Ce n’est pas à toi de décider où vivra mon fils !» a lancé son ex en franchissant le seuil

Ce nest pas à toi de décider où vivra mon fils, lança lex-femme en franchissant le seuil.

Papa, quand est-ce que maman va venir ? demanda Théo, posant son cahier de maths.

Louis levant les yeux de son journal, regarda son fils. Le garçon navait que huit ans, mais ses yeux portaient déjà une tristesse dadulte, comme une ombre trop lourde pour son âge.

Je ne sais pas, mon petit. Elle a dit quelle viendrait ce week-end, mais nous ne sommes que mercredi.

Elle viendra vraiment ? La dernière fois, elle avait promis, puis elle a appelé pour dire quelle était trop occupée.

Louis soupira. Comment expliquer à un enfant que sa mère vivait désormais dans une autre ville, avec un autre homme, et que Théo nétait plus quune obligation mensuelle, presque une corvée ? Elle venait, lui offrait un jouet, lemmenait au café, puis disparaissait à nouveau.

Elle viendra, mon chéri. Elle viendra.

Daccord. Théo reprit son livre. Je peux regarder des dessins animés ce soir ?

Termine dabord tes devoirs, ensuite nous verrons.

Louis retourna à son journal, mais les mots dansaient sous ses yeux. Trois ans depuis le divorce, et sa vie tournait en rond : travail, maison, Théo. Ses amis lui conseillaient de rencontrer une femme, de repartir à zéro, mais comment souvrir à quelquun quand on a un enfant qui attend toujours sa mère ?

La nuit tomba lorsque Théo referma enfin ses cahiers.

Papa, quest-ce quon mange demain soir ?

Des raviolis. Tu les aimes bien.

Oui, sourit le garçon. Et de la salade ?

De la salade aussi. Aux concombres.

Ils se dirigèrent vers la cuisine, et Louis commença à sortir les ingrédients du frigo. Théo sinstalla sur un tabouret, balançant les jambes, racontant sa journée décole.

Léo Dubois est tombé en sport aujourdhui, il sest écorché le genou ! Il y avait du sang ! La maîtresse la emmené à linfirmerie.

Rien de grave, jespère ?

Non, juste un pansement. Papa, pourquoi les parents de Léo viennent toujours ensemble aux réunions, et toi tu es tout seul ?

Louis sarrêta, le couteau en suspens. Le concombre à moitié tranché reposait sur la planche.

Eh bien Maman et moi avons des emplois du temps différents.

Ah, fit Théo, visiblement peu convaincu.

Après le dîner, le garçon alla se brosser les dents sans rechigner. Louis rangea la cuisine, se prépara une tisane. Un silence familier régnait dans lappartement. La télévision murmurait en fond, presque inaudible.

Le lendemain, au bureau, son collègue Mathieu revint à la charge.

Louis, arrête de te prendre la tête ! Elle sest désintéressée de son propre fils ! Elle vient une fois par mois, et alors ? Théo tadore, il nest pas distant. Tu es un bon père.

Tu ne comprends pas. Je nai le temps pour rien. Lécole le matin, les devoirs le soir, lhistoire avant de dormir. Le week-end, le ménage, les courses

Trouve une femme qui taidera ! Une gentille. Théo a besoin dune figure maternelle.

Et sil ne laime pas ? Si sa mère revient et fait des histoires ?

Elle ne reviendra pas ! Elle aurait déjà fait demi-tour si elle lavait voulu.

Louis se tut. Au fond, il savait que Mathieu avait raison, mais ladmettre lui faisait mal.

Ce soir-là, alors que Théo faisait ses devoirs, on sonna à la porte. Louis regarda par le judas et son cœur se serra. Cétait Élodie, son ex-femme. Il ouvrit.

Salut, dit-elle. Je peux entrer ?

Bien sûr. Théo ! Maman est là !

