Retour d’une fête d’anniversaire – une soirée inoubliable.

Le retour du dîner danniversaire une soirée inoubliable.
Élodie rentrait avec son mari Pierre du restaurant «Le Vieux Paris», où ils célébraient les trente ans de Pierre. La soirée avait été réussie : de nombreux invités, famille, collègues. Élodie navait jamais rencontré plusieurs dentre eux, mais comme Pierre avait insisté pour les inviter, elle ne doutait pas que ce fût justifié.

Élodie nétait pas du genre à contester les décisions de son époux ; elle préférait éviter les disputes. Il était plus simple daccepter les choix de Pierre que dessayer de prouver quelle avait raison.
Élodie, tu as les clés? Tu peux les sortir?
Elle fouilla son sac à main à la recherche des clés. Soudain, une douleur la fit lâcher le sac sur le parquet.
Questce qui se passe?
Je me suis éraflée avec quelque chose.
Avec ce sac, on peut vraiment se perdre, alors ce nest pas étonnant.

Sans protester, Élodie reprit le sac, retira délicatement les clés et entra avec Pierre dans leur appartement. Lincident sétait déjà estompé. Ses jambes étaient lourdes de fatigue, elle ne rêvait que dune douche et dun lit. Au matin, la douleur à la main était vive, le doigt rouge et enflé. Elle se souvint de la petite blessure dhier et, par curiosité, ouvrit à nouveau le sac. En fouillant soigneusement, elle découvrit au fond une grosse aiguille rouillée.

Questce que cest?
Impossible dimaginer comment cet objet avait pu sy glisser. Elle jeta laiguille à la poubelle, chercha une trousse de premiers secours et désinfecta la plaie. Après lavoir soignée, elle se rendit au travail, mais à midi, une chaleur soudaine lui monta à la tête.

Elle appela Pierre :
Pierre, je ne sais plus quoi faire, je crois avoir attrapé quelque chose de horrible hier. Jai de la fièvre, mal à la tête, tout le corps me fait mal. Imagine, jai trouvé une grosse aiguille rouillée dans mon sac, cest avec ça que je me suis blessée hier.
Il faut aller chez le médecin, ça pourrait être un tétanos ou une infection.
Ne texagère pas. Jai nettoyé la plaie, ça ira.

Chaque heure qui passait aggravait son état. À peine capable de finir sa journée, elle appela un taxi pour rentrer, sachant que le métro serait trop épuisant. En arrivant, elle seffondra sur le canapé et sendormit.

Dans son rêve, apparut sa grandmère Irène, décédée lorsquÉlodie était petite. Elle ne savait pas comment elle avait su quil sagissait dIrène, mais elle en était certaine. La vieille dame, voûtée, aurait pu faire peur, mais Élodie ressentait quelle voulait laider.

Irène guida Élodie à travers un champ, lui montra quelles herbes cueillir, lincita à préparer une infusion pour purifier le corps. Elle lavertit quune personne voulait lui nuire, mais que pour la combattre, elle devait survivre. Le temps dÉlodie était compté.

Élodie se réveilla en sueur. Elle crut avoir dormi longtemps, mais en regardant lhorloge, seules quelques minutes sétaient écoulées. Le bruit dune porte qui claquait retentit : Pierre était de retour. Elle se leva du canapé, alla à lentrée. En la voyant, il retint son souffle :
Questce qui tarrive? Regardetoi dans le miroir.

Élodie savança devant le miroir. Hier encore, son visage était radieux, souriant. Maintenant, elle ne se reconnaissait plus : les cheveux en boucles désordonnées, des cernes sous les yeux, le teint pâle, le regard vide.
Que se passetil?

Se rappelant son songe, elle répondit :
Jai vu ma grandmère dans un rêve, elle ma dit quoi faire
Élodie, habilletoi, on va à lhôpital.
Je nirai pas, la grandmère a dit que les médecins ne maideraient pas.

La dispute éclata. Pierre traita sa femme de folle, obsédée par une vieille femme imaginaire. Cétait la première fois quils se disputaient ainsi. Pierre voulut la forcer à aller à lhôpital, la saisit par le poignet et tenta de la sortir de lappartement.

Si tu ne veux pas venir, je te forcerai.

Élodie se dégagea, perdit léquilibre et heurta le coin dune armoire. Enragé, Pierre attrapa son sac, claqua la porte et sortit. Élodie réussit seulement à envoyer un message à son directeur pour dire quelle était malade et devait rester quelques jours.

Pierre revint tard, après minuit, sexcusant, mais Élodie ne répondit que :
Conduismoi demain au village où habitait ma grandmère.

Le matin, Élodie ressemblait davantage à un cadavre vivant quà une personne en bonne santé. Pierre la pressait encore :
Élodie, ne sois pas stupide, allons à lhôpital. Je ne veux pas te perdre.

