**Journal dun homme Une union inattendue**
Je narrivais pas à croire comment notre fille unique, la têtue Flavie, nous donnait du fil à retordre. Notre famille était pourtant bien établie : son père, Théo Morel, médecin, et moi, Élodie, travaillant comme comptable dans une petite entreprise.
Flavie était tombée amoureuse de Mathis, un garçon sérieux et charmant, mais selon moi, il ne venait pas dun milieu assez convenable. Mathis avait perdu sa mère à la naissance, élevé par son père, Julien, et sa grand-mère, Marguerite. Celle-ci était souvent malade et mourut quand Mathis avait quinze ans. Il ne resta plus que son père, chauffeur dans une usine, qui ne se remaria jamais.
Leur relation était admirableJulien ne buvait jamais, soutenait son fils en tout, et Mathis faisait du sport. Ils vivaient modestement, mais sans jamais se plaindre. Mathis ne réclamait rien, et Julien lui en était reconnaissant.
« Papa, jai rencontré Flavie mais sa mère, Élodie, me regarde de travers. Elle a lair de me détester. »
« Mon fils, ce qui compte, cest lamour entre vous, » le rassura Julien.
Ils saimaient tant quils préparèrent leur mariage. Moi, je ruminais : comment Flavie pouvait-elle épouser ce mécanicien ?
La cérémonie ressemblait à un enterrement. Seuls les mariés et leurs témoins souriaient. Flavie avait refusé une robe blanche traditionnelle, choisissant une robe champagne qui mettait en valeur ses cheveux roux, avec des baskets aux pieds. Mathis portait une chemise assortie et un jean.
« Théo, mais quest-ce que cest que cette tenue ? » grognai-je.
« Cest notre fille et son mari, » répondit-il, impassible.
Julien, mal à laise dans son costume usé, ajoutait à mon malaise. Pire encore, ma mère, Colette, une femme austère, navait cessé de critiquer Mathis avant le mariage :
« Flavie, annule tout. Ce garçon na pas davenir ! »
« Mamie, Mathis na pas choisi sa famille. Je laime, cest tout. »
Colette toisa Mathis avec dédain et me chuchota :
« Comment as-tu permis ça ? »
« Jai tout essayé, mais tu connais Flavie »
Elle soupira. « Comme mère, comme fille. Rappelle-toi quand tu as épousé Théo. »
Je me tus.
Quand javais rencontré Théo, javais trente ans. Il était amoureux dÉloïse, qui le traitait comme un jouet. Elle disparaissait des mois, puis revenait. Un jour, elle débarqua chez lui alors que jy étais, enroulée dans une serviette.
« Qui est cette fille ? » cria-t-elle.
« Ma compagne, » répondit Théo en membrassant.
Éloïse partit en claquant la porte. Elle se maria plus tard et quitta Lyon, mais je ne cessai de craindre son retour.
Des années après, une amie mapprit son retour. Je devins paranoïaque, fouillant les affaires de Théo, le suivant au travail. Un soir, il éclata :
« Tu veux engager un détective ? »
« Et si tu revoyais Éloïse ? » avouai-je.
« Elle est déjà venue. À mon cabinet. »
Je blêmis. « Et alors ? »
« Rien. Tu ne vois pas que je naime que toi ? »
Je fondis en larmes, soulagée.
Flavie et Mathis vécurent heureux. Un soir, elle annonça :
« Vous allez être grands-parents ! »
Je sursautai. « Déjà ? Je suis trop jeune ! »
« Tu seras une jeune mamie, » rit-elle.
Je renonçai à mes plans. Si Dieu les protégeait ainsi, qui étais-je pour mopposer ?
Théo jubilait. La vie suit son cours, indifférente à nos rêves.
**Leçon : Lamour vrai triomphe toujours, même contre les préjugés.**







