**Journal personnel 15 juin**
Ce jour devait être parfait, le genre de jour dont on rêve depuis toujours. La salle du château en Bourgogne résonnait des rires et de la musique, les invités dansaient sous les lumières dorées, les flûtes à champagne tintant entre leurs doigts. Je tenais la main de ma douce Élodie, assis à ses côtés, savourant ce moment où tout semblait magique.
Et puis, au milieu de cette euphorie, elle sest penchée vers moi, son souffle chuchotant contre mon oreille :
Il y a quelque chose qui bouge sous ma robe.
Jai cru à une plaisanterie, un de ses jeux pour dédramatiser. Jai souri, presque ri fort, attirant quelques regards curieux des convives.
Quoi, mon amour ? Tes escarpins te serrent trop ?
Mais son regard sest assombri, ses doigts se sont crispés sur les miens.
Je ne rigole pas. Il y a vraiment quelque chose et ça me terrifie.
Un frisson ma parcouru. Jai tenté de la rassurer :
Tu es fatiguée, cest lémotion
Non, a-t-elle coupé, ferme. Ça bouge. Je le sens.
Alors, sous les plis épais de la robe de mariée en dentelle, jai soulevé délicatement les tissus. Et ce que nous avons découvert nous a glacés.
Parmi les volants de tulle, une petite couleuvre senroulait sur elle-même. Elle ne semblait pas agressive, perdue là par accident, peut-être venue se réfugier dans les fleurs ou les étoffes préparées pour la cérémonie.
Élodie a poussé un cri et sest reculée violemment, mais je lai retenue à temps. Les invités, alertés par la scène, se sont approchés, intrigués. La couleuvre, comme consciente dêtre découverte, a glissé hors de la robe et sest faufilée vers la porte du salon, laissant derrière elle un silence stupéfait.
Heureusement, lun de nos amis, herpétologue, nous a rassurés : une couleuvre vipérine, inoffensive, simplement égarée. Mais cela na pas suffi à calmer Élodie. Elle a tremblé longtemps, refusant de reprendre les festivités avant daller enfiler un pantalon, abandonnant sa robe comme un mauvais présage.
Depuis ce jour, elle inspecte chaque recoin avant de sasseoir et se méfie des jupes trop longues. Une habitude qui, malgré tout, nous fait sourire quand nous y repensons.