Ils prirent la route vers le petit village du Limousin, le seul endroit dont Élodie se souvenait. Elle ny était pas allée depuis que ses parents avaient vendu la maison familiale après le décès dIrène. Tout le trajet, elle dormit. À lapproche du village, elle se réveilla et dit à Pierre :
Nous y sommes.

Elle descendit du véhicule, seffondra sur lherbe, certaine dêtre au bon endroit. Elle cueillit les herbes indiquées par Irène, revint à la maison et Pierre prépara linfusion selon ses instructions. Élodie but de petites gorgées, ressentant à chaque fois un léger soulagement.

À peine sortie des toilettes, elle constata que son urine était noire. Au lieu de sen effrayer, elle se souvint des paroles de la grandmère :
La noirceur sortira

Cette nuit, Irène revint en rêve, souriante, puis parla :
Laiguille rouillée a jeté un sort sur toi. Mon breuvage te rendra la force, mais seulement brièvement. Tu dois découvrir qui la fait et lui rendre son mal. Je ne sais pas qui cest, mais cela implique ton mari. Si tu navais pas jeté laiguille, jen dirais plus.

«Achète un paquet daiguilles, et sur la plus grosse, prononce les mots: Esprits de la nuit, entendezmoi! Aidezmoi à connaître la vérité. Aidezmoi à démasquer mon ennemi. Place cette aiguille dans le sac de ton mari. Celui qui a lancé le sort se piquera avec ton aiguille, nous révélera son nom et nous pourrons lui rendre son mal.»
Irène disparut comme dans la brume.

Élodie se réveilla toujours fatiguée, mais convaincue quelle guérirait grâce à laide dIrène. Pierre décida de rester à la maison pour soccuper delle, mais elle insista pour sortir seule au magasin.

Élodie, ne plaisante pas, tu tiens à peine. Jy vais avec toi.
Pierre, prépare une soupe, jai un appétit terrible après cette maladie.

Élodie suivit les conseils de sa grandmère. Le soir, laiguille enchantée était déjà dans le sac de Pierre. Avant de se coucher, il lui demanda :
Tu es sûre de pouvoir te débrouiller seule? Ne devraisje pas rester près de toi?
Je men sortirai.

Le troisième jour, linfusion agissait comme un antidote ; le mal se sentait affaibli. Elle attendait patiemment le retour de Pierre du travail. Lorsquil franchit le seuil, elle linterrogea :
Comment sest passée ta journée?
Tout va bien, pourquoi cette question?

Élodie pensa que tout était perdu, mais Pierre ajouta :
Imagine, aujourdhui Iwona, la collègue du service, a voulu maider à prendre les clés de mon bureau, mais elle sest piquée avec une aiguille en fouillant dans mon sac. Doù vient donc cette aiguille? Elle ma regardé dun air hostile, comme si elle voulait me tuer.
Quy atil avec Iwona?
Toi seule comptes pour moi, tu es mon unique amour.
Étaitelle à ton anniversaire au restaurant?
Oui, cest une bonne amie, rien de plus.

Élodie comprit alors comment laiguille était arrivée dans son sac. Pierre alla préparer le dîner. Cette nuitlà, Irène montra à Élodie comment rendre le mal à Iwona. Elle révéla quIwona voulait éliminer la rivale pour prendre la place dÉlodie auprès de Pierre. Si son plan échouait, elle recourrait à nouveau à la magie.

Suivant les instructions dIrène, Élodie agît. Peu après, Pierre annonça que Iwona était en arrêt maladie, très affaiblie, les médecins impuissants.

Élodie demanda à son mari de la conduire ce weekend au village où reposait la tombe dIrène. Elle acheta un bouquet, des gants, et, avec difficulté, localisa la sépulture. En sagenouillant, elle découvrit une photo gravée sur la stèle: cétait bien Irène, la femme qui lavait sauvée dans ses rêves. Elle arrangea la tombe, déposa les fleurs dans un vase deau. Puis, assise sur le banc, elle sadressa à lesprit de sa grandmère :

Grandmère, pardonne que je ne sois venue plus tôt. Je pensais que les visites annuelles suffisaient, je me suis trompée. Dorénavant je viendrai souvent. Sans toi, je ne serais peutêtre plus là.

Un souffle léger caressa ses épaules, comme si Irène posait ses mains sur elle, puis le vent sévanouit.

Cette épreuve lui enseigna que lécoute des signes du passé, la foi en lamour et la sagesse des aïeux sont les clefs pour surmonter les ténèbres. En honorant nos racines et en faisant confiance à ceux qui nous aiment, on trouve la force de guérir et de grandir.

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Tu ne reverras plus jamais ta petite-fille» – ma bru a coupé les ponts et bloqué mon numéro