L’ex-mari au bout du rouleau – prêt à fuir la garde des enfants

10 décembre 2025

Ce soir, je repense à tout ce qui sest passé entre Sylvain et moi. Les tensions sont montées si vite, comme dhabitude. Il était prêt à tout laisser tomber, à fuir ses responsabilités, et moi, jétais à bout de nerfs.

Tu me mets dans un état impossible ! Vas-tu enfin signer ces fichus papiers ? ai-je lancé, la voix tremblante.

Cest bien pour ça que jai demandé le divorce ! Tu ne mas jamais comprise, Ninon ! Tes caprices, je men fiche. Ce qui mimporte, cest lavenir de nos enfants !

Justement, ils vont très bien ! Et ma mère est là pour nous épauler !

Encore une excuse, a-t-il soufflé, agacé.

Tu recommences avec tes soupçons ! Je pars pour mon travail, tu comprends ça ?

Je comprends, mais je vois bien que tu vas rencontrer quelquun là-bas, te remarier et rester en France !

Moi, je nai pas des milliers deuros pour voyager et voir les enfants !

Je nai aucune intention de rester ! ai-je répliqué, tendue.

Je ne te crois pas ! Tu prends ta mère, tu nas plus personne, alors tu embarques tout le monde !

Ne me mens pas, Ninon. Si tu peux rester, tu resteras ! Je refuse de perdre mes enfants à cause de tes histoires !

Sylvain, les enfants sont restés avec moi après la séparation ! Trois enfants, tu te souviens ?

Les femmes avec trois enfants, ça ne fait pas rêver grand monde ! Je pars vraiment pour le boulot !

Mais je ne peux pas les oublier ! Pendant que je travaillerai, ma mère les emmènera au parc, à la plage, partout où ils pourront samuser !

Ta mère peut faire tout ça ici ! Et toi, tu pars où tu veux ! a-t-il dit, un sourire forcé aux lèvres.

Sylvain, ne sois pas plus dur que tu ne les déjà ! Les enfants sont en vacances, jai du travail à létranger. Cest la saison idéale ! Laisse-les profiter !

Ils nont pas besoin de vacances, on peut samuser ici ! Mais à cause de tes histoires de cœur à létranger, je ne veux pas perdre mon droit délever mes enfants !

Je donne la moitié de mon salaire pour eux ! Jai tous les droits !

Si cest une question dargent

Non ! Largent na rien à voir ! Je ne veux pas perdre mes enfants !

Donc, cest comme ça que tu poses le problème ?

Exactement ! Je ne donnerai pas mon accord pour emmener les enfants à létranger !

Heureusement que jai anticipé, ai-je soupiré. Je savais que ce serait compliqué. Te convaincre, cest impossible ?

Absolument ! a-t-il répondu, satisfait.

Dis-moi, tu as quelquun en ce moment ?

Pourquoi tu demandes ça ?

Je te demande juste, comme ex-femme, réponds-moi !

Non, jai personne. Avec la moitié du salaire en moins, ce nest pas le moment de se caser

On va régler la question du salaire. On va même améliorer ta situation !

Quest-ce que tu prépares ?

Rien ! On va passer devant le juge ! Tu demandes la garde pendant que je travaille à létranger !

Du coup, tu ne paieras plus de pension, et tu toucheras la moitié de mon salaire !

Comme ça, les enfants resteront en France, avec toi !

Tu es sérieuse ?

Sinon, je demande à te retirer lautorité parentale ! Payer la pension, ça ne suffit pas, il faut aussi simpliquer ! Depuis le divorce, il y a trois ans, tu nes jamais venu voir les enfants !

Sylvain est resté figé, abattu.

Mais tu peux juste signer les papiers pour le départ des enfants, ai-je souri doucement.

Les enfants restent avec moi, a-t-il lâché, comme un automate.

Parfait ! Jai trois mois avant de partir. On aura le temps de tout régler. Et ma mère pourra venir taider !

***

Tout le monde savait que Sylvain et moi, cétait impossible. Trop de différences, trop de complications. Chez nous, tout était excessif : grandes déclarations, promesses en lair, projets irréalistes.

On navait pas quitté notre fougue de jeunesse.

Notre mariage, cétait à contre-courant, beaucoup pariaient déjà sur notre séparation.

On nous disait : « Comment vous faites pour vivre ensemble ? »

Mais ça nous convenait. Oui, on se disputait, mais on se réconciliait ! Parfois je cédais, parfois lui.

On espérait quon finirait par saccorder. Les parents y croyaient. Chaque dispute les rendait nerveux, ils ne comprenaient pas notre calme.

On avait nos propres soucis.

Mes parents nous ont offert un appartement. Il fallait tout refaire, meubler, organiser. Mais à force de réconciliations passionnées, les travaux avançaient lentement.

Vivre dans les gravats, cétait amusant, mais pas pratique. La poussière sur les dents, cest désagréable. Les pieds, tu peux les laver autant que tu veux

Mais il a fallu accélérer, je suis tombée enceinte.

Là, Sylvain sest surpassé.

Contrairement à moi, il travaillait de ses mains. Il a fini le chantier deux semaines avant la naissance de notre fille.

Je nétais pas ravie. Mon âme de décoratrice voulait autre chose. Mais le bébé ma obligée à accepter ce quil y avait.

Après lenchantement, la déception est venue. Sylvain avait fait les travaux, mais le reste du quotidien, il laissait ça pour moi.

Le ciment, le béton, la sciure, il savait nettoyer. Mais passer le balai, inutile de lui demander.

Détacher les vêtements, enlever la peinture, la craie, pas de souci. Mais lancer une machine et étendre le linge, jamais.

Cuisiner, il savait, mais il détestait ça.

