ELLE CROYAIT QUE PERSONNE NE LA VOYAIT NOURRIR LE JEUNE AFFAMÉ, MAIS SON PATRON MILLIARDAIRE EST RENTRÉ PLUS TÔT. CE QU’IL A FAIT ENSUITE A TOUT CHANGÉ.

Cétait lun de ces jours gris et ternes où le ciel semblait écraser la terre de son poids. Un jour où lair lui-même paraissait lourd, et où les oiseaux étaient trop épuisés pour chanter.

Élodie, une jeune domestique de la maison Duval, venait de finir de balayer les marches de marbre à lentrée. La demeureplus précisément, le domaine entierétait pour elle un lieu de travail et de règles strictes. Elle y vivait comme une ombre : toujours en mouvement, toujours silencieuse, toujours à lécart. Ses mains étaient rougies par le froid, son tablier encore poussiéreux, mais son cœur demeurait doux. Obstinément bon.

Alors quelle se penchait pour secouer le tapis, son regard fut attiré par quelque chose près du portail. Un garçon se tenait là. Petit, maigre, pieds nus. Les genoux sales, les épaules étroites, le regard vide. Il ne disait rien, fixant simplement la maison chaude derrière elle à travers la grille en fer.

Élodie se figea. Son cœur se serra. Les pensées se bousculèrent dans sa tête : *Et si quelquun remarque ? Et si le majordome se plaint ? Et si Monsieur Duval découvre ?*

Mais devant le portail se tenait un enfant, avec la faim figée dans ses yeux.

Elle jeta un coup dœil rapide autour delle. Le majordome était absent, les gardes en pause, et Monsieur Duval rentrait habituellement tard le soir.

Élodie prit sa décision. Elle ouvrit la petite porte latérale et murmura :

Juste un moment

Quelques minutes plus tard, le garçon était assis à la table de la cuisine. Ses mains fines serraient un bol de soupe chaude et une tranche de pain. Il mangeait avec voracité, comme sil craignait que la nourriture disparaisse sil clignait des yeux. Élodie se tenait près du fourneau, lobservant. Et priant pour que personne nentre.

Mais la porte souvrit.

Monsieur Duval rentra plus tôt que prévu.

Il enleva son manteau, desserra sa cravate et suivit le bruit de la cuillère contre la porcelaine. Soudain, il vitun garçon pieds nus à sa table. Et à côté de luiÉlodie, pâle, serrant une croix à son cou.

Monsieur, je je peux expliquer, chuchota-t-elle, la voix tremblante.

Mais il ne dit rien. Il regarda seulement.

Et ce qui arriva ensuite changea leurs vies à jamais.

Élodie resta clouée sur place, sattendant à des cris, de la colère, un ordre de la jeter dehors avec le garçon. Mais Antoine Duval, milliardaire, maître de cette vaste demeure, ne prononça pas un mot. Il sapprocha, jeta un coup dœil à lenfant, et ôta soudain sa montre au poignet pour la poser sur la table.

Mange, dit-il doucement. Tu me raconteras après.

Élodie nen croyait pas ses oreilles. Sa voix était habituellement froide et autoritaire, mais là, il y avait quelque chose de différent.

Le garçon leva les yeux. Ses pupilles sélargirent de peur, mais il continua à manger. Élodie posa délicatement sa main sur son épaule.

Monsieur, ce nest pas ce que vous croyez, commença-t-elle.

Je ne crois rien, coupa-t-il. Jécoute.

Élodie prit une profonde inspiration.

Je lai trouvé près du portail. Il était pieds nus, affamé Je ne pouvais pas passer devant.

Elle sattendait à des reproches. Mais Antoine sassit en face du garçon et lobserva longuement. Puis, contre toute attente, il demanda :

Comment tappelles-tu ?

Lenfant se figea, serra la cuillère, comme sil était prêt à saisir la nourriture et à senfuir.

Léo, murmura-t-il presque inaudiblement.

Antoine hocha la tête.

Où sont tes parents ?

Le garçon baissa la tête. Élodie sentit son cœur se déchirer de pitié. Elle se précipita pour intervenir :

Il nest peut-être pas prêt à parler.

Mais Léo répondit quand même :

Maman est partie. Et Papa il boit. Je suis parti.

Le silence qui suivit était plus lourd que toute explication.

Élodie sattendait à ce que Duval appelle la police ou ordonne de contacter les services sociaux. Mais il poussa simplement le bol de côté et dit :

Viens.

Où ? demanda Élodie, perplexe.

Dans ma chambre. Jai quelque chose pour lui.

Elle le regarda, surprise. Duval permettait rarement à quiconque dentrer dans ses appartements privés. Même le personnel ny entrait quavec sa permission.

Mais il prit le garçon par la main et lemmena à létage.

Dans la garde-robe, Antoine sortit un pull et un pantalon de jogging.

Ils sont un peu grands, mais ça ira, dit-il en tendant les vêtements à Léo.

Le garçon les enfila sans un mot. Ils étaient effectivement trop grands, mais la chaleur enveloppa ses épaules. Pour la première fois de la soirée, il esquissa presque un sourire.

Élodie se tenait sur le seuil, stupéfaite.

Monsieur, je je ne mattendais pas à ça de votre part

Vous pensez que je nai pas de cœur ? répliqua-t-il soudainement, dun ton sec.

Élodie rougit.

Pardonnez-moi, ce nest pas ce que je voulais dire

Duval soupira et se frotta le visage, las.

Jai moi-même connu la faim, petit, assis sur les marches dune maison qui nétait pas la mienne. Jattendais que quelquun me remarque. Personne ne la fait.

Élodie resta immobile. Cétait la première fois quelle entendait quoi que ce soit sur son passé.

Cest pour ça que vous êtes si dur ? demanda-t-elle prudemment.

Cest pour ça que je suis devenu qui je suis, répondit-il froidement. Mais ses yeux disaient autre chose.

Cette nuit-là, le garçon sendormit dans une chambre dami. Élodie resta avec lui jusquà ce quil sombre dans le sommeil, puis retourna à la cuisine.

Antoine ly attendait.

Vous avez risqué votre emploi en le laissant entrer, dit-il.

Je sais, répondit-elle. Mais je ne pouvais pas faire autrement.

Pourquoi ?

Elle le regarda droit dans les yeux.

Parce que moi aussi, un jour, je nai eu personne pour me tendre un bol de soupe.

Duval resta silencieux longtemps. Puis il dit doucement :

Daccord. Nous le garderons ici pour linstant.

Élodie nen croyait pas ses oreilles.

Quoi ? Vous êtes sérieux ?

Demain, je moccuperai des formalités. Sil ne veut pas retourner chez lui, nous trouverons une solution.

Élodie sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle baissa la tête pour quil ne les voie pas.

Les jours qui suivirent changèrent toute la maison.

Le garçon reprit vie sous leurs yeux. Il aidait Élodie en cuisine, souriait parfois, et même le majordomedhabitude strict et rigidesadoucit en le voyant faire des efforts.

Et Duval contre toute attente, il commença à rentrer plus tôt.

Parfois, il sasseyait à table avec eux. Parfois, il questionnait Léo sur lécole, sur ce quil aimait. Et pour la première fois, des rires denfant résonnèrent dans la maison.

Mais un soir, un homme se présenta au domaine. Grand, lair usé, les vêtements imprégnés dalcool. Il déclara :

Cest mon fils. Rendez-le-moi.

Léo pâlit et se cacha derrière Élodie.

Il est parti tout seul, dit lhomme. Mais il reste mon gamin.

Élodie voulut protester, mais Antoine parla d

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Le Destin n’a pas permis la tromperie