**Journal dun inconnu 12 novembre**
Personne ne se souvenait delle quand elle était petite, mais dès quelle commença à gagner de largent, ses parents réapparurent comme par magie.
Les parents avaient passé son enfance entière à chercher un endroit où la placer. Elle était arrivée dans leur vie à un bien mauvais moment, et ils ne la voulaient pas. Au début, sa grand-mère lavait aidée, mais après son AVC, plus personne ne put soccuper de la petite-fille. La maigre pension et les salaires des parents ne suffisaient pas pour soccuper dune personne malade, encore moins dun enfant. Après quelques mois, ils prirent la décision de confier Élodie à un orphelinat, juste le temps de se remettre sur pied.
« Tu resteras ici un moment, le temps que ton père et moi gagnions un peu dargent », lui dit sa mère.
Élodie y crut et attendit, car la vie dans cet orphelinat navait rien dun conte de fées. Pas de chambre à elle, pas de tendresse ni de soins, tout y était presque carcéral. Elle ne se lia pas aux autres enfants, les instituteurs ne la remarquaient pas, alors pour survivre, elle se plongea dans les livres, ceux que les associations caritatives envoyaient parfois.
Elle eut toujours de bonnes notes à lécole, et quand elle fut admise à luniversité, elle se réjouit de pouvoir quitter cette ville. Elle navait presque rien pour commencer, mais trouva un petit boulot et économisa pour monter son affaire. Certains ricanèrent quand elle ouvrit une boutique en ligne, vendant des bougies quelle fabriquait elle-même.
« Quel genre de travail est-ce là ? On ne peut pas gagner grand-chose comme ça », disaient-ils.
Pourtant, son affaire prospéra. Elle fut lune des premières sur ce marché, et les clients affluèrent. Un jeune homme, dabord chargé des livraisons, finit par quitter son emploi pour fabriquer des bougies à ses côtés. Peu à peu, lentreprise grandit et devint une affaire familiale.
Les éducateurs de lorphelinat entendirent parler dÉlodie, devenue visage public de sa marque, et ses parents, via la publicité, la retrouvèrent eux aussi. Sous prétexte dun achat, ils reprirent contact, et après réception du colis, se rendirent directement chez elle.
Leur venue ne la réjouit pas. Ils lavaient oubliée, et elle aussi, les avait effacés. Peut-être fut-ce impoli, mais elle les mit à la porte, son mari à ses côtés.
Ils navaient pas voulu lélever, ne sétaient même jamais inquiétés delle, et maintenant, ils jouaient les parents aimants ? Trop tard. Il aurait fallu la chercher avant, la ramener à la maison. Aujourdhui, Élodie est une adulte, une mère à son tour, et elle na plus besoin deux.
**Leçon du jour :** Le sang ne fait pas toujours une famille. Parfois, ceux qui devraient vous protéger sont ceux qui vous abandonnent, et cest là, dans cette absence, quon apprend à se reconstruire sans eux.







