**Journal intime**
Jai soupiré en sortant du bureau. Quelle journée épuisante. Ces rapports auraient pu attendre demain, non ? Le stress ma poussée à marrêter à mon café habituel. Jimaginais déjà ma salade niçoise et mon café, un petit moment de répit.
En entrant, le café était presque vide. Alors que je mapprêtais à minstaller à ma table préférée, jai aperçu un visage familier. Mon mari, Laurent. Et il nétait pas seul. À ses côtés, une femme élégante, comme sortie dun magazine de mode. Une blonde platine, robe moulante, bijoux étincelants. Elle riait, effleurant sa main avec coquetterie.
Mon sang na fait quun tour. « Cest donc ça ? » Jai failli foncer vers eux, mais je me suis retenue. Non, trop facile. Je me suis reculée, élaborant un plan. Je lui ferais vivre la même chose.
Jai choisi une table discrète, avec une vue sur eux. Jai commandé ma salade et mon café, mais je ny ai pas touché. Jai sorti mon téléphone et appelé Laurent. Son portable a vibré sur la table. Il a jeté un coup dœil et la ignoré. Jai souri. Il ne veut pas répondre ? De quoi parlent-ils donc ?
Je les observais, notant chaque détail. Laurent sest penché vers elle, murmurant quelque chose. Elle a éclaté de rire, une bague en diamant scintillant à son doigt. Mon cœur sest serré. « Calme-toi, Élodie, pas de panique », me suis-je répété, tortillant une serviette.
Des souvenirs ont défilé : nos premières rencontres, nos confessions. Tout cela était-il faux ? Jai serré les dents, continuant à les épier. Peut-être était-ce juste une collègue ? Une collègue trop maquillée et trop proche.
Soudain, un homme est passé près de ma table. Grand, élégant, barbe de trois jours. Un homme qui aurait pu poser pour une publicité. Une idée ma traversé lesprit. Je lai interpellé.
« Excusez-moi » Il sest tourné vers moi.
« Oui ? »
« Jai une demande un peu folle », ai-je expliqué, désignant Laurent. « Cest mon mari. Et apparemment, il me trompe. Pourriez-vous jouer le jeu ? Je veux quil ressente la même chose. »
Lhomme a souri. « Pourquoi pas ? »
« Je mappelle Élodie. »
« Antoine. »
Nous avons simulé une conversation animée. Jai jeté un regard vers Laurent. Il ma vue. La confusion sest lue dans ses yeux. Il a tenté de reprendre son calme, mais ses doigts tambourinaient sur la table.
Jai pris la main dAntoine. Il a joué le jeu, souriant avec complicité. Laurent nous observait, de plus en plus tendu. « On dirait quil est bien cuit », a chuchoté Antoine.
« Passons devant eux », ai-je proposé.
Nous nous sommes levés, passant près de leur table. Je me suis arrêtée, feignant la surprise.
« Oh, salut, mon chéri ! Quelle coïncidence. Et qui est cette amie ? »
Laurent a bégayé. « Cest une collègue. »
La blonde a froncé les sourcils. « Vous êtes marié ? »
Elle est partie sans un mot.
« Bravo, Élodie, a grogné Laurent. Elle était cliente. Une affaire importante. Ce nétait pas ce que tu crois ! »
« Et lui, cest qui ? » a-t-il lancé, désignant Antoine.
« Tu as le droit de tamuser, pas moi ? »
« Tu me trompes ? »
« Oui », ai-je répliqué, mentant par dépit.
Antoine sest éclipsé discrètement.
« Tu dépasses les limites », a craché Laurent en quittant le café.
Jétais bouleversée. De retour à la maison, je lai trouvé sur le canapé, le regard triste.
« Élodie est-ce vrai ? »
Jai soupiré. « Non. Je lai rencontré aujourdhui. Je voulais te faire mal. Je narrivais pas à croire que tu me trompais. »
Il a passé une main dans ses cheveux. « Cest absurde. Je suis désolé. Jaurais dû te parler. Il ny avait rien entre nous. »
Je me suis blottie contre lui, encore en colère mais soulagée.
« Promets-moi de ne plus mentir. »
« Je te le promets, ma folle. »
Il ma serrée fort, et peu à peu, la tension sest dissipée. Lessentiel était là : nous étions ensemble, et tout irait bien.