Le garçon bondit de sa chambre, se jeta dans les bras de sa mère. Élodie létreignit, mais avec une maladresse qui trahissait sa gêne.

Comme tu as grandi ! Tu es presque un homme.

Maman, tu restes longtemps ? Tu mas apporté un cadeau ?

Bien sûr. Mais dabord, je dois parler avec papa.

Théo hocha la tête et retourna dans sa chambre. Élodie sinstalla dans le salon. Louis resta debout.

Tu veux un thé ?

Volontiers.

Il prépara la boisson, revint avec deux tasses. Élodie paraissait épanouie : une nouvelle coupe, des vêtements élégants, des ongles parfaits. La vie en province lui réussissait.

Comment ça va ? demanda Louis.

Très bien. Jaime mon travail, le salaire est correct. Et vous ?

Ça va. Théo travaille bien à lécole, pas de problèmes majeurs.

Élodie marqua une pause, puis se redressa.

Louis, je suis venue pour une raison précise. Vincent et moi avons décidé de nous marier.

Félicitations.

Et je veux que Théo vienne vivre avec moi.

La tasse trembla dans la main de Louis.

Quoi ?

Je veux quil soit avec moi. Jai une situation stable maintenant, Vincent laccepte. Toi, tu es tout le temps au travail, il est souvent seul.

Élodie, tu déraisonnes ? Théo a ses habitudes ici, son école, ses amis. Et puis, toi-même

Moi-même quoi ? Jétais jeune, javais peur. Maintenant, je suis prête à moccuper de lui.

Tu as demandé son avis à Théo ?

Il est enfant, il ne sait pas ce qui est mieux pour lui. Chez moi, il aura plus dopportunités.

Louis se leva, fit quelques pas.

Élodie, écoute. Pendant trois ans, tu tes à peine occupée de lui. Une visite par mois, quand tu en avais le temps. Et soudain, tu veux être mère ?

Jai le droit ! Je suis sa mère !

Sa mère ? Louis éclata. Une mère, cest celle qui se lève la nuit quand lenfant est malade. Celle qui laide à faire ses devoirs, lemmène chez le médecin, lui achète des vêtements. Toi, quas-tu fait ?

Jai travaillé ! Jai reconstruit ma vie !

Oui. Et qui sest occupé de Théo ? Qui la élevé ? Qui

Chut ! fit Élodie. Il va entendre.

Louis baissa la voix, mais la colère persistait.

Pourquoi maintenant ? Pourquoi tout à coup il te faut ton fils ?

Élodie détourna le regard.

Vincent veut des enfants. Les médecins disent que je ne peux plus en avoir. Alors on a pensé à Théo Il shabituera.

Je vois. Ton nouveau mari veut un enfant, alors tu te souviens de ton fils. Pratique.

Ne sois pas méchant. Il me manque, vraiment.

Il te manquait ? Louis ricana. Mais pas au téléphone ? Ni pour son anniversaire lan dernier ?

Jétais occupée

Tout le monde était occupé. Et Théo a grandi sans sa mère. Et aujourdhui, tu reviens comme si de rien nétait.

Des pas résonnèrent dans le couloir. Théo apparut.

Maman, on va quelque part ? Au cinéma ?

Élodie sourit, mais cétait forcé.

Bien sûr, mon chéri. Mais dabord, je dois encore parler avec papa.

Daccord. Théo disparut à nouveau.

Élodie attendit, puis reprit :

Louis, jai pris ma décision. Si tu refuses, jirai en justice. Jai de meilleures conditions quici, un salaire stable. Et toi ? Un loyer, un travail ordinaire

Moi, jai lamour que je lui porte. Et toi ?

Bien sûr que je laime ! Je ne sais juste pas

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Ce n’est pas à toi de décider où vivra mon fils !» a lancé son ex en franchissant le seuil
“C’est ta mère – donc c’est à toi de jouer !” – Répliqua-t-elle, mais elle en avait vraiment ras-le-bol.