Un membre de ma famille a décidé de quitter la campagne pour s’installer en ville, et il a emménagé temporairement chez nous. Finalement, ce « temporairement » sest avéré bien plus long que prévu.
Mon mari et moi vivons tous les deux dans le même petit village dAuvergne. Après notre mariage, nous avons déménagé à Lyon. Nous avons loué un appartement, décroché un emploi chacun, puis, à force déconomies et avec un prêt bancaire, nous avons acheté notre propre appartement et eu des enfants. Bref, nous sommes une famille ordinaire, je nentrerai donc pas dans tous les détails.
Nos familles vivent toujours à la campagne et viennent souvent nous rendre visite. Nous essayons naturellement de maintenir de bons rapports avec eux, mais
Voilà quune histoire récente nous a profondément touchés, mon mari et moi.
La cousine de ma mère, Françoise, a décidé de venir vivre à Lyon. Elle nous a demandé si elle pouvait loger chez nous le temps de trouver un travail et un logement. Nous avons accepté sans hésiter.
Dès son arrivée, elle a cuisiné une tarte aux pommes délicieuse. Malheureusement, les bonnes nouvelles se sont arrêtées là.
Pendant la première semaine chez nous, Françoise partait chaque jour en ville pour chercher du travail, puis rentrait dans laprès-midi, sallongeait sur le canapé et regardait la télévision jusquau soir. Rapidement, ses recherches sont devenues de moins en moins fréquentes, jusquà disparaître complètement. Toute la journée, elle enchaîne les émissions de divertissement à la télévision et, le soir venu, vide le frigo.
Elle sest même approprié la chambre de notre fille, Manon, installant ses affaires dans larmoire de celle-ci. Lorsque nous lui avons demandé où en étaient ses démarches, elle a répondu quelle ne trouverait pas un emploi convenable et quelle nallait pas accepter un poste sous-payé pour si peu deuros.
Peu après, elle sest mise à donner des ordres à chacun dans la famille : ce que nous devrions préparer pour le dîner ou quelles courses il fallait rapporter.
Nous espérions quelle partirait bientôt, mais un nouvel incident est venu bouleverser nos plans. Un soir, Manon est rentrée de lécole et Françoise la accueillie en disant :
Ne retire pas tes chaussures, file macheter des tampons.
Jétais sidérée. Jai dit à ma fille de ne pas y aller et je me suis exprimée sans détour devant Françoise. Elle a crié :
Alors vas-y toi-même, tu élèves cette gamine comme une princesse !
En entendant cela, mon mari, Paul, a saisi ses sacs, y a fourré ses affaires et lui a dit de partir immédiatement, sinon tout finirait par la fenêtre. Elle a quitté lappartement.
Depuis, plus aucun membre de la famille ne nous a demandé lhospitalité pour une nuit, mais nous savons bien que ce calme ne durera pas éternellement…
