Oublier Tout pour l’Éternité : Un Voyage au Cœur de l’Oubli

**OUBLIER POUR TOUJOURS**

Je ne t’ai jamais aimé, avoua mon ex-femme en me fixant avec un regard moqueur et dur.
Je m’en doutais, Élodie. Je le sentais, répondis-je calmement.
Tu es étrange. Ça te suffisait, un amour à sens unique ? Je ne comprends pas, continua-t-elle.
Je t’aimais et je t’aime encore. Pardon de t’avoir fait souffrir. Tu as vécu avec un mari que tu détestais. Moi, j’étais heureux avec toi. Une boule amère me serrait la gorge.
Heureux avec une garce ? s’étonna Élodie.
Bon, ça suffit. Adieu. Passe voir Théo, dis-je en me levant brusquement du banc.

Cette rencontre au parc eut lieu après notre divorce. Élodie, mon épouse adorée, n’était plus qu’un souvenir.

Avant elle, j’avais eu plusieurs prétendantes. Mais toutes étaient éphémères, passagères. Puis Élodie arriva et bouleversa ma vie. Je tombai amoureux, irrémédiablement.
J’y allais à l’aveugle. À vrai dire, je ne m’étais même pas soucié de son avis. Erreur fatale

Nous préparâmes le mariage. Elle avait dix ans de moins que moi. Je crois quÉlodie ne réalisa pas vraiment comment elle sétait retrouvée fiancée. Moi, je voulais crier au monde entier :
Regardez ma sublime promise !

La noce fut bruyante, joyeuse, pleine de monde. Javais invité toute la famille, même ceux avec qui jétais fâché. Comme pour dire : « Je pardonne tout au nom de mon bonheur futur. » Ce « bonheur » venait tout juste davoir dix-huit ans. Une petite sotte, mais d’une beauté à couper le souffle.

La marche nuptiale résonna
Tu maimes, Aurélien ? demandait ma jeune épouse.
Bien sûr, ma chérie ! Tu es mon oxygène, ma lumière, ma vie ! mextasiais-je, ivre de bonheur.

Jamais je ne me suis demandé ce quelle ressentait pour moi. Quelle importance ? Je laimais, jétais heureux avec elle. Que demander de plus ?
Peut-être avais-je peur de poser la question. Et si elle haussait les épaules, secouait la tête et répondait vaguement : « Je ne sais pas si je taime »

Je me suis donné corps et âme pour Élodie. Je lai habillée de marques luxueuses. Cosmétique, coiffeur, massages tout était à sa disposition. Le moindre caprice exaucé en un claquement de doigts.
Jai acheté un appartement à ma belle-mère, une femme revêche. Chaque année, « maman » partait en maison de repos au bord de la mer.
Elle ne cessait de mavertir :
Mon gendre, tu as une jeune femme ! Fais attention quon ne te la prenne pas. Protège ta petite Élodie.
Alors je la protégeais, la chérissais.

Élodie sépanouissait, devenait une femme gracieuse qui faisait se retourner les hommes. En tant que mari, cette attention me flattait.

Notre fils Théo naquit.
Lattitude dÉlodie envers le nouveau-né minquiéta aussitôt. Elle lignorait purement et simplement. Théo fut vite confié à sa grand-mère. Élodie néprouvait aucun amour pour lui. Elle ne le voyait même pas.

Javais pitié de cet enfant. Le rejet de sa propre mère me blessait.
Ma belle-mère adorait Théo. Elle prit tout en charge. Moi, je me contentais dapporter largent. Je ne savais pas moccuper dun bébé.

Quand Théo grandit, je voulus mimpliquer. Ma belle-mère résista :
Pourquoi vous en mêler ? Vous en aurez dautres. Théo est ma joie. Laissez-le-moi.

Élodie, elle, ne développa jamais daffection pour son fils. Elle ne chercha pas à le ramener à la maison. Tout lui convenait ainsi.

Puis un jour, Élodie perdit la tête pour un autre.
Je lui prêtais souvent ma voiture de fonction, avec chauffeur. Cest en lui quelle tomba amoureuse. Je crus dabord que cétait une passade. Que non.

Cette histoire dura. Le chauffeur, Romain, ne voulait pas partager Élodie. Même avec son mari. Il exigea : « ou moi, ou personne ».
Élodie dut choisir. La sécurité financière ou la passion. Elle hésita, me mentit, se mentit. Mais on ne peut pas être assis sur deux chaises. Tôt ou tard, il faut trancher.

Je licenciai Romain en lui lançant :
Élodie est un oiseau au plumage coûteux. Si elle senvole, tu ne la rattraperas pas. Pourras-tu la garder ?
Avec toi, elle samusait. Avec moi, ce sera différent. Je lui couperai les ailes, rétorqua-t-il.

Cest là que nous nous retrouvâmes, Élodie et moi, sur ce banc du parc. Et jentendis son aveu. Elle ne mavait jamais aimé. Elle avait supporté, enragé, détesté.

Élodie épousa Romain et eut une fille. Romain la bat parfois, boit trop, peine à joindre les deux bouts. Mais elle laime passionnément. Dans ses yeux gonflés de larmes brille un bonheur amer.

Ils vivent chez mon ex-belle-mère. Nous sommes voisins. Jai repris Théo avec moi.
Jai le « bonheur » de croiser mon ex-femme chaque jour. Élodie (toujours en lunettes de soleil) se promène avec sa fille dans la cour.

Le monde est vaste, mais avec elle, je me sens étouffer.

Un jour, je mapprochai delle « par hasard » :
Comment vas-tu ?
Très bien. Et toi ? répondit-elle avec indifférence.
Ça va, mentis-je.

Et nous nous éloignâmes.

Comment ai-je vécu sans elle ? Jai survécu, sans joie, sans paix.
Dabord, jai bu sans retenue. Perdu toute notion du temps.
Mon ex-belle-mère venait, soupirait en me voyant, reprenait Théo.

Il y eut des femmes sans importance, des ivrognes qui traînaient, des gens douteux qui voulaient macheter lappartement

Papa, sers-moi un verre aussi, demanda Théo. Il avait huit ans.
Pourquoi, mon fils ? Lalcool est amer, tu naimeras pas, dis-je, la gueule encore lourde.
Mais toi, tu aimes ça, insista-t-il.

Je ne bus plus jamais.

Longtemps, je restai seul. Jattendais le retour dÉlodie. Jétais prêt à laccueillir, même avec sa fille. Naïf. Elle mavait rayé de sa vie pour toujours.

Quand Théo se maria et quitta la maison, je songeai sérieusement à refonder une famille.
Élodie occupait toujours mon cœur. Je navais pas la force de len chasser.

Mais la vie continuait. Je décidai de trouver une autre femme, juste pour apaiser ma souffrance.

Une fiancée ne vient pas delle-même. Je fis une rencontre en ligne.

Clémence était mariée. Elle vivait à lautre bout de la France, dans un petit village. Le trajet durait huit heures en train. Cela ne me dérangea pas. Je tombai amoureux de cette campagnarde. Son mari était malade, alité.

Avant tout, elle cherchait un bras droit pour la ferme. Une amie lui avait soufflé :
Cl

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Oublier Tout pour l’Éternité : Un Voyage au Cœur de l’Oubli
Ce n’est pas ton mari», murmura son ex en lui tendant une photo de la maternité