Laurent l’a quittée avec leur petite fille et est parti. Mais lorsque sa belle-mère est venue pour se réjouir de son malheur, Léa…
Léa ne tenait plus en place. Dans ses bras, la petite Chloé s’était endormie, mais elle ne pouvait se résoudre à quitter la fenêtre. Une heure s’était déjà écoulée depuis qu’elle fixait la cour.
Quelques heures plus tôt, son mari Laurent était rentré du travail. Léa était dans la cuisine, mais il ne vint pas la rejoindre. En entrant dans le salon, elle le vit faire ses valises.
Où vas-tu ? demanda-t-elle, désemparée.
Je men vais. Je te quitte pour une femme que jaime.
Laurent, cest une blague ? Quelque chose sest passé au travail, tu pars en voyage daffaires ?
Tu ne comprends donc pas ? Tu mas saoulé. Tu ne penses quà Chloé, tu ne me remarques même plus, tu ne prends plus soin de toi.
Ne crie pas, tu vas réveiller Chloé.
Voilà. Encore une fois, tu ne penses quà elle. Ton mari te quitte, et toi…
Un vrai homme ne quitterait pas sa femme avec un bébé, murmura Léa avant de se retirer dans la chambre de sa fille.
Elle connaissait le caractère de Laurent. Si elle poursuivait cette conversation, une dispute éclaterait. Les larmes lui montaient aux yeux, mais elle refusait de les lui montrer. Elle prit Chloé dans ses bras et se réfugia dans la cuisine. Il ny viendrait pas, il navait rien à y prendre.
Elle le vit par la fenêtre monter dans sa voiture et partir. Il ne se retourna même pas, alors que Léa, elle, restait clouée devant la vitre. Peut-être espérait-elle encore le voir revenir, lui dire que tout cela nétait quune stupide plaisanterie. Mais rien ne se passa.
Elle ne dormit pas de la nuit. Elle navait personne à qui raconter son malheur. Sa mère ne sintéressait plus à elle depuis longtemps. Elle avait été ravie quand sa fille sétait mariée, puis lavait vite oubliée. Pour Laura, il ny avait toujours eu quun seul enfant : le petit frère de Léa. Elle avait des amies, mais cétaient des mamans comme elle, occupées par leurs propres vies. Que pourraient-elles faire pour elle ?
Léa sendormit à laube. Elle essaya dappeler Laurent, mais il raccrocha et lui envoya un SMS lui demandant de ne plus le déranger.
À ce moment, Chloé se mit à pleurer et Léa se précipita vers elle. Pas question de se laisser abattre. Il était parti, tant pis. Elle avait sa fille, celle pour qui elle devait se battre. Il fallait trouver comment survivre.
En vérifiant largent dans son porte-monnaie et sur son compte, Léa eut un choc. Même si elle demandait à la propriétaire de patienter cinq jours en attendant les allocations, cela ne suffirait pas. Et il fallait bien manger. Elle aurait pu travailler en ligne, mais Laurent avait emporté son ordinateur portable.
Il lui restait deux
