– Maya, quel âge as-tu ? – murmura doucement son père. – J’ai l’impression que tu n’es pas en première année d’université mais en CP. Peu importe l’amour, il faut bien vivre quelque part et manger tous les jours, non ?

Maëlys, quel âge as-tu ? demanda doucement son père. Jai limpression que tu nes pas en première année de fac, mais en CP. Peu importe lamour, il faut bien vivre quelque part, manger tous les jours, non ? Alors, pourquoi cette précipitation ? Vous voulez vraiment vous marier demain, cest si pressé ? Personne nest contre ton Olivier, quil vienne, quon fasse connaissance, quon discute, quon rencontre ses parents Je ne me trompe pas ?

Théo, tu arrives bientôt ? demanda Élodie en appelant son mari au travail.

Bientôt. Jai presque fini, répondit-il.

Alors dépêche-toi ! On a quelque chose à te dire, ajouta-t-elle soudain.

Il sest passé quelque chose ? sinquiéta Théo.

Disons que ce nest pas encore arrivé, mais il faut en parler. Élodie était visiblement nerveuse, mais pour linstant, rien de grave ne sétait produit.

Quinze minutes plus tard, le chef de famille entrait dans lappartement.

Quest-ce qui se passe ici ? demanda-t-il prudemment à sa femme.

Change-toi, lave-toi les mains, inutile de tout abandonner pour sauver lunivers, dit-elle en lembrassant et le poussant vers la salle de bains.

Peu après, il avait terminé ses routines, enfilé des vêtements confortables et rejoint le salon.

Viens, lentraîna sa femme vers la chambre de leur fille. Maëlys était assise sur son canapé, les yeux rougis.

Alors, quest-ce qui se passe ? Théo essayait de rester calme.

Demande à ta fille, grogna Élodie. Allez, raconte à ton père ce que tu as décidé !

Maëlys fit la moue, se tourna vers la fenêtre, refusant visiblement de parler.

Écoutez, les filles, Théo frappa la table de la main. Soit vous me racontez calmement, sans crise ni émotions inutiles, ce qui se passe, soit vous vous débrouillez seules, et je vais me reposer après le travail !

On va se marier, annonça Élodie avec sarcasme. Tout de suite, sans attendre !

Comment ça ? sétonna Théo. Juste comme ça ? Avec qui, si ce nest pas un secret ?

Comme Maëlys restait muette, Élodie reprit :

Olivier Lenoir, tu te souviens ? Il est venu souvent ces derniers temps.

Ah Donc, cest ça ? Maëlys ?

Silence obstiné.

Bon, très bien. Finis ces jeux, vite. Je dois danser devant toi pour avoir des réponses ? sagaça son père.

On saime, Olivier et moi ! sécria enfin Maëlys. Il est génial, et on va se marier !

Enfin un peu de clarté, soupira Théo. Il est dans ta promo ?

Oui, dans le même groupe.

Première année de fac murmura-t-il, résigné. Des enfants

On nest pas des enfants ! se révolta Maëlys. On a dix-huit ans, on est majeurs !

Daccord. Si vous êtes majeurs, alors vous êtes adultes, cest ça ? Alors parlons comme des adultes.

Je ne veux pas parler ! Tout de suite, ça va être : « Vous êtes trop jeunes, attendez, construisez votre vie, vérifiez vos sentiments », et tout le reste. Vous, les adultes, vous ne comprenez pas quon saime, et que cest tout ce qui compte !

Maëlys, je ne veux rien détruire, soupira son père. Je veux juste comprendre. Donc, toi et Olivier, vous vous aimez ? Maëlys hocha la tête. Cest déjà bien. Et vous voulez vous marier ? Tous les deux, ou juste toi ?

Papa, arrête de sous-entendre quOlivier ne veut pas. Lui aussi veut quon se marie.

Bravo. Donc, vous avez lintention. Mais où vivrez-vous ? Avec quel argent ? Vous y avez réfléchi ?

Ça na pas dimportance ! Si on saime, le reste ne compte pas !

Maëlys, quel âge as-tu ? répéta doucement son père. Tu agis comme une enfant. Lamour ne remplit pas le frigo. Vous êtes pressés pourquoi, exactement ? Personne ne rejette Olivier, quil vienne, quon discute, quon rencontre ses parents Je ne me trompe pas ?

Absolument pas, mon chéri. Mais ils ont une raison de se presser.

Olivier est appelé sous les drapeaux ?

Non, pas lui. Maëlys Tu ne veux rien dire ?

Je ne me tais pas, grommela-t-elle. On attend un bébé, Olivier et moi.

Ah fit Théo, surpris. Et vous comptez faire quoi ?

Nous marier ! Le garder ! Et ne pensez même pas à me faire changer davis !

