Je suis allée rendre visite à mon amie à l’hôpital et j’ai été stupéfaite en découvrant qui partageait sa chambre

**Journal dun homme Hôpital Saint-Louis, Paris**

Je suis allé rendre visite à ma vieille amie Élodie à lhôpital, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant sa voisine de chambre.

« Élodie, ma chérie, tu mas fait une peur bleue ! » ai-je lancé en entrant dans la chambre, un sac de fruits à la main. « Quand ta fille ma appelé pour me dire que tu avais fait un malaise cardiaque, jai cru mévanouir moi aussi ! »

Élodie, pâle mais souriante, était allongée près de la fenêtre.

« Merci dêtre venu, mon vieux ami, » murmura-t-elle en tendant la main. « Ici, cest la morosité totale. Je commençais à perdre la tête à force de mennuyer. »

Je posai mon sac sur la table de chevet et jetai un regard autour de moi. La chambre comptait quatre lits, mais seuls deux étaient occupés. Sur celui voisin, une femme aux longs cheveux gris, tressés avec soin, était tournée vers le mur.

« Et ta voisine, qui est-ce ? » demandai-je à voix basse en masseyant près dÉlodie.

« On la amenée hier. Elle sappelle Margaux Deschamps. Une femme discrète, presque muette. Elle lit ou regarde des vidéos sur son téléphone, » expliqua Élodie, chuchotant elle aussi. « Apparemment, elle a des problèmes de tension, comme moi avec mon cœur. »

À cet instant, la voisine se retourna, et je sentis mon sang se glacer. Ces yeux marron si familiers, ces traits fins que le temps navait pas altérés, ce grain de beauté sur la joue gauche

« Margaux ? » murmurai-je, incrédule. « Margaux Lenoir ? »

La femme sur le lit voisin se figea, puis sassit lentement et me dévisagea.

« Antoine Moreau ? » Sa voix portait les mêmes intonations quil y a trente ans. « Mon Dieu, ce nest pas possible »

Élodie me regardait, perplexe.

« Vous vous connaissez ? » demanda-t-elle.

« Très bien, » répondis-je sans quitter Margaux des yeux.

Un silence pesant sinstalla. Margaux baissa les yeux sur ses mains, tandis que je la fixais toujours, comme pour massurer quelle nétait pas une hallucination.

« Mais enfin, expliquez-moi ! » sexclama Élodie, impatiente. « On dirait que tu as vu un fantôme ! »

« Presque, » dis-je doucement. « Margaux et moi ça fait très longtemps. »

« Trente-deux ans, » ajouta Margaux, les yeux toujours baissés.

« Oh là là ! » Élodie se redressa avec peine. « Des amis denfance ? »

« Pas exactement, » répondis-je en masseyant, raide comme un piquet. « Nous avions des intérêts communs, autrefois. »

Margaux releva enfin la tête et me regarda droit dans les yeux.

« Comment va Jean-Luc ? » demanda-t-elle à voix basse.

Je serrai les poings si fort que mes jointures blanchirent.

« Il est mort il y a huit ans. Crise cardiaque. »

« Je suis désolée, je ne savais pas, » murmura-t-elle en détournant le regard.

« Ce nest rien, » fis-je en haussant les épaules. « La vie est ainsi faite. »

Élodie, de plus en plus intriguée, nous observait tour à tour.

« Bon, allez, racontez-moi tout ! Je suis complètement perdue ! »

Margaux et moi échangeâmes un regard. Ni lun ni lautre ne semblions pressés de revenir sur le passé.

« Nous travaillions ensemble, » finis-je par dire. « Dans le même lycée. Jenseignais la littérature, et Margaux quelle matière déjà ? »

« Lhistoire, » répondit-elle. « Et léducation civique. »

« Voilà, Élodie, » dis-je en me tournant vers elle. « Nous étions collègues. Mais pas longtemps. »

« Non, pas longtemps, » acquiesça Margaux. « Deux ans à peine. »

« Et vous vous êtes brouillés à cause du travail ? » insista Élodie.

« À cause dune femme, » avouai-je sans détour. « Une histoire classique. »

Margaux tressaillit comme si je lavais giflée.

« Antoine, pas besoin de »

« Pourquoi pas ? » rétorquai-je. « Élodie finira par tout savoir, de toute façon. Autant lui dire la vérité. De toute manière, tout ça na plus dimportance maintenant, nest-ce pas ? »

Margaux soupira.

« Sans doute. »

« Allez, racontez ! » simpatienta Élodie. « Je meurs de curiosité ! »

Je madossai à ma chaise et regardai par la fenêtre.

« Javais vingt-quatre ans. Je sortais tout juste de luniversité, jeune et naïf. Et là, dans ce lycée, il y avait un prof Jean-Luc Bernard. Beau, intelligent, dix ans de plus que moi. Marié, bien sûr. »

« Oh là là, » souffla Élodie.

« Exactement, oh là là, » ricanais-je. « Une liaison a commencé. Discrète, évidemment. Il me racontait que sa femme ne le comprenait pas, que leur mariage nétait quune façade Les histoires habituelles. »

Margaux écoutait, muette.

« Un an plus tard, une nouvelle enseignante est arrivée, » poursuivis-je. « Margaux. Belle, intelligente, pleine de vie. Et Jean-Luc, visiblement, a décidé quune seule maîtresse ne suffisait pas. »

« Ce nétait pas comme ça, » protesta Margaux.

« Non ? Alors comment ? » rétorquai-je. « Tu savais très bien quil sortait avec moi ! Je te lavais dit ! Nous étions amis ! »

« Nous létions, » admit-elle à voix basse. « Et je ne voulais pas Cest arrivé malgré moi. »

« Malgré toi, » répétai-je, amer. « Tu as réussi à me le voler, cest tout. »

Élodie nous observait, bouche bée.

« Je ne lai pas volé, » répliqua Margaux plus fort. « Cest lui qui ma dit que vous nétiez pas sérieux ensemble, que cétait juste »

« Juste quoi ? » coupai-je sèchement.

« Que cétait une passade. Que tu le savais toi-même. »

Je laissai échapper un rire dur.

« Ah, le salaud ! Donc, à toi, il disait que ce nétait rien avec moi, et à moi, il racontait que tu étais une petite provinciale qui courait après les hommes mariés ! »

Margaux pâlit encore plus.

« Il a dit ça ? »

« Exactement ça ! » Je me levai et fis les cent pas. « Et nous, les idiotes, nous lavons cru ! Nous nous sommes déchirées à cause de lui ! Pendant quil se frottait les mains ! »

« Doucement, » intervint Élodie, inquiète. « Vous allez vous faire du mal »

« Non, ça va, » assurai-je en me rasseyant. « Au contraire, cest bien que nous ayons enfin mis les cartes sur la table. »

Je regardai Margaux droit dans les yeux.

« Et ensuite ? Après mon départ du lycée ? »

« Il est resté avec moi trois mois de plus, » répondit-elle doucement. « Puis il a prétendu que sa femme le soupçonnait. Les rendez-vous se sont espacés, puis arrêtés. Et à la fin de lannée, jai appris quil divorçait. »

« Vraiment ? » métonnai-je. « Je lignorais.

Оцените статью
Je suis allée rendre visite à mon amie à l’hôpital et j’ai été stupéfaite en découvrant qui partageait sa chambre
Fermement décidée : elle sera heureuse quoi qu’il arrive