Le premier jour d’été pour le petit Arthur commence avec une attente interminable. Papi Michel a décidé de l’emmener tout l’été à la rucher dont son père lui a tant parlé ! Maman hésitait d’abord, mais a finalement accepté de le laisser partir, pas pour tout l’été, seulement jusqu’en août. En août, ses parents viendront le chercher dans le petit village isolé des Vosges – il faudra se préparer pour la rentrée. Cette année, il entre en CP !

Le premier jour de lété pour le petit Léo, six ans, commença par une attente interminable. Son grand-père Marcel avait décidé de lemmener à la miellerie pour tout lété un endroit dont son père lui avait tant parlé ! Sa mère, Marie, avait dabord hésité, mais avait finalement accepté à condition quil ne reste que jusquà août. En août, ses parents viendraient le chercher dans ce coin perdu de la campagne française il faudrait bien préparer la rentrée en CP !

Grand-père Marcel arriva dès le matin dans sa vieille Peugeot, rapportant des cadeaux de la forêt. Mais Léo ny prêta même pas attention. Il tournait autour de son grand-père, tirant sans cesse sur sa manche, pressé de partir il était sûr quun imprévu ferait changer davis sa mère. Amusé, le vieil homme lui ébouriffa les cheveux :

« Ne tinquiète pas, mon petit, cest décidé ! Mange un peu, on déjeunera à la miellerie. »

Enfin, les valises chargées, ils partirent ! Pour la première fois, Léo se retrouvait sans la surveillance de ses parents. Mais avec grand-père, cétait différent. Grand-père, cétait un complice ! Jamais il ne lui faisait la morale, ne le grondait. On pouvait discuter de tout avec lui, même des grands problèmes du monde, sans jamais se sentir infantilisé. Entre deux personnes sérieuses, les sourires sont superflus, non ?

Sur la route, Léo sendormit lamentablement. Il se réveilla quand la voiture se mit à tanguer sur les nids-de-poule ils avaient quitté la nationale pour un chemin de terre. Par la fenêtre, des bosquets de bouleaux filaient, tout près ! Et cette odeur Impensable en ville ! Et les champs, couverts de fleurs ! Des taches bleues, jaunes, blanches sur lherbe verte, bercées par le vent on aurait dit une mer agitée, et Léo avec grand-père Marcel naviguant dessus.

« On arrive bientôt, papi ? » demanda Léo en touchant son épaule, feignant de navoir jamais dormi, juste réfléchi.

« Bientôt. Derrière ce bois, cest la miellerie. Bernard doit nous attendre. Et Mina avec son petit aussi. »

« Mina, cest la maman du chaton ? » devina Léo. « Elle me laissera jouer avec lui ? »

« Si tu la respectes et aimes son petit, bien sûr. Mais si vous faites du grabuge, elle vous corrigera cest une maman sévère, pas comme la tienne. »

« Moi ? Par une chatte ? » sindigna Léo. Aucun chat navait osé sen prendre à lui jusquici !

« Pas nimporte quelle chatte, tu verras. Et ne la fixe pas trop dans les yeux. Elle est gentille, mais cest une sauvage, et très protectrice. »

Enfin arrivés, Léo découvrit deux maisons en bois une grande, une petite. De la plus petite sortit une lynx !

Léo eut un mouvement de recul, mais la voyant se frotter contre grand-père, il se rassura.

« Waouh, ça cest une chatte ! » sexclama-t-il. Mina sapprocha, le renifla, puis, flattée, cligna des yeux et se frotta à ses jambes. Quand Léo saccroupit, elle lui donna un coup de museau mouillé. Fou de joie, il éclata de rire.

« Voilà, vous êtes maintenant amis », sourit grand-père. « Pour elle, tu fais partie de la famille. »

Léo observa, émerveillé, les grosses abeilles rayées qui volaient partout jamais vu ça en ville ! Lune se posa sur sa joue. Et là catastrophe. Sans entendre lavertissement de grand-père, il lécrasa. La douleur fut si vive quune piqûre de médecin semblait une caresse en comparaison ! Les dents serrées, il faillit tomber. Grand-père retira le dard, lui tapota lépaule :

« Tu es un vrai dur ! Pas un cri, encore moins une larme ! Cest une abeille elles ne piquent que pour se défendre. »

« Enchanté », dit un vieil homme barbu aux yeux malicieux en lui serrant la main. « Moi, cest papi Bernard. Toi, cest Léo, cest ça ? »

« Oui ! Je vais vivre avec vous maintenant », annonça Léo.

« Bienvenue ! » fit Bernard, les bras ouverts.

« Papi Bernard, une abeille est sur ton front », prévint Léo.

Bernard la prisa délicatement, lui murmura quelque chose, et la libéra. Elle fit un cercle dans lair avant de disparaître. Incroyable !

En une semaine, Léo apprivoisa les lieux, les abeilles, et surtout, se lia damitié avec le chaton de Mina, quil baptisa Simba. Ils jouaient sans fin courses, cache-cache dans les bois. Simba le retrouvait toujours ; Léo, lui, devait capituler en criant : « Jabandonne ! Où es-tu ? » avant que le chaton ne saute dun arbre.

Avec les hommes, cétait tout aussi passionnant. Quand labeille lavait piqué, personne ne lavait couvé juste un « Ça arrive » et un coup dépaule. Sa joue gonflée ? Personne ny fit attention. Ça lui plut : il se sentit grandir.

Il apprit à se lever tôt, à se laver à leau froide, à pêcher. On lui confia même un couteau pour nettoyer les poissons et aucune inquiétude sil se coupait ! Papi Bernard lui offrit un couteau de poche à porter en forêt.

Un jour, papi Bernard rapporta un faon blessé. Léo le caressa, le réconforta pendant que les hommes soignaient sa patte. Dans lenclos, le faon baptisé Bambi guérit en un mois. Mina et Simba le regardèrent de loin, mais après un mot de Bernard, ils sen désintéressèrent. Bambi finit par partir, sa mère layant appelé.

Grand-père Marcel lemmena cueillir des fraises des bois et des champignons. Un jour, Léo le vit parler à un « gros chien » en fait, un loup sauvé dun piège. « On peut être amis, mais pas le domestiquer », expliqua Marcel.

Un matin, Simba et Mina avaient disparu. Bernard comprit son chagrin :

« Mina lemmène chaque jour plus loin. Elle lui apprend à survivre. Quand la neige viendra, ils partiront. Il sera grand. »

Léo les vit de moins en moins. Ils revenaient, dormaient, puis repartaient.

Début août, ses parents arrivèrent. Marie fut stupéfaite : son « bébé » avait mûri, bronzé. Il la protégeait maintenant, comme les hommes.

Léo savait que son père connaissait Mina avant sa naissance. Il la vit ronronner contre lui, comme autrefois. Mina posa même son oreille sur le ventre de Marie, puis la regarda malicieusement.

« Tu as tout deviné, Mina ? » murmura Marie, gênée.

« Mina ne devine pas », répondit son père en riant. « Elle sait. »

Le jour du départ, ni Simba ni Mina ne répondirent à ses appels. Léo retint ses larmes. Mais alors quils passaient le dernier bois, deux silhouettes jaunes surgirent sur le chemin.

« Papa, arrête ! »

La voiture stoppa. Simba sauta sur Léo, frotta son museau contre lui. Mina lécha sa main.

« Vous ne mavez pas oublié » sanglota Léo, sans retenue.

Ils restèrent là un moment, tous à caresser les félins. Puis Mina gronda, et Simba la suivit. Un dernier regard, un clin dœil,

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