On ne tattendait pas, dit la sœur en refermant la porte.
Maman est morte il y a trois jours, et tu arrives seulement maintenant ! La voix dans la récepteur tremblait dune colère à peine contenue.
Aurélie serra le téléphone contre son oreille, tentant de garder son lourd sac tout en cherchant les clés de sa voiture de location. La pluie sintensifiait, les gouttes tambourinant sur le toit de labri de la gare.
Léa, je tai expliqué. Jétais en mission en Guyane, sans réseau. Dès que jai su, jai pris le premier vol.
Et cette mission était plus importante que ta mère ?
Ne recommence pas. Jarrive dans une heure.
La communication fut coupée net. Aurélie sinstalla dans la voiture, immobile un long moment, fixant les lumières floues de la ville sous laverse. Sa ville natale, celle quelle avait quittée quinze ans plus tôt. Elle avait alors vingt-cinq ans, déterminée à conquérir Paris. Maman avait pleuré, papa était resté silencieux, et Léa, sa sœur cadette, lavait traitée de traîtresse.
Le trajet jusquà la maison parentale prit plus dune heure. La ville avait changé de nouveaux quartiers, des centres commerciaux, des échangeurs. Mais plus elle approchait du vieux centre, plus les rues lui étaient familières. Voilà la boulangerie où elles achetaient des pains au chocolat brûlants avec Léa. Lécole, la peinture écaillée sur sa façade. Et enfin, leur rue, calme, avec ses jardinet
