Refus de devenir la nounou gratuite de ma nièce : ma belle-sœur m’accuse d’égoïsme

28février2025

Ce matin Marine ma demandé, dun ton pressé, de récupérer sa fille à lécole.
«Tu nauras pas de mal, nestce pas?», matelle lancé.

«Facile», aije répondu, «mais»

«Tout de suite!», a rétorqué Marine, impatiente, «Je dois aller faire ma manucure. Tu la prends à quinze heures, daccord?»

«Attends, Marine,» aije insisté. «Je peux la récupérer aujourdhui, mais je travaille déjà à la maison. Cela ne veut pas dire que je ne fais rien.»

«Plus tard, plus tard!», atelle haussé les épaules, «Merci!» puis a raccroché.

Nayant rien dautre à faire, je suis allée chercher ma nièce, Claudine, à lécole. Elle a franchi le seuil de mon appartement sans même enlever ses baskets et sest précipitée sur le canapé, à côté de mon ordinateur portable.

«Tante Lise, mets les dessins animés sur le grand écran,» atelle exigé. «Le téléphone de maman est à plat.»

Jai jeté un œil à lhorloge. Dans quinze minutes, je devais présenter un projet à des clients, sur lequel je peinais depuis deux semaines. Mon repas, commandé chez Deliveroo, chauffait encore dans le microondes.

«Pas de dessins animés pour le moment,» lui aije dit. «Va lire un livre.»

«Je ne veux pas lire,» a gonflé Claudine. «À lécole on moblige, à la maison aussi, et maintenant ici»

«Alors trouve une autre occupation,» aije haussé les épaules. Elle a collé ses lèvres sur son téléphone, boudeuse.

Il y a six mois, Marine et sa petite fille ont emménagé un étage au-dessus du mien. Jétais ravie à lidée de dîner ensemble, de papoter autour dun verre de vin, même de partager des pâtisseries le jour de leur déménagement. Marine a pris un croissant, la senti, puis a déclaré: «Oh, ma Claudine ne mange pas de raisins secs, elle est allergique.»

Aucun signe dallergie, et une semaine plus tard je lai vue engloutir les mêmes croissants dune boulangerie du coin.

Ce ne fut que le début. Dabord, Marine passait «un petit moment» chez moi: du sel, des œufs, ou une demande de «cinq minutes» pour surveiller Claudine pendant quelle faisait les courses. Cinq minutes devenaient trois heures, le «magasin» se transformait en salon de coiffure, et Claudine retournait tout lappartement à lenvers.

«Tante Lise, jai faim!», ma tirée par la manche. «Maman a dit que tu me ferais des macaronis au fromage comme jaime.»

Jai respiré profondément, compté jusquà dix.

«Claudine, assiedstoi ici et ne touche à rien,» lui aije dit en la plaçant à la table de la cuisine, en lui donnant papier et crayons. «Dessine pendant que je termine la réunion, daccord?»

«Mais je veux manger maintenant!», at-elle rétorqué.

Jai lancé ma présentation, malgré la petite voix de Claudine qui chantait déjà une mélodie tirée de «La Reine des Neiges».

«Excusezmoi, ce sont des bruits?», a demandé, intrigué, le directeur de compte.

«Ce ce sont les voisins,» aije bafouillé, en essayant de faire signe à Claudine de se taire.

Au lieu de cela, elle a chanté plus fort, tapant du crayon sur la table. Jai désactivé mon micro, me suis tournée vers elle:

«Claudine, plus doucement, cest une réunion importante!»

«Maman dit que ton travail, cest du flan!», at-elle lancé, avec un air dinnocence. «Que tu ne fais que surfer sur Internet!»

Le directeur marmonnait quelque chose, mais mon micro était coupé, je nentendais rien.

En bref, la présentation a échoué. Deux mois de travail partis en fumée. La prime que jattendais pour moffrir un nouvel ordinateur sest volatilisée. Jétais assise à la table de la cuisine, le regard rivé sur lécran, pendant que Claudine réclamait ses macaronis.

Le soir, David est rentré, épuisé mais satisfait de sa journée.

«Claudine est là?», a-t-il demandé, haussant les sourcils. «Marine a encore besoin daide?»

«Ta sœur ne la pas demandé, elle la imposée!», aije répliqué. «Et à cause de sa fille, je viens de perdre un client crucial!»