Calme-toi ! Personne ne te force. Dis-moi, ses parents sont au courant ?

Il devait leur parler aujourdhui

Et alors ? Il ta donné des nouvelles ?

Non

Bien. Quand il appellera, tu me le diras. En attendant, laissez-moi dîner avant que vos drames ne me coupent lappétit.

Ils passèrent à la cuisine, où Élodie réchauffa rapidement le dîner.

Quest-ce quon fait ? murmura-t-elle.

Je ne sais pas encore. Attendons de voir ce que disent ses parents.

Peu après, Olivier appela avec une mauvaise nouvelle : ses parents sy opposaient catégoriquement, la discussion avait dégénéré. Mauvais signe

Quinze minutes plus tard, Maëlys entra dans le salon, son téléphone à la main.

La mère dOlivier. Elle veut parler à lun de vous

Élodie croisa les bras.

Mon chéri, parle-lui, je ne peux pas

Théo prit lappareil, mit le haut-parleur et porta un doigt à ses lèvres.

Allô, bonsoir. Théo Marchand, le père de Maëlys.

Laurence Lenoir. Notre fils nous a annoncé sa relation avec votre fille. Et, apparemment, ils ont des projets. Vous êtes au courant ?

Oui, nous en avons parlé.

Très bien. Sachez que nous sommes fermement opposés. Notre fils doit étudier, se construire. Un mariage en première année, et un enfant, ce nest pas dans nos plans.

Les nôtres non plus. Mais votre fils est impliqué. Quen dites-vous ?

Désolée, mais cest votre problème. Dabord, je ne suis pas sûre quOlivier soit le père. Ensuite, même sil lest, ce chantage au mariage ne marchera pas. Votre fille veut se caser, je comprends, mais nous protégerons notre fils. Il est daccord avec nous et ne veut plus être dérangé. Bonsoir.

La ligne se coupa. Théo regarda sa famille dun air sombre.

Vous avez entendu ? Bon, on garde le bébé. Tu prendras une année sabbatique, puis tu reprendras tes études. On taidera. Quant à eux on réglera ça plus tard.

Il entraîna Élodie pour lui murmurer :

Reste avec Maëlys ce soir, calme-la. Je dormirai dans sa chambre.

Une heure plus tard, la sonnette retentit.

Qui vient à cette heure ? grogna Théo en allant ouvrir.

Il revint peu après avec un jeune homme.

Olivier ! Maëlys se précipita vers lui. Tu es venu me chercher ?

Oui. Théo, Élodie, je viens prendre Maëlys.

Où ça ?

On ne sait pas encore. On va louer un appartement. On est majeurs, alors laissez-nous faire ! Tu viens avec moi ? demanda-t-il à Maëlys.

Bien sûr !

Attendez, leva la main Théo. Questions rapides. Ta mère a dit que toute la famille était contre, toi y compris.

Pas exactement. Cest elle qui a décidé. Mon père la suivie. Moi, jai fait semblant daccepter. Puis jai pris mon portefeuille et me voilà.

Intéressant, sourit Théo. Et avec quel argent comptez-vous vivre ?

Jai des économies. Je travaille le soir, jai une chaîne en ligne. Ça suffira pour quelques mois.

Pas mal Alors, Élodie, on laisse partir notre fille ? Ce garçon a lair sérieux.

Je ne sais pas Il est tard

Tu as raison, pas question quils partent maintenant. Écoutez, vous voulez vraiment vous marier ?

Oui !

Et garder le bébé ?

Même réponse.

Alors on vous soutient, mais à conditions. Dabord, tu essaies de te réconcilier avec tes parents. Ensuite, Olivier reste ici ce soir. On te prépare un lit dans le salon. Tu diras à tes parents que tu dors chez un ami. Enfin, vous continuez vos études. Maëlys pourra reprendre plus tard. On vous aidera financièrement, mais vous devrez vous débrouiller. Pas de grand mariage pour linstant, économisons. Daccord ?

Daccord, acquiesça Olivier.

Mais je voulais une robe, un vrai mariage murmura Maëlys.

Pas maintenant, la coupa Olivier. On fêtera ça plus tard.

Bon, cest réglé, conclut Théo. Tout le monde au lit, demain est un jour chargé.

Plus tard, dans la cuisine, Élodie interrogea son mari :

Comment as-tu changé davis si vite ?

Après lappel de cette femme, jétais furieux. Puis ce garçon est arrivé, et jai vu quil était digne. On peut lui confier notre fille.

Tu as toujours raison, mon amour.

Elle lembrassa et parta organiser les couchages.

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– Maya, quel âge as-tu ? – murmura doucement son père. – J’ai l’impression que tu n’es pas en première année d’université mais en CP. Peu importe l’amour, il faut bien vivre quelque part et manger tous les jours, non ?
Malheureusement pas au bon moment