Anton l’a abandonnée avec leur petite fille. Mais quand sa belle-mère est venue pour se réjouir de son malheur, Hélène a riposté d’une manière inattendue…

Antoine la quittée avec leur petite fille et sen est allé. Mais lorsque sa belle-mère est venue pour se réjouir de son malheur, Léa

Léa ne tenait plus en place. Dans ses bras, petite Juliette sétait endormie, mais elle ne pouvait sarracher à la fenêtre.
Une heure déjà quelle fixait la cour de son regard absent.

Quelques heures plus tôt, son mari bien-aimé, Antoine, était rentré du travail. Léa était dans la cuisine, mais il ne lavait pas rejointe. En sortant, elle lavait trouvé en train dempiler des affaires dans un sac.

« Où vas-tu ? » avait-elle demandé, abasourdie.

« Je men vais. Je te quitte pour une femme que jaime. »

« Antoine, cest une blague ? Quelque chose sest passé au travail ? Tu pars en déplacement ? »

« Mais tu ne comprends donc pas ? Tu mas saoulé. Tu ne penses quà Juliette, tu ne me remarques même plus, tu ne prends plus soin de toi. »

« Ne crie pas, tu vas réveiller Juliette. »

« Voilà ! Encore elle ! Ton homme te quitte, et toi »

« Un homme, un vrai, ne quitte pas sa femme avec un bébé », murmura Léa avant de se retirer dans la chambre de sa fille.

Elle connaissait le caractère dAntoine. Si elle continuait, ça tournerait en dispute. Les larmes lui montaient déjà aux yeux, mais elle refusait de les lui montrer. Elle prit Juliette dans ses bras et se réfugia dans la cuisine. Il nirait pas là-basil ny avait rien à y prendre.

Par la fenêtre, elle le vit monter dans sa voiture et partir. Sans un regard en arrière. Pourtant, elle restait là, comme ensorcelée, espérant contre toute raison le voir revenir, lui dire que ce nétait quune mauvaise plaisanterie. Mais rien.

La nuit lui parut interminable. À qui parler ? Sa mère ne sétait jamais souciée delle. Elle avait été ravie quand Léa sétait mariée, puis lavait oubliée aussitôt. Pour elle, il ny avait jamais eu quun seul enfant : le petit frère de Léa. Quant à ses amies, toutes mères comme elle, elles dormaient sûrement à cette heure. Et que pourraient-elles faire ?

Elle sendormit à laube. Elle essaya dappeler Antoine, mais il raccrocha aussitôt, lui envoyant un SMS pour lui ordonner de ne plus le déranger.

Juliette se mit à pleurer, et Léa se précipita vers elle. Pas le temps de sapitoyer. Il était parti, tant pis. Elle avait sa fille, cétait elle qui comptait désormais. Il fallait trouver comment survivre.

En vérifiant son portefeuille et son compte en banque, Léa eut un choc. Même si la propriétaire acceptait de retarder le loyer de cinq jours, jusquà ce que les aides sociales arrivent, ça ne suffirait pas. Et il fallait bien manger. Elle aurait pu travailler à distance, mais Antoine avait pris son ordinateur.

Il lui restait deux semaines de loyer payé pour trouver une solution. Et vite.

Mais après avoir appelé toutes ses connaissances, elle comprit que cétait peine perdue. Personne ne voudrait dune mère célibataire avec un bébé. Même pour laver des sols, il faudrait pouvoir confier Juliette une heure ou deux. Et à qui ? Déménager ne changerait rienleur appartement était déjà bon marché. La seule issue : retourner chez ses parents. Mais elle avait tardé à fonder une famille, alors que son frère sétait marié jeune. Lui, sa femme et leurs jumeaux occupaient déjà le petit deux-pièces. Cinq personnes. Si elle et Juliette sy ajoutaient

Elle annonça à la propriétaire quelle partirait à la fin du mois. Elle tournait en rond. Une chambre en résidence universitaire ? Elle en avait visité quelques-unes, mais les voisins y étaient pires que des cauchemars. Elle supplia Antoine par message de laider financièrement pour Juliette, mais il ne répondit même pas. Sans doute lavait-il bloquée.