Cest là quon a failli divorcer. Cest étrange, mais on a tenu comme ça onze ans. Même les sceptiques ont dû admettre que cette famille pouvait durer.

On a eu deux autres enfants. Personne ne comprenait comment.

Le divorce a été terrible.

Sylvain a fait ses valises, souhaité bonne chance, et quitté lappart. Parti, disparu. Trois ans sans nouvelles.

Cétait dur. Notre fille aînée avait onze ans, le fils sept, la petite trois, et lui, il les a oubliés dun coup.

Seuls les virements de pension rappelaient quil existait.

On laurait oublié si je navais pas eu une proposition de boulot à létranger pour deux mois, avec des conditions de rêve.

On moffrait une maison, tout compris, et je pouvais emmener mes trois enfants et une personne en plus.

Heureusement, je nai pas attendu pour les papiers. Il fallait laccord du père.

Mais Sylvain a refusé. Il a fallu agir vite. Et le remettre à sa place comme père, ça ne ferait pas de mal !

***

Comme toute maman, jétais inquiète de laisser les enfants à leur père deux mois. Sil sétait un peu impliqué après le divorce, ce serait plus simple, pas besoin de toutes ces histoires de tribunal.

Mais langoisse était là. Ça passait un peu parce que laînée avait quatorze ans, et cétait la petite assistante de sa mère.

Le fils et la petite nétaient plus des bébés. Dix et six ans, ils se débrouillaient. Et ils obéissaient à laînée, Axelle.

Sylvain savait que sa belle-mère restait pour aider. Mais en vrai, Hélène était là pour surveiller et conseiller.

Avec son expérience, elle devait secouer Sylvain pour quil fasse tout comme il faut ! Elle avait même le droit de le menacer dappeler les services sociaux pour lui faire peur.

Vu de lextérieur, Sylvain allait passer deux mois tranquilles, on décidait pour lui, on laidait. Mais les enfants, ça reste des enfants.

Deux mois plus tard, quand je suis revenue à Paris, je ne suis pas allée directement chez les enfants ou mon ex, mais jai appelé ma mère pour avoir des nouvelles.

Il a perdu vingt kilos, a dit Hélène, des cernes comme un panda, les nerfs en vrac. Et il me doit trois mille euros. Il na pas tenu le coup.

Et sinon ? ai-je demandé. Les enfants ?

Ils sont ravis ! ma rassurée ma mère. Ils ont mis leur père au pas en trois jours ! Quand il a voulu râler, jai sorti les lois. Il a compris quil ne fallait pas broncher.

Ils nont pas trop abusé ? me suis-je inquiétée.

Jimaginais des montagnes de déchets, de malbouffe et des jeux sans fin.

Axelle les tient à carreau ! Elle oblige même Denis à lire !

Ah, alors je suis tranquille !

Je voulais revenir discrètement. Mais en fait, tout le quartier me cherchait.

Une semaine avant mon retour, Sylvain sest agité.

Il a supplié tous ses amis, voisins, commerçants, de prévenir sils me voyaient. Il a même promis une prime : mille euros. Juste pour rendre les enfants à leur mère !

Évidemment, jai été dénoncée comme une bouteille consignée après la fête.

Sylvain a quitté le boulot en trombe et a débarqué chez moi, tout juste rentrée.

Cest bon ! Reprends-les ! a-t-il lancé dès que jai ouvert.

Tu rêves ! ai-je soufflé. Je ne suis pas vraiment revenue ! Je reste une semaine, puis je repars ! Jai signé pour un an !

Arrête de mentir ! Je suis allé à ton boulot ! On ma dit que tu ne repartais plus ! Cétait une mission unique !

Tu tes déplacé jusquà mon travail ?

Jai parlé au directeur, a-t-il confirmé. Alors, reprends les enfants ! Si tu veux partir, je te donne lautorisation ! Je ten supplie ! Mais reprends-les !

Sylvain, tu ne comprends pas ! ai-je souri. On est allés au tribunal ? Oui ! On a fixé la résidence des enfants ? Oui ! Maintenant, ils vivent avec toi, et je paie la pension !

Pour changer ça, il faudrait que je retourne au tribunal ! Mais jai trop de boulot ! Je préfère payer la pension et venir tous les quinze jours ! Si ça te va !

Sylvain est devenu livide, il suait, prêt à tomber dans les pommes.

Tu es le père de lannée ! Tu as gagné au tribunal, à toi délever les enfants ! sa voix grondait, ses yeux lançaient des éclairs. Moi, je vais essayer dêtre une bonne maman du dimanche ! Pas comme toi, qui na pas vu les enfants en trois ans !

Ninon, ma chérie ! Prends-les, je ten supplie ! Je nen peux plus ! Je jure, je viendrai tous les week-ends ! a supplié Sylvain. Prends-les ! Ils mont épuisé !

Il faut les nourrir, les abreuver, les occuper, les habiller, les déshabiller, ranger, laver ! Je suis prêt à menfuir dans la forêt !

Voilà ! ai-je acquiescé. Cest comme ça que jai vécu ! Et de mon ex-mari, aucune aide !

Je te jure, je vais taider ! Mais débarrasse-moi deux !

Sylvain sest effondré à genoux, rampant vers moi :

Sil te plaît !

Au tribunal, cétait la fête, la famille a été mise sous surveillance par la protection de lenfance. « On ne joue pas avec les enfants ! » Mais lenquête a montré que les enfants ont pris ça comme une aventure marrante.

Finalement, les enfants ont retrouvé leur père. Pas parfait, un peu paumé, mais un père. Et avec les années, ils nont gardé aucun mauvais souvenir de Sylvain. Il na jamais été le père idéal, mais il a vraiment fait de son mieux.

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Elle s’en sortira