Lisa, on n’en prendra pas beaucoup. Prépare-nous ton fameux gâteau et quelques pots de confiture pour la route, — dit Gleb avec un sourire paresseux en s’étirant.

**Journal intime 15 juillet**

*Ce soir, lair est doux sur la terrasse, mais mon cœur est lourd. Je repense à cette semaine éprouvante avec Gaspard et Élodie. Tout a commencé par un appel enthousiaste : « On vient vous voir, on vous aidera au potager, et on profitera de la campagne ! » Comme si cétait aussi simple.

Jaurais dû me méfier. Gaspard, avec ses promesses vagues, et Élodie, plus habituée aux terrasses parisiennes quaux champs de lavande. Pourtant, jai voulu croire à leur bonne volonté. Jai passé des jours à tout préparer : draps frais, courses au marché de Provence, même ma tarte aux abricots, celle quils adorent.

Ils sont arrivés détendus, comme en vacances. Le premier soir, on a ri autour dun apéritif. Mais au réveil, à laube, tandis que je nourrissais les poules et arrosais les tomates, leur chambre était silencieuse. « Ils sont partis à Avignon pour la journée », ma dit Théo en haussant les épaules.

Leur aide ? Une chimère. Gaspard a passé son temps dans le hamac à scroller sur son portable, se plaignant du « soleil trop fort ». Élodie, elle, postait des photos avec des hashtags #VieRurale #RetourAuxSources, sans toucher une binette. Quand jai osé leur demander de débarrasser la table, elle a eu un rire choqué : « Mais on est invités, non ? »

Ce matin, lultime affront. Alors quils partaient précipitamment, Gaspard a lancé, comme une évidence : « Emballes-nous quelques pots de confiture et ta fameuse tarte, Élodie adore ça. » Jai senti mon sang se glacer.

Je nai pas crié, mais ma voix tremblait : « Non. Vous navez même pas coupé une branche ni épluché un légume. » Leur regard outragé, les portières claquées, les mots blessants « La famille, cest ça ? » a hurlé Gaspard en démarrant.

Maintenant, le calme est revenu. Théo et moi buvons un thé à la menthe sous les étoiles. La clôture nest toujours pas réparée, les herbes folles étouffent les fraisiers, mais peu importe. Au moins, cette épreuve nous a appris une chose : lhospitalité nest pas une servitude.

Demain, laube se lèvera sans leurs ronflements paresseux. Et cette confiture de framboises, celle quils convoitaient tant ? Nous la dégusterons seuls, en silence, savourant chaque cuillère comme une victoire minuscule.*

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Lisa, on n’en prendra pas beaucoup. Prépare-nous ton fameux gâteau et quelques pots de confiture pour la route, — dit Gleb avec un sourire paresseux en s’étirant.
Léa a de nouveau perdu sa sérénité