Elle sait mieux que quiconque

**Elle sait mieux**

Il y en avait une autre. Élodie.

La fille dune amie. Celle avec qui Geneviève avait déjà imaginé lavenir de son fils, Nicolas. Une fille calme, discrète, obéissante. Comptable dans une entreprise respectable. Et surtout, elle comprenait et acceptait ce lien si particulier entre une mère et son fils. Élodie avait même dit un jour : « Geneviève, je vous consulterai toujours, vous le connaissez si bien. » Des mots si justes.

Et cette Aurélie ! Impossible de trouver un terrain dentente avec elle. À chaque offre daide, chaque conseil pour préparer les steaks hachés de Nicolas ou repasser ses chemises, elle répondait poliment mais fermement : « Merci, mais nous nous débrouillerons. » Ce « nous » blessait Geneviève au plus profond delle-même. Elle était sa mère ! Elle savait mieux !

***

Chez Aurélie, personne ne sautait de joie non plus. À presque trente ans, elle vivait encore chez ses parents, élevait sa fille et, bien sûr, rêvait de rencontrer lamour. Nicolas avait proposé quelle emménage chez lui rapidement, à peine un mois après leur rencontre, mais sans sa fille au début. Puis, deux mois plus tard, il lavait emmenée à la mairie il avait enfin trouvé la femme de sa vie et était prêt à fonder un foyer.

Aurélie était aux anges. Cétait le grand amour dont elle avait toujours rêvé. Quand on tentait de la raisonner, de lui faire remarquer que la passion était aveugle, que Nicolas nétait pas prêt pour le mariage, elle soffusquait. Elle laimait profondément et était certaine de pouvoir le réchauffer, le rendre heureux, laider à « déployer ses ailes ».

Un mois avant le mariage, elle était assise dans la cuisine de sa mère. Celle-ci buvait son thé en la regardant avec une étrange tristesse.

« Aurélie, tu réalises que Nicolas a un caractère difficile ? » commença-t-elle prudemment.

« Maman, il est juste sensible ! » répliqua aussitôt Aurélie, prenant la défense de son fiancé. « Personne ne la jamais compris. M

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