«Ce nest quun client, ne ten fais pas. Tu en trouveras dautres, et la famille doit sentraider.»

«Et qui va maider?», aije rétorqué.

«Tu es à la maison, ça ne change rien,» at-il haussé les épaules. «Une petite différence, que tu sois avec ou sans enfant?»

«Une énorme différence, David,» aije répliqué. «Je travaille à la maison, mais je travaille quand même!»

Il ma pris dans ses bras, essayant de calmer la situation. «Marine reprendra Claudine bientôt,» mat-il murmuré.

Marine nest arrivée quà onze heures du soir, accompagnée dun nouveau petit ami, déjà bien éméché.

«Lise, tu es la meilleure!», at-elle enroulée le bras autour de mon cou. «Claudine a mangé? Atelle fait ses devoirs?»

«Oui, tout va bien, mais Marine, cest la dernière fois,» aije déclaré fermement.

«Oh, laissemoi!», at-elle répliqué.

«Pas «laissemoi», écoutemoi dabord», aije commencé à hausser le ton.

David est apparu dans le couloir.

«Lise, ne commence pas,» atil demandé doucement. «Marine, tu vas reprendre Claudine, il se fait tard.»

«Je la reprends,» atelle lancé, «mais tu nas pas denfants, ta femme ne travaille pas, tu me mets des ultimatums»

David et moi essayons davoir un enfant depuis deux ans. Jai suivi trois cycles dhormonothérapie, deux interventions chirurgicales. Les médecins nous ont conseillé du repos, moins de stress.

Comment trouver du repos quand ma bellesœur me traite comme une bonne à tout faire?

Jai eu le temps de réfléchir jusquau matin. Jai décidé de rentrer chez ma mère, où tout est calme. David devra aussi se poser et décider de notre avenir.

Le matin, mon mari ma surprise à emballer mes affaires.

«Questce que tu fais?», matil demandé.
«Je pars chez ma mère.»
«Et pour longtemps?» atil demandé, la voix tremblante.
Je lai fixé et ai répondu: «Comme je pourrai.»

Il ma escortée jusquà la porte, puis, soudain, sest ravisé:

«Lise, cest à cause de Marine, non?Cest ridicule.»

«Ce nest pas drôle, David,» aije rétorqué. «Dis à ta sœur de chercher une autre nounou, ou de soccuper ellemême de sa fille.»

Et je suis partie.

Les deux premiers jours, David ma appelée chaque heure, je nai pas décroché. Le troisième jour, Marine a rappelé:

«Lise, arrête de fuir! Reviens, jai plus personne pour garder Claudine!»

«Laissela à David, il est à la maison le soir,» aije répondu.
«Il travaille! Il a un travail important!»
«Et le mien, alors, il nest pas important?»

Elle a raccroché. Une heure plus tard, David a rappelé:

«Marine a emmené Claudine et est partie! Elle veut que je gère tout!»

«Alors faisle,» aije souri.

«Mais jai une présentation demain!»
«Jai eu une présentation, et elle a échoué à cause de ta nièce.»

David a grogné avant de raccrocher.

Cinq jours sont passés. Un matin, David a appelé, hésitant, pour me demander de revenir.

«Pardonnemoi,» atil dit. «Je navais pas réalisé à quel point cétait dur. Ces cinq jours avec Claudine Jai failli perdre mon ordinateur, elle a renversé du jus sur mes dossiers, et hier elle a voulu jouer à cachecache pendant ma réunion, jai raté le rendezvous.»

Il a poussé un soupir.

«Marine a dit quelle ne me confiera plus Claudine parce que je ne sais pas moccuper des enfants.»

«Et moi, alors?» aije répliqué, un brin moqueuse.

«Lise, je ten prie, pardonnemoi!», sest-il exclamé, le désespoir dans la voix. «Jai parlé à Marine, je lui ai dit que tu ne garderais plus Claudine.»

«Et elle a dit quoi?»

«Elle sest vexée.»

«Et toi?»

«Moi?Je porte leau des blessés,» atil rétorqué. «Ses problèmes, ses enfants»

Je suis restée silencieuse, le cœur lourd, mais certaine dune chose : je ne peux plus être la nounou gratuite de Marine.

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