Cinq jours avant de devoir libérer lappartement, elle commença à faire ses valises. Pas grand-chose à emporter, mais il fallait soccuper. Cest alors quon sonna à la porte.

Stupéfaite, elle trouva sur le seuil Valériesa belle-mère.

« Encore des ennuis ? » songea-t-elle en la laissant entrer.

Leurs relations avaient toujours été tendues. Des sourires forcés, de la haine rentrée. Dès leur première rencontre, Valérie avait clairement fait comprendre que Léa ne lui convenait pas. Comme tant de mères, elle jugeait que son fils aurait pu mieux faire. Léa avait donc insisté pour quils vivent séparémentelles ne sentendraient jamais.

À chaque visite, Valérie trouvait à redire : « Léa, tu as déjà pensé à dépoussiérer ? » Quant aux plats que Léa préparait, elle refusait dy toucher, déclarant que cétait bon pour les cochons. Quand Léa était tombée enceinte, elle sétait un peu calmée, mais à la naissance de Juliette, elle avait aussitôt affirmé que lenfant « nétait pas de leur sang » et exigé un test de paternité.

Ce nest quà six mois que Valérie avait enfin reconnu quelques traits familiaux et daigné prendre Juliette dans ses bras.

Antoine, lui, avait toujours essayé de calmer les choses : « Maman ma élevé seule, cest pour ça quelle est comme ça. » Léa aurait pourtant aimé un peu daide, mais elle ne demandait jamais rien.

Et la voilà, dans son entrée, juste après le départ dAntoine. Venue pour lui lancer une dernière pique, sans doute. Mais Léa navait plus la force de sen soucier.

La voix de Valérie la tira de ses pensées.

« Allez, dépêche-toi de faire tes valises. Toi et Juliette, vous ne restez pas ici. »

« Valérie je ne comprends pas. »

« Quy a-t-il à comprendre ? Prends tes affaires. Vous venez chez moi. »

« Chez vous ? »

« Tu comptais aller où ? Chez ta mère, où ils sentassent comme des sardines ? »

« Vous savez tout ? »

« Bien sûr que je sais. Dommage que je ne laie pas su plus tôt. Ce bon à rien me la annoncé aujourdhui. Jai un trois-pièces. Il y a de la place pour tout le monde. »

Léa navait pas le choix. « Advienne que pourra », pensa-t-elle.

En arrivant chez Valérie, elle était terrifiée. Puis celle-ci leur montra leur chambre. Une fois les valises déballées et Juliette couchée, Léa osa enfin saventurer dans la cuisine.

« Léa, je sais que nos relations nont pas été idéales. Mais essaie de me comprendre. Et si tu peux, pardonne-moi. »

« Valérie, vous vouliez simplement ce quil y avait de mieux pour votre fils. »

« Ce quil y avait de mieux ? » coupa Valérie avec amertume. « Jai été égoïste. Aujourdhui, il ma tout raconté. Pardonne-moi aussi pour le fils que jai élevé. Je ne sais pas où jai failli. Son père nous a quittés quand il avait trois mois. Il sait pourtant ce que cest, délever un enfant seule. Et pourtant, ce misérable a répété les erreurs de son père. Restez ici aussi longtemps quil le faudra. »

Léa naurait jamais imaginé que Valérie prendrait son parti. Les mots lui manquaient. Seules des larmes silencieuses tombaient sur la table.

« Et pas de larmes ! » gronda Valérie.

« Ce ne sont pas des larmes de tristesse. De gratitude. »

« Ça non plus, je nen veux pas. Considère que je me rachète. Ne tinquiète pas, on sen sortira. On a un toit. Quand tu retourneras travailler, je moccuperai de Juliette. »

À partir de ce jour, elles devinrent inséparables. Bien sûr, le caractère de Valérie resurgissait parfois, mais elle se reprenait aussitôt. Elle conseillait avec douceur, sans imposer ni crier.

Aujourdhui, Juliette fêtait son premier anniversaire. La chambre était décorée de ballons, et un gâteau aux pommes embaumait la cuisine.

En voyant les ballons, Juliette fit quelques pas chancelants vers eux.

« Léa, regarde ! Ses premiers pas ! » sexclama Valérie, rayonnante.

Elles rattrapèrent la petite fugitive lorsquelle tomba sur son derrière, épuisée par leffort.

Alors quelles sinstallaient à table, on sonna. Valérie alla ouvrir. De toutes les personnes quelle aurait pu imaginer, son fils était la dernière.

« Salut, maman », dit-il négligemment en entrant, une jeune femme à ses côtés.

« Bonjour, mon fils. Quest-ce qui tamène ? »

« Je nai pas le droit de rendre visite à ma mère ? »

« Tu as disparu pendant cinq mois. Il faut que quelque chose tarrive pour que tu te manifestes ? »

« Maman, tu comprends Louer un appartement, cest cher. Angèle et moi, on a pensé quon pourrait vivre ici. »

« Angèle ? Et cest qui, celle-là ? »

« Maman, voyons »

« Écoute, je nai pas de place. Je ne vis pas seule. »

« Tas un amant, cest ça ? »

« Et quand bien même, ce ne sont pas tes affaires. Et surveille ton langage. »

Antoine entra dans le salon et découvrit son ex-femme et sa fille attablées pour un repas de fête, entourées de ballons.

« Mon fils, tu nes pas le bienvenu ici. Tu vois bien quon est occupées ? »

« Quest-ce quelle fout ici, celle-là ? »

« «Celle-là», comme tu dis, est encore ta femme légale. Demain, le divorce sera prononcétu ne seras évidemment pas là. Et aujourdhui, cest lanniversaire de ta fille. Mais je vois que tu las oublié. »

« Je croyais quon était déjà divorcés. Et son anniversaire Et puis, qui me dit que cest ma fille ? »

« Si tu venais, tu le saurais. Mais peu importe. Ici, cest chez Léa et sa fille. Pas chez les traîtres. Si tu doutes de ta paternité et refuses de payer une pension, fais un test ADN. Tu perdras juste ton argent. Maintenant, sors. »

« Maman, tu réalises que si je pars maintenant, cest pour de bon ? »

Valérie ne répondit pas. Elle désigna simplement la porte.

Quand Juliette sendormit, Léa sapprocha de sa belle-mère.

« Maman ça va ? Vous voulez que je parte ? Cest votre fils, après tout »

« Léa, oui, cest mon fils. Mais on ne traite pas sa fille comme ça. On peut avoir dix femmes, mais des enfants Même séparés, on les soutient. Il savait pourtant ce quon a vécu. Non, je ne lui pardonnerai pas. Pas tant quil naura pas compris. »

Quatre ans passèrent.

« Léa, combien de temps vas-tu me cacher ton homme ? »

Léa rougit. Elle naurait jamais cru que Valérie avait deviné.

« Arrête de rougir comme une écolière ! Présente-le-moi. »

« Vous ny voyez pas dinconvénient ? »

« Pourvu quil soit bon avec toi et Juliette. Allez, vas-y. »

Valérie assista au mariage de Léa et Vincent. Lhomme lui plutresponsable, et visiblement amoureux de Léa. Quant à Juliette, il la traitait comme sa propre fille.

« Ne crois pas que je vais arrêter de moccuper de Juliette », lui dit Valérie le jour du mariage.

« Maman, bien sûr que non. Je sais combien vous laimez. Et elle aussi. »

Quand Léa et Vincent eurent un fils, Valérie déclara quil était aussi son petit-fils. Personne ne protesta. Pour Léa, Valérie était déjà sa mèrebien plus que sa propre mère ne lavait jamais été.

Antoine, lui, avait épousé Angélique. Ils étaient partis loin. Par des parents éloignés, Valérie savait quil allait bien. Oui, son fils lavait blessée. Mais il restera toujours son fils. Elle veillerait sur lui, de loin.

Mais aujourdhui, elle était heureuse davoir une fille. Et deux petits-enfants. Pour linstant. Elle espérait quils seraient plus nombreux. Il lui restait tant damour à donner.

Оцените статью
Anton l’a abandonnée avec leur petite fille. Mais quand sa belle-mère est venue pour se réjouir de son malheur, Hélène a riposté d’une manière inattendue…
Je t’invite chez toi avec enthousiasme