La Solitude: Un Voyage Intérieur à Travers les Sombres Allées de l’Âme

Seul(e) comme un chien

Katia, veuve depuis dix ans, vivait à Paris dans un petit appartement du 12ᵉ arrondissement. Son mari, Jean, avait été engagé dans la marine et, lorsquil revint, il lui proposa de se remarier. Elle refusa, convaincue que la compagnie dun homme ne pouvait remplacer la liberté que lui offrait la solitude. «Mieux vaut être seule que dêtre payée à la tâche de lamour», se répétait-elle.

Un jour, son amie Marie, veuve dun petit commerce de fleurs, lui rendit visite. «Tu ne peux pas rester isolée, Katia. Lhomme ne doit pas être un étranger dans ta vie, la femme doit toujours avoir un compagnon. Sinon, cest comme une horloge qui tourne à lenvers.» disait-elle en souriant.

Katia, exaspérée, répliqua : «Quest-ce que la solitude, alors?» Marie, un peu moqueuse, leva les yeux au ciel. «La solitude, cest un vrai gâchis!» sécria la mère de Katia, Mireille, sans se rendre compte quelle était à côté delle. «Cest comme vouloir donner de leau à quelquun qui ne veut pas la boire.»

«Où?» insista Katia, intriguée. «À la campagne, dans le Loiret!» répondit Mireille en riant, consciente que la mère de Katia se faisait souvent marcher sur les pieds.

Le petit frère de Katia, Luc, était lhomme le plus généreux quon puisse imaginer. Il venait dun village du sud où les champs de blé, les vaches et les porcs étaient rois. Il offrait à Katia un potager, un poulailler et même un petit cheval. «Tu peux tout gagner, tout le monde taime,» disait-il. Mais Katia, qui nétait pas très douée en chiffres, refusait daccepter les aides et cherchait toujours à se débrouiller seule.

Le mari de Luc, Paul, était un homme courtois qui fit don dun cochon à son exépouse et à ses deux enfants. Les enfants grandirent, séparpillèrent; le fils aîné sinstalla à Lyon pour travailler dans une usine de textile, la fille épousa rapidement un commerçant de Bordeaux et partit vivre à la campagne. Katia, quant à elle, resta seule, dans ce deuxpièces mal isolé du centre-ville, où le bruit des klaxons était son unique compagnon.

Sa vie quotidienne ne la dérangeait pas. Elle était infirmière, avait un petit revenu grâce à son métier, et pouvait recevoir les visites de ses enfants et de Marie de temps en temps. Elle nétait pas très brillante, mais elle trouvait toujours de quoi occuper ses journées : lecture, natation, yoga, voyages occasionnels à la montagne, petits boulots de jardinage. En bref, elle vivait comme elle voulait.

Un jour, Marie la pressa : «Écoute, Katia. Un bon mari, même sil nest pas parfait, coûte environ soixanteetun euros par mois. Sept ans de différence dâge, une maison spacieuse, du bétail, des poules, des œufs, du lait. Ce serait une bonne affaire!» Mais Katia, toujours méfiante, répondit : «Je préfère rester libre, même si cela veut dire travailler davantage.»

Jean, le cavalier que Katia avait rencontré dans un club équestre de Versailles, était un homme robuste, musclé, avec des yeux clairs et un sourire charmeur. Il avait un petit ranch à la campagne où il élevait des chevaux et des poules. Il proposa à Katia de sinstaller avec lui, en lui promettant une vie simple et honnête. Katia, cependant, nétait pas prête à renoncer à son indépendance.

Après plusieurs semaines de discussions, Katia écrivit à Jean pour le remercier mais déclina son offre. Elle expliqua que, même si son cœur était touché, elle ne voulait pas senfermer dans une relation qui ne serait pas née dune vraie rencontre. Elle préférait rester seule, mais pas isolée, et se contenter de la compagnie de ses proches et de ses projets.

En rentrant chez elle, Katia se pensa à tout ce quelle possédait : un petit commerce, un jardin, un cheval, des amis, des souvenirs. Elle réalisa que la solitude nétait pas une punition, mais une occasion de se connaître, de se construire, de choisir ce qui comptait vraiment pour elle.

Ainsi, dans le silence de son appartement, elle sourit et se dit que la vraie richesse ne réside pas dans la présence dun mari ou dans la quantité dargent, mais dans la capacité à saimer soimême et à accepter la vie avec ses hauts et ses bas. La solitude, enfin, devint pour elle une amie discrète, qui laidait à découvrir ses propres forces.

Moralité: la solitude nest pas une condamnation, mais une invitation à se connaître et à bâtir son propre bonheur.

Оцените статью
La Solitude: Un Voyage Intérieur à Travers les Sombres Allées de l’Âme
Apprends à cuisiner, et après on verra» – dit mon mari avant d’aller dîner chez sa mère