Tu ne devineras jamais ce qui nous arrive ! On a dû changer les serrures de lappartement pour empêcher ma belle-mère de se comporter comme si elle y habitait.
Avec mon mari, Théo, cest officiel depuis un an. Et depuis, sa mère, Édith, refuse dadmettre quil ait fait un choix qui ne correspond pas à ses rêves. Elle, tu vois, imaginait le marier à la fille dun riche industriel pour quil vive dans lopulence et ly entraîne avec lui. Doù lui vient cette obsession ? Aucune idée. En réalité, on a des salaires tout à fait normaux : au début, on a serré les bourses et souscrit un prêt. Maintenant, on vit dans mon studio et on loue notre nouvel appartement à Lyon. Le prochain objectif, cest une voiture. Bref, comme la plupart des jeunes couples. Pas de folie, mais on ne mange pas de cailloux non plus.
Mais Édith refuse la réalité et sobstine à vivre dans ses illusions. Elle ne lâche rien pour saboter notre mariage. Ses méthodes sont carrément tordues : elle mettait du rouge à lèvres sur les chemises de Théo, ses vêtements sentaient le parfum féminin, et dans mon sac, je trouvais des préservatifs. Forcément, ça finissait en disputes, en soupçons, en cris. Heureusement, chaque fois, on découvrait le pot aux roses, mais ça laissait des séquelles.
Il y a peu, Théo a dû partir quelques mois à Marseille pour lancer une nouvelle filiale. Une chance pour sa carrière, alors on a dit oui. Il est parti, je suis restée, et tout allait bien.
Sauf que, quelques jours plus tard, jai remarqué des détails bizarres : des objets déplacés, des tiroirs ouverts. Dabord, jai cru que Théo était passé prendre des affaires, vu que cest à deux pas. Je lai appelé il était étonné et ma juré nêtre pas revenu. Une heure plus tard, il me rappelle, la voix grave. Il pense que cest sa mère. Avant son départ, il lui avait donné nos clés « au cas où » et avait oublié de les récupérer.
Le lendemain, jai pris un jour de congé et fait changer les serrures sans attendre. Jai prévenu Théo : sil refile nos clés à qui que ce soit, il dormira sur le palier. Le soir, tout était en ordre. Donc, cétait bien elle. Jai fouillé les placards et là je découvre une mini-caméra planquée sur une étagère.
Jai appelé Théo direct. Il est resté silencieux, puis a éclaté de rire du grand nimporte quoi. Jai inspecté lappartement au cas où, mais heureusement, rien dautre. Pas de drame, Théo ma demandé dattendre son retour pour quil sen occupe lui-même.
Et devine quoi ? Le lendemain, Édith mappelle. Elle a dû se rendre compte que ses clés ne fonctionnaient plus et voulait entrer. Elle me demande si je suis là, histoire de « prendre le thé ». Je réponds que non, mais quon se boira bien un café un de ces jours. Trente minutes plus tard, Théo mapprend quelle sest plainte à lui prétendant que je traînais on ne sait où et que la maison était vide.
On en rigolait presque. On a commencé à parier sur ses prochaines excuses pour entrer chez nous. Et elle na pas déçu : elle appelait plusieurs fois par jour un colis livré par erreur, ses lunettes oubliées, ou simplement pour nous apporter des pains au chocolat.
Quand Théo est rentré, elle a annoncé direct quelle venait « en visite ». On lattendait. Elle arrive avec un sac de viennoiseries, fait mine daller se laver les mains mais file droit vers la chambre. On la suit, évidemment. Et là, on la surprend en train de fouiller dans larmoire. Elle bafouille en nous voyant. Théo sort la caméra de sa poche et la lui montre.
Là, ça a dégénéré. Elle sest mise à hurler que je la trompais, que je mentais à son fils, quil était trop naïf. Elle a même joué la scène des larmes et de la crise de nerfs. Finalement, elle est partie en claquant la porte, comme une sainte
