Ma fiancée a dit que ma fille ne « cadrait » pas avec notre mariage sa vraie raison ma détruit
Lorsque ma fiancée et moi avons commencé à organiser notre mariage, je pensais que les décisions les plus difficiles concerneraient le choix du gâteau ou de la salle. Je naurais jamais imaginé que le vrai conflit porterait sur la personne qui compte le plus pour moi ma fille.
À 45 ans, je nétais plus un novice en amour. Javais déjà été marié, surmonté un divorce douloureux, et il me restait la plus belle part de ma vie : ma fille de 11 ans, Élodie.
Elle était intelligente, drôle et plus forte que bien des adultes. Pendant le divorce, elle mavait impressionné par sa résilience, et je métais promis quelle ne passerait jamais après qui que ce soit dans ma vie.
Quand jai rencontré Amélie, mon ex-fiancée, elle semblait parfaite. À 39 ans, elle était gentille, patiente et, pendant quatre ans, elle a semblé véritablement sattacher à Élodie.
Nous cuisinions ensemble, regardions des films et passions nos week-ends à rire jusquà tard. Demander Amélie en mariage paraissait une évidence. Elle a dit « oui » les larmes aux yeux, et pendant un temps, jai cru que tout était parfait.
Amélie sest plongée à fond dans lorganisation du mariage. Salles, fleurs, robes elle sobsédait sur chaque détail, comme si elle préparait un shooting pour un magazine plutôt quun mariage.
Mais je me disais que si cela la rendait heureuse, cela en valait la peine.
Puis est venue la soirée qui a tout changé.
Nous étions assis sur le canapé, entourés déchantillons de tissu, quand Amélie a déclaré : « Je veux que ma nièce soit la demoiselle dhonneur. Elle sera adorable. »
« Super, ai-je répondu. Élodie sera ravie dêtre demoiselle dhonneur aussi. »
Le sourire dAmélie sest évanoui. « Je ne crois pas quÉlodie convienne pour ce rôle », a-t-elle dit sèchement.
Jai cligné des yeux. « Comment ça ? Cest ma fille. Bien sûr quelle sera au mariage. »
Amélie a croisé les bras. « Le cortège, cest mon choix, et Élodie ne sera pas demoiselle dhonneur. »
Ses mots mont frappé comme un coup de poing. « Si Élodie nest pas au mariage, ai-je répliqué, la voix serrée, alors il ny aura pas de mariage du tout. »
Ce soir-là, jai emmené Élodie manger une glace. Elle balançait ses jambes dans la banquette et a murmuré : « Je pense que je serai jolie dans la robe quAmélie choisira. » Mon cœur sest brisé.
Plus tard, la mère dAmélie ma envoyé un texto : « Tu exagères. Ta fille na pas besoin dêtre à ton mariage. » Cest à ce moment que jai compris que tout ce que javais bâti avec Amélie nétait pas ce que je croyais.
Le lendemain matin, Amélie a avoué la vérité. Elle espérait quaprès le mariage, je ne serais plus quun « père pour les vacances ». Elle ne voulait pas dÉlodie sur les photos parce que « ce serait bizarre » une fois quelle ne serait plus là.
« Tu voulais que jabandonne la garde ? ai-je demandé, la voix tremblante. Élodie passe avant TOUT. Tu le savais. »
Amélie a pleuré, disant quelle pensait que je « lâcherais du lest » une fois notre vie commune commencée. Jai retiré la bague de son doigt et lai posée sur la table. « Je ne veux pas épouser quelquun qui considère ma fille comme jetable », ai-je dit.
Sa mère a frappé à ma porte plus tard, furieuse. « Tu sacrifies ton avenir pour une enfant qui te quittera un jour ! » a-t-elle crié. Je lui ai claqué la porte au nez.
Ce soir-là, Élodie dessinait à la table. Elle a levé un croquis de nous deux sous un grand cœur rouge. Ma gorge sest nouée. « Il ny aura pas de mariage, finalement », lui ai-je dit doucement.
« À cause de moi ? » a-t-elle demandé.
« Jamais, ai-je répondu. Le mariage est annulé parce quAmélie na pas compris à quel point tu comptes pour moi. Si quelquun ne peut pas nous aimer tous les deux, il ne mérite aucun de nous. »
Élodie est restée silencieuse, puis a murmuré : « Donc ce sera juste toi et moi à nouveau ? »
« Toi et moi. Pour toujours. »
Son sourire timide est revenu. « Je préfère ça. »
Jai souri. « Tant mieux. Parce que devine quoi ? La lune de miel quon avait réservée en Corse cest toi et moi qui y allons. Rien que nous deux, le soleil, le sable et autant de glaces que tu veux. »
Son cri de joie a rempli la pièce. « La meilleure lune de miel du monde ! »
Je lai serrée contre moi, sachant que javais perdu une fiancée mais gardé quelque chose de bien plus précieux le lien avec ma fille. Certains amours sont conditionnels, fragiles. Mais celui entre un parent et son enfant ne lest pas.
Et quand Élodie a murmuré : « Ce sera toi et moi pour toujours, hein ? », jai embrassé son front et répondu doucement : « Pour toujours, Élodie. Pour toujours. »
