Gala, une amante au destin malheureux dans son mariage.

Mélisande était maîtresse. Le mariage ne lavait pas favorisée. Elle resta célibataire jusquà la trentaine, puis décida enfin de chercher un compagnon. Au départ, elle ne savait pas que Paul était déjà marié, mais le jeune homme ne tarda pas à le dire dès quil comprit quelle sy était attachée.

Mélisande ne le blâma jamais. Au contraire, elle se reprocha à ellemême ce lien et sa faiblesse. Elle se sentait inadéquate, nayant pas trouvé dépoux à temps, tandis que les années ségrenaient. Elle nétait pas une beauté éclatante, mais elle était agréable, légèrement ronde, ce qui lui donnait un air rassurant.

Sa relation avec Paul navançait nulle part. Elle ne voulait plus être simple maîtresse, mais elle ne pouvait pas le quitter, de peur de rester seule. Un jour, son cousin Sébastien, de passage à Lyon pour un déplacement professionnel, vint la voir. Ils partagèrent un déjeuner dans la petite cuisine, bavardèrent comme enfants du passé et de linstant présent. Mélisande raconta à Sébastien son histoire, laissa couler quelques larmes.

Alors, la voisine de Mélisande frappa à la porte pour juger ses achats. Mélisande sen alla vingt minutes. À son retour, le timbre retentit. Sébastien ouvrit, pensant que Mélisande était rentrée, mais la porte nétait pas fermée Sur le seuil se tenait Paul, vêtu dun survêtement et dun tshirt, mâchant un sandwich au jambon.

« Mélisande estelle à la maison ? » demanda Paul, embarrassé.
« Elle est à la salle de bain », répondit rapidement Sébastien.
« Pardon, qui êtesvous pour elle ? » insista Paul.
« Je suis son mari, civil. Et vous, pourquoi vous introduisez? » répliqua Sébastien en le saisissant par les épaules. « Nestce pas le mari marié dont ma sœur ma parlé? Si je te revois ici, je te jette du haut de lescalier, compris? »

Libéré, Paul séchappa en courant. Peu après, Mélisande revint, et Sébastien lui relata la visite inattendue.
« Quastu fait? Qui la appelé? Il ne reviendra plus », sanglota-telle.
Sébastien la rassura : « Il ne reviendra plus, et cest mieux. Cesse de te lamenter. Jai un bon parti pour toi: un veuf du village de SaintJeandAngély. Les veuves lévitent, il repousse tout le monde, mais il a besoin dune compagne. Quand je reviendrai de mon déplacement, préparetoi, nous irons le rencontrer. »

Mélisande protesta, mais Sébastien insista, évoquant lanniversaire de sa femme Léa. Quelques jours plus tard, ils étaient déjà dans le village. Léa, lépouse de Sébastien, avait dressé la table dans le jardin près du sauna. Les voisins, amis et le veuf Alexandre, autrefois marié, furent conviés. Mélisande ne connaissait Alexandre que ce jourlà.

Après les discussions chaleureuses, Mélisande regagna Paris, se rappelant quAlexandre était très discret. « Il doit être inquiet pour sa femme. Pauvre homme, il manque de tendresse », pensatelle.

Une semaine plus tard, un samedi, on frappa à la porte. Mélisande, surprise, ouvrit et découvrit Alexandre, un sac à la main.
« Bonjour, Mélisande, je passais au marché et je me suis dit que, maintenant que nous nous connaissons, je viendrais vous rendre visite », déclaratil, rougissant.

Elle linvita à prendre le thé. Lintriguant visiteur lui remit un petit bouquet de tulipes. Ses yeux silluminèrent en les prenant. Elles sassirent autour dune tasse, parlèrent du temps et des prix du marché. Quand le thé fut fini, Alexandre se leva, enfilant lentement son manteau, puis, à la porte, se retourna :

« Si je partais maintenant sans vous dire au revoir, je ne me pardonnerais jamais. Toute la semaine je nai pensé quà vous, cest une promesse. Jai même récupéré votre adresse chez Sébastien »

Mélisande rougit, baissant les yeux.
« Nous nous connaissons à peine » répliquatelle.
« Ce nest pas grave. Limportant, ce nest pas dêtre parfait. Puisje peux vous tutoyer? Jai une petite fille de huit ans, elle loge chez sa grandmère. »

Alexandre tremblait légèrement.
« Une fille, cest une bénédiction, murmura Mélisande, rêvant den avoir une. »

Encouragé, Alexandre prit ses mains, la rapprocha et lembrassa. Après le baiser, les larmes brillèrent dans les yeux de Mélisande.
« Suisje un fardeau pour vous? » demandatil.
« Non, au contraire. Je naurais jamais imaginé une telle douceur. »

Ils se virent chaque weekend, et deux mois plus tard, ils se marièrent et sinstallèrent à SaintJeandAngély. Mélisande trouva un emploi à la crèche. Un an après, elle donna naissance à une fille, et la petite grandit aux côtés de la fille dAlexandre. Lamour réchauffait la maison comme un bon vin qui se bonifie avec le temps.

Sébastien, à chaque repas, lançait un clin dœil à Mélisande :
« Alors, ma chère, que dire du mari que je tai présenté? Tu deviens chaque jour plus radieuse. Écoute ton frère, ne te trompe pas de conseil. »

Ainsi, Mélisande apprit que la patience et la confiance en soi ouvrent des portes inattendues, et que le véritable bonheur naît souvent des rencontres les plus imprévues.

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Gala, une amante au destin malheureux dans son mariage.
Il l’a laissée avec les enfants. Dix ans plus tard, il revient – mais elle n’est plus la même femme.