Je suis tombé sur mon ex-femme deux ans après notre divorce. À cet instant, j’ai tout compris, mais elle s’est contentée de sourire et de secouer la tête quand je lui ai proposé de recommencer…

**Journal dun homme 12 octobre**

Je suis tombé sur mon ex-femme deux ans après notre divorce. À cet instant, tout mest apparu clairement. Mais elle a seulement souri et secoué la tête lorsque je lui ai proposé de recommencer

Quand notre deuxième enfant est né, Amélie a cessé de se soucier de son apparence. Avant, elle changeait de tenue plusieurs fois par jour, toujours élégante, soignée, chaque détail parfaitement assorti. Mais après son retour de la maternité, elle semblait avoir oublié quil y avait autre chose dans son armoire quun vieux t-shirt et un jogging usé.

Elle les portait toute la journée, et souvent même pour dormir. Quand je lui demandais pourquoi, elle répondait que cétait plus pratique pour soccuper des enfants la nuit. Peut-être mais quétait devenue celle qui répétait toujours qu« une femme doit rester femme, peu importe les circonstances » ? Elle ne parlait plus de son institut de beauté préféré, de la salle de sport, ni de son coiffeur. Et parfois pardonnez-moi ce détail elle oubliait même de mettre un soutien-gorge le matin et vaquait à ses occupations sans y penser.

Son corps aussi avait changé. Sa taille, son ventre, ses jambes tout était différent. Ses cheveux, autrefois brillants et disciplinés, étaient désormais en bataille : tantôt une masse de boucles indisciplinées, tantôt un chignon hâtif doù séchappaient des mèches rebelles. Pourtant, quand nous nous promenions dans les rues de Paris, les hommes se retournaient pour la regarder. Jétais fier. Belle. À moi.

Mais cette femme-là nexistait plus.

Notre maison reflétait son état desprit. La seule chose où Amélie restait impeccable, cétait la cuisine. Ses plats étaient toujours un délice. Mais pour le reste cétait désolant.

Jai tenté de lui faire comprendre quelle ne pouvait pas se laisser aller ainsi. Quelle devait redevenir elle-même. Elle me souriait tristement en promettant dessayer. Les mois passaient, et chaque jour, je voyais une femme que je ne reconnaissais plus.

Jusquà ce que jen aie assez.

Jai pris une décision : le divorce.

Pas de cris, pas de scènes. Elle a essayé de me faire réfléchir, mais voyant ma résolution, elle a soupiré et murmuré dune voix éteinte :

Fais ce que tu veux Je croyais que tu maimais.

Je nai pas répondu. À quoi bon discuter de ce quétait ou nétait pas lamour ? Je suis allé au tribunal, et peu après, nous avons signé les papiers.

Je ne sais pas si jai été un bon père. Je versais la pension alimentaire, rien de plus. Je ne voulais pas la voir. Pas comme ça. Pas sous cette forme.

Deux ans plus tard
Cétait un après-midi dautomne à Lyon. Je marchais sans but, perdu dans mes pensées, quand soudain, je lai aperçue.

Il y avait quelque chose dans sa démarche, une assurance qui attirait le regard. Son pas était léger, élégant, plein de confiance. Et quand elle sest approchée, mon cœur sest arrêté.

Cétait Amélie.

Mais pas celle que javais quittée.

Cette femme était plus éblouissante encore quau jour où je lavais rencontrée. Talons hauts, robe moulante, coiffure parfaite, ongles manucurés, maquillage subtil mais ravageur. Et ce parfum celui qui me rendait fou autrefois.

Jai dû rester bouche bée, car elle a éclaté de rire.

Quoi ? Tu ne me reconnais pas ? Je tavais dit que je changerais, mais tu ne mas pas crue.

Je lai accompagnée jusquà la salle de sport où elle sentraînait désormais chaque jour. Elle ma parlé des enfants, de leur bonheur, de leur épanouissement. Delle, elle a peu dit, mais cela nétait pas nécessaire. Son regard, sa posture, son allure parlaient pour elle.

Et moi

Je me suis souvenu.

De ces matins où son pyjama et ses cheveux en désordre mirritaient. Des jours où sa fatigue mexaspérait. De linstant précis où javais décidé de partir, où mon égoïsme mavait fait croire quelle ne me suffisait plus.

Et jai compris quen la quittant, javais aussi abandonné mes propres enfants.

Avant de nous séparer, jai rassemblé mon courage pour lui demander :

Je peux tappeler ? Jai tout compris On pourrait peut-être réessayer.

Amélie ma regardé avec sérénité, puis a souri en secouant la tête.

Cest trop tard, Julien. Prends soin de toi.

Et elle est partie.

Je suis resté là, immobile, à la regarder disparaître dans la foule.

Oui.

Javais compris.

Mais trop tard.

**Leçon du jour :** Lamour ne se mesure pas à lapparence, mais à la patience et à la gratitude. Parfois, on réalise la valeur de ce quon a perdu quand il ny a plus de retour possible.

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