Réconciliation : Un Voyage Vers l’Harmonie et la Paix

Cher journal,

Ce soir, je nai pas pu retenir les larmes quand je lai vue seffondrer à la porte de notre petit appartement du 11e arrondissement. « Papa, ne reviens plus», a supplié ma petite sœur, les yeux rougis, « sinon maman pleurera toute la nuit. » Elle a marmonné que ce nétait pas des pleurs, mais un simple ronflement de nez, prétexte pour cacher son rhume. Mais, à dix ans, je sais bien que les sanglots de maman ne sont jamais dus à un simple rhume.

Ce matin, mon père, Pierre, était assis à la terrasse dun bistrot de SaintGermaindesPrés, une petite tasse despresso presque froide devant lui. Ma petite sœur, Alizée, ne touchait même pas son cornet de glace, bien que devant elle trônait une véritable œuvre dart : des boules multicolores nappées de chocolat, recouvertes dun petit papier vert et dune cerise. Nimporte quel enfant de six ans se serait jeté dessus, mais Alizée, qui depuis vendredi dernier avait décidé de parler sérieusement avec son père, restait imperturbable.

Pierre resta silencieux un long moment, puis brisa le silence :

Alors, que devonsnous faire, ma fille? Cesser de nous voir? Comment vaisje survivre sans toi?

Alizée, les petites narines en forme de pommes de terre comme celles de maman, fronça le front et répondit dune voix ferme :

Non, papa. Je ne peux pas non plus vivre sans toi. Voilà ce que je propose: tu appelleras maman chaque vendredi et tu viendras me chercher à la crèche. Nous pourrons flâner dans le quartier, prendre un café ou une glace, comme tu veux. Je te raconterai tout ce qui se passe à la maison.

Elle sarrêta, réfléchit, puis ajouta :

Et si tu veux voir maman, je te prendrai chaque semaine une vidéo sur mon téléphone, et je tenverrai les photos. Ça te va?

Pierre sourit légèrement, toucha le bord de sa tasse et acquiesça :

Daccord, faisons ainsi, ma chérie.

Un soupir de soulagement séchappa dAlizée. Elle reprit son cornet, mais avant de le déguster, elle se leva, fixa les couleurs vives qui ornaient son nez, les lécha, puis retrouva un air grave, presque adulte. Elle se souvint du cadeau quelle avait préparé pour lanniversaire de son père la semaine précédente, une grande «28» décorée à la main dans la crèche. Ce nétait pas quun chiffre, cétait un rappel que le père vieillissait.

Son visage devint sérieux, les sourcils se creusèrent, et elle déclara :

Je pense que tu devrais te marier

Avec un sourire généreux, elle ajouta :

Tu nes pas encore trop vieux

Pierre, amusé, répliqua :

Tu dirais aussi «pas trop»

Alizée poursuivit, enthousiasmée :

Pas trop, pas trop! Regarde, loncle Serge, qui vient deux fois chez maman, il est un peu chauve Voilà

Elle pointa son front du bout des doigts, lissant ses boucles, comme si elle venait de percer un secret. Pierre, surpris, fixa son regard droit dans les yeux dAlizée, comme sil venait de découvrir un secret maternel. Il haussa les épaules, très visiblement décontenancé.

Loncle Serge? Ce «oncle Serge» qui vient souvent? Cest le chef de latelier de maman? lança-til à mivoix, attirant quelques regards curieux des autres clients.

Je ne sais pas, papa Peutêtre que cest le chef. Il apporte des bonbons, un gâteau, et Alizée hésita à révéler le bouquet de fleurs que sa mère avait reçu, craignant la réaction de son père.

Pierre, les doigts entrelacés sur la table, resta pensif. Alizée comprit quil prenait une décision importante à cet instant même. Elle attendit patiemment, sachant que les hommes sont parfois lents à trancher, et que cest le rôle dune femme, surtout celle qui compte le plus pour lui, de les pousser dans la bonne direction.

Le silence dura, puis Pierre expira profondément, décida de se lever, débloqua les doigts crispés, et déclara :

Allons, ma fille. Il se fait tard, je te raccompagnerai chez nous et je parlerai à maman.

Alizée ninterrogea pas le sujet de la conversation, mais sentit que cétait crucial. Elle reprit son cornet, mais, sentant que la décision de son père dépassait le simple goût du chocolat, jeta son petite cuillère sur la table, se leva dun bond, essuya ses lèvres avec le revers de la main et, les yeux rivés sur son père, déclara :

Je suis prête. Partons.

Nous ne marchâmes pas, nous courûmes. Pierre tenait fermement la main dAlizée, comme un drapeau brandi par un général lors de la prise de la Bastille. En franchissant le hall de limmeuble, les portes de lascenseur se refermèrent lentement, emportant un voisin vers le dernier étage. Pierre regarda Alizée, un peu désemparé ; elle, dun regard déterminé, lui demanda :

Alors, on attend qui? On est au septième étage, non?

Pierre souleva Alizée dans ses bras et sélança dans les escaliers. Quand la porte de lappartement souvrit enfin, maman, Marie, apparut, les yeux rouges.

Tu ne peux pas agir ainsi! Qui est ce Serge? Tu sais que je taime, et que nous sommes Pierre sinterrompit, serrant sa fille contre lui, puis enlaça sa femme. Alizée, les yeux fermés, les serra tous les deux dans ses bras, comme si elle voulait retenir ce moment daffection.

Ce soir, en écrivant ces lignes, je réalise que les petites disputes et les grands secrets tissent la trame de nos vies. Nous, les enfants, apprenons à naviguer entre les larmes de maman, les silences de papa et les mystères de loncle Serge. Et, malgré tout, nous gardons lespoir que, demain, le soleil se lèvera sur le 11e avec un nouveau parfum de croissant et une promesse de jours meilleurs.

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