après la cérémonie, son père lui donna un sac avec quelques vêtements et la repoussa vers lhomme.

Maintenant, cest ton problème, lança-t-il avant de partir sans un regard.

Le mendiant, qui se nommait Théo, la guida en silence. Ils marchèrent longtemps sans un mot. Ils arrivèrent à une petite masure en bordure du village, où lodeur de terre humide et de fumée flottait.

Ce nest pas grand-chose, murmura-t-il doucement. Mais tu y seras en sécurité.

Elle sassit sur une natte usée, retenant ses larmes. Ce serait sa vie : une aveugle, mariée à un mendiant, dans une maison faite de boue et despoir.

Mais cette première nuit, quelque chose détrange se produisit.

Théo lui prépara du thé avec des mains délicates. Il lui offrit son manteau et dormit près de la porte, comme un chien gardant une reine. Il lui parla comme si elle comptait vraiment : il demanda ses histoires préférées, ses rêves, les plats qui la faisaient sourire. Personne ne lavait jamais fait.

Les jours devinrent des semaines. Théo laccompagnait chaque matin à la rivière, décrivant le soleil, les oiseaux et les arbres avec une poésie qui lui donnait limpression de les voir. Il chantait pendant quelle lavait le linge et, le soir, racontait des histoires détoiles et de lointains royaumes. Pour la première fois depuis des années, elle rit. Son cœur souvrit. Et dans cette étrange masure, linattendu arriva : Élodie tomba amoureuse.

Un après-midi, alors quelle cherchait sa main, elle demanda :

As-tu toujours été mendiant ?

Il hésita. Puis, doucement :

Non. Pas toujours.

Mais il nen dit pas plus. Et elle ninsista pas.

Jusquau jour où tout bascula.

Elle alla seule au marché pour des légumes. Théo lui avait donné des instructions précises, et elle connaissait chaque pas. Mais en chemin, quelquun lagrippa brutalement.

Aveugle misérable ! cracha une voix. Cétait sa sœur, Adèle. Tu vis encore ? Tu fais semblant dêtre lépouse dun mendiant ?

Des larmes montèrent, mais Élodie ne céda pas.

Je suis heureuse, répondit-elle.

Adèle ricana. Tu ne sais même pas à quoi il ressemble. Cest un déchet. Comme toi.

Puis, elle chuchota ce qui brisa le cœur dÉlodie :

Il nest pas mendiant. Tu as été trompée.

Élodie rentra bouleversée. Elle attendit la nuit. Quand Théo revint, elle demanda, fermement cette fois :

Dis-moi la vérité. Qui es-tu vraiment ?

Il sagenouilla devant elle, prit ses mains et avoua :

Je naurais pas dû te le dire si tôt. Mais je ne peux plus mentir.

Son cœur battait vite.

Je ne suis pas mendiant. Je suis le fils du comte.

Le monde dÉlodie tournoya. « Le fils du comte ». Son esprit revécut chaque instantsa gentillesse, sa force silencieuse, ses histoires trop vives pour un simple mendiantet elle comprit. Il navait jamais été pauvre. Son père lavait mariée non à un mendiant, mais à un noble déguisé.

Ses jambes flanchèrent. Son cœur était déchiré entre lamour et la douleur. Théo sagenouilla de nouveau.

Je ne voulais pas te blesser. Je suis venu au village déguisé, las des prétendants

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