«Il y a trois ans, ma belle-mère nous a chassés de chez elle avec notre bébé. Aujourd’hui, elle s’offusque que je refuse de lui adresser la parole.»

Il y a trois ans, ma belle-mère ma jetée dehors avec mon fils. Aujourdhui, elle sétonne que je refuse de lui parler.

Jai 30 ans, je vis à Marseille, jélève mon petit Gabin et je me bats pour lui offrir une vie stable. Mais cette blessure, elle ne guérit pas. Parce que cette femme, que je croyais ma famille, nous a mis à la porte sans un remords. Et maintenant, elle fait la tête parce que je ne lui adresse plus la parole.

Avec Théo, ça a été le coup de foudre en première année de fac. Pas de temps à perdre, tout est allé très vite. Et puis, surprise : je suis tombée enceinte. Malgré la pilule, le test était positif. Panique, larmes, peur mais avorter ? Hors de question. Théo ne sest pas défilé il ma demandée en mariage, et on sest dit oui.

Le souci, cest quon navait nulle part où dormir. Mes parents habitaient près de Toulouse, et moi, depuis mes 18 ans, je squattais les résidences étudiantes à Marseille. Théo, lui, vivait seul depuis longtemps : sa mère, Brigitte, après sêtre remariée, avait filé à Nice avec son nouveau mari, laissant son petit deux-pièces à Aix-en-Provence à son fils. Après notre mariage, elle a «gentiment» accepté quon sy installe.

Au début, ça allait. On bossait, on étudiait, on préparait larrivée du bébé. Je faisais le ménage, la bouffe, je serrais les centimes. Mais tout a dérapé quand Brigitte a commencé à débarquer. Pas pour prendre des nouvelles pour inspecter. Elle fouillait les placards, passait le doigt sur les étagères, vérifiait sous le canapé. Enceinte, je courais partout avec laspirateur pour lui faire plaisir. Mais rien nétait jamais assez bien.

« Pourquoi la nappe est de travers ? », « Il y a des traces sur la table ! », « Tu es incapable de tenir une maison ! » ses remarques pleuvaient.

Quand Gabin est né, cest devenu infernal. À peine le temps de dormir ou dallaiter, mais elle exigeait un appart nickel. Je nettoyais trois fois par semaine, mais cétait toujours raté. Un jour, elle a lâché :

Je reviens dans huit jours. Si je vois un cheveu par terre, vous dégagez !

Jai supplié Théo de lui parler. Il a tenté. Mais Brigitte était intraitable. Quand elle est revenue et a vu ses cartons sur le balcon que je navais pas touchés parce que cétait ses affaires , ça a explosé.

Prends tes cliques et tes claques et retourne chez tes parents ! Théo choisira : toi ou cet appart.

Et Théo ne ma pas lâchée. On est partis ensemble pour Toulouse. On a vécu chez mes parents. Lui se levait à laube, enchaînait les cours et les petits boulots, rentrait crevé. Moi, je tentais de travailler en freelance les revenus étaient misérables. On comptait chaque euro, on vivait de pâtes au beurre. Sans mes parents, on naurait pas tenu. Ni sans notre amour.

Petit à petit, ça sest amélioré. On a eu nos diplômes, trouvé du boulot, loué un appart à Marseille. Gabin a grandi, on a construit notre vie. Mais la douleur, elle, est toujours là.

Brigitte vit toujours seule. Son deux-pièces, celui doù elle nous a virés, est vide. Elle appelle Théo de temps en temps, demande des nouvelles de Gabin, réclame des photos. Lui, il répond. Il ne garde pas de rancune. Moi, si. Pour moi, cest une trahison. Elle nous a brisés quand on était au plus bas. Elle nous a laissés tomber, sans un geste.

Cest mon appart, javais le droit ! dit-elle.

Le droit, peut-être. Mais lhumanité ? Le cœur ? Où étaient-ils quand on sest retrouvés à la gare avec un bébé et deux sacs ?

Je ne suis pas vindicative. Mais je ne dois rien à personne. Et chez elle, je ne remettrai jamais les pieds.